L’ombre et la réalité
Celui qui étudie attentivement l’Ancien Testament, surtout les livres tels que Exode, Lévitique, ne manque pas d!être frappé par les descriptions détaillées du tabernacle, du culte, des sacrifices et des vêtements sacerdotaux, etc. Pourtant, tout ce rituel compliqué et solennel du culte lévitique n’était qu’une simple « figure » (Hébreux 9, v. 9) , c’est-à-dire un signe, un moyen pour nous faire saisir la réalité que cette figure représentait.
Ni le tabernacle dans le désert, ni le temple de Jérusalem n’étaient des instruments de salut, et les Israélites ne furent pas sauvés par le sang des boucs. La « figure » du culte lévitique était destinée à conduire Israël à Jésus-Christ, Celui précisément dont le sang doit être l’instrument, le seul instrument du salut d’Israël et du monde.
Le Tabernacle.
Le Tabernacle, puis le Temple, étaient nécessaires dans l’Ancien Testament, car ils servaient à désigner le lieu de la présence de Dieu, concrétisant l’idée selon laquelle Dieu habitait parmi Son peuple. L’Eternel Lui-même a dit: « Ils me feront un sanctuaire, et J’habiterai au milieu d’eux » (Exode 25, 8 ; aussi Exode 29, 44-45).
Puis Jésus-Christ est venu: .La Parole a été faite chair, et elle a habité (litt. .dressé sa tente, son tabernacle .) parmi nous, pleine de grâce et de vérité . (Jean 1, 4) .II est mort, c’est vrai, mais Il est aussi ressuscité. En Lui sera perpétué tout ce que le Tabernacle et le Temple représentaient. La structure en pierres peut disparaître, l’essence spirituelle demeure éternellement.
Il en est de même de l’Eglise qui n’est rien de moins que le corps du Christ ressuscité et glorifié. .En Lui, tout l’édifice, bien coordonné, s’élève pouf être un temple saint dans le Seigneur. En Lui vous êtes aussi édifiés pour être une habitation de Dieu en Esprit. (Ephésiens 2, 21-22) ; « Vous-mêmes, édifiez-vous pour former une maison spirituelle, un saint sacerdoce, afin d’offrir des victimes spirituelles, agréables à Dieu par Jésus-Christ »(I Pierre 2, 5) .Aussi, les chrétiens peuvent-ils adorer Dieu n’importe où, pourvu qu’ils L’adorent .en esprit et en vérité. (Jean 4, 24) .Avoir un lieu de culte convenable et confortable est une chose, consacrer des sommes colossales (qui pourraient être mieux employées ailleurs) à la construction d’édifices religieux somptueux, en est une autre.
Les Sacrifices.
Nous lisons dans l’Epître aux Hébreux: «Les offrandes et les sacrifices ne peuvent rendre parfait sous le rapport de la conscience celui qui rend ce culte, et qui, avec les aliments, 1es boissons et les diverses ablutions, étaient des ordonnances charnelles imposées seulement jusqu’à une époque de réformation » (Hébreux 9, 9-10). Les sacrifices comme toute la loi cérémonielle juive, furent ordonnés par Dieu, non à cause de leur excellence mais seulement comme figures des choses plus excellentes à venir. Ils n’étaient qu’une ombre et sont abolis à la venue de Jésus-Christ. « Les offrandes selon la loi le culte (sont) l’image et l’ombre des choses célestes… En effet, la loi qui possède une ombre des biens à venir, et non l’exacte représentation des choses, ne peut jamais, par les mêmes sacrifices qu’on offre perpétuellement chaque année, amener les assistants à la perfection… car il est impossible que le sang des taureaux et des boucs ôte les péchés » (Hébr. 8, 4-5; 10, 1, 4) Les sacrifices juifs, même s’ils étaient offerts aujourd’hui selon toutes les prescriptions légales (ce qui est impossible, car le temple de Jérusalem fut détruit par les Romains en l’an 70) , cesseraient d’être agréés par Dieu. Car le Christ, l’Agneau de Dieu, l’Antitype de tous les sacrifices d’animaux est venu et s’est offert en sacrifice expiatoire pour les péchés des hommes L’apôtre Paul, ex-Pharisien, et fils de Pharisien, appelait toutes ces lois cérémonielles dépassées, de. faibles et pauvres rudiments ..Selon le livre des Nombres, aux chap. 28 et 29, on compte dans l’Ancien Testament au moins 1273 sacrifices par an – soit plus de deux millions dans la période s’écoulant entre Moïse et Jésus-Christ. Mais. Christ n’est pas entré dans un sanctuaire fait de main d’homme, en imitation du véritable, mais il est entré dans le ciel même, afin de comparaître maintenant pour nous devant la face de Dieu. Et ce n’est pas pour s’offrir Lui-même plusieurs fois qu’Il y est entré, comme le souverain sacrificateur entre chaque année dans le sanctuaire avec du sang étranger; autrement, il aurait fallu qu’il eût souffert plusieurs fois depuis la création du monde, tandis que maintenant, à la fin des siècles, Il a paru une fois pour abolir le péché par Son sacrifice… Car par une seule offrande, Il a amené à la perfection pour toujours ceux qui sont sanctifiés » (Hébreux 9, 24-26).
Jésus-Christ est mort une fois pour toutes, Son sacrifice est unique et suffisant: toute prétention humaine d’offrir Jésus en sacrifice ou dans un simulacre de sacrifice, à chaque culte, est anti-biblique. Jésus est. entré une fois pour toutes dans le lieu très saint, non avec le sang des boucs et des veaux, mais avec Son propre sang, ayant obtenu une rédemption éternelle. (Hébr. 9, 12) .
Le culte et les sacrifices établis par la loi mosaïque représentaient donc, sous une forme imagée et prophétique, le grand sacrifice de la Croix. Ils devaient graver dans l’esprit du peuple d’Israël la grande vérité selon laquelle. sans effusion de sang, il n’y a pas de pardon ».
La hiérarchie.
Dans l’Ancien Testament, la hiérarchie religieuse se présentait ainsi : 1) le Souverain Sacrificateur, qui seul avait accès au lieu très saint, et cela une fois par an ;
2) les Sacrificateurs, responsables des divers services du sanctuaire dans le lieu saint ;
3) le peuple, ne faisant pas partie du corps sacerdotal. Non admis dans le lieu saint, il devait rester dans le parvis.
Quelle est la hiérarchie dans le Nouveau Testament ? l’ombre et l’image des temps anciens font place maintenant à la réalité, car Christ est déjà venu. Il est non seulement le sacrifice, mais également le Souverain Sacrificateur. « Parce qu’Il demeure éternellement, Christ possède un sacerdoce qui n’est pas transmissible. C’est aussi pour cela qu’il peut sauver parfaitement ceux qui s’approchent de Dieu par lui, étant toujours vivant pour intercéder en leur faveur. Il nous convenait, en effet, d’avoir un Souverain Sacrificateur comme lui, saint, innocent, sans tache, séparé des pécheurs, et plus élevé que les cieux, qui n’a pas besoin, comme les souverains sacrificateurs, d’offrir chaque jour des sacrifices, d’abord pour ses propres péchés, ensuite pour ceux du peuple – car ceci, Il l’a fait une fois pour toutes en s’offrant lui-même. En effet, la loi établit souverains sacrificateurs, des hommes sujets à la faiblesse; mais la Parole du serment, qui a été faite après la loi, établit le Fils, qui est parfait pour l’éternité » (Hébreux 7, 24-28) .
Au-dessous du Souverain Sacrificateur (Jésus-Christ) tous les croyants. sans acception de personne » sont rois et sacrificateurs avec Christ. la première épître de Pierre (2, 9) parle des chrétiens comme. une race élue, un sacerdoce royal, une nation sainte, un peuple acquis » (voir aussi Apocalypse 1, 6).
Sacerdoce universel des chrétiens.
Cette doctrine biblique (souvent obscurcie hélas! par des traditions et des préjugés humains) implique qu’il n’y a plus dans le Nouveau Testament de distinction entre le clergé et les laïcs; toute l’Eglise est un royaume de sacrificateurs. Le mot « laïque » désignant, étymologiquement, « celui qui appartient au peuple », nous devons choisir: ou bien tous les chrétiens, qu’ils soient pasteurs, anciens, diacres ou simples croyants, sont des « laïcs » ,dans le sens du « peuple de Dieu » ( ! ) .Ou bien nous sommes tous des « sacrificateurs » ou des « prêtres », introduits par Christ dans le lieu très saint (dont le voile a été déchiré à la mort du Seigneur) , pouvant nous présenter devant le trône de grâce pour offrir nos actions de grâce, nos prières, nos intercessions. Compris ainsi, les chrétiens ne sont pas des « laïcs », ils n’ont pas besoin d’intermédiaires. car il y a un seul Dieu et aussi un seul Médiateur entre Dieu et les hommes, Jésus-Christ homme, qui S’est donné Lui-même en rançon pour tous » (I Timothée 2, 5)
A la lumière du Nouveau Testament, le mot « laïc » ne peut être appliqué qu’à tous ceux qui ne sont pas chrétiens, c’est-à-dire à la masse des non-convertis qui, à cause de leur nature pécheresse ne sont pas des enfants de Dieu et ne peuvent se présenter devant Sa face. La laïcité est donc le propre de l’Etat, de la société, du monde, au milieu duquel vit l’Eglise (si l’on comprend l’Eglise comme étant le Corps du Christ composé d’hommes et de femmes convertis, nés de nouveau de l’Esprit de Dieu) .S’il est raisonnable dans le langage courant d’employer le mot « laïc » en opposition à. religieux » (par exemple. l’école laïque ») appeler un chrétien « laïc » parce qu’il ne travaille pas à plein temps pour le Seigneur, comme le pasteur, et ne touche pas par conséquent un salaire de l’Eglise, c’est employer sans en comprendre le sens, le langage du clergé catholique.
Il ne faut pas cependant confondre sacerdoce universel et ministère. Si tous les chrétiens sont égaux, Dieu donne à chacun un don différent pour accomplir un ministère différent. Celui de la prédication par exemple n’est pas accordé à tous, ni celui de « surveillants » (episkopos) .« Il y a diversité de dons, mais le même Esprit; diversité de ministères, mais le même Seigneur ; diversité d’opérations, mais le même Dieu qui opère tout en tous… Un seul et même Esprit opère toutes ces choses, les distribuant à chacun en particulier comme Il veut » (I Corinthiens 12, 4-6, 11) .Ainsi, dans l’Eglise, tous ne peuvent être pasteurs, évangélistes, docteurs, etc., mais ces chrétiens à qui Dieu a confié des ministères particuliers, ne forment pas un clergé, une caste privilégiée, séparée du commun des « laïcs » (!) .N’oublions pas que le seul Chef de l’Eglise, c’est le Seigneur.
N’oublions pas non plus que l’Esprit souffle où Il veut, aucune ordination humaine, avec ou sans imposition des mains, n’est valable si Dieu Lui-même n’appelle pas la personne « ordonnée » à être pasteur ou à remplir tel ou tel ministère dans l’Eglise.
La route nouvelle et vivante.
Rendons grâce à Dieu de ce que nous possédons en Christ, la réalité et non l’ombre; de ce qu’en Lui, nous avons obtenu un salut parfait et éternel, étant purifiés non par le sang des taureaux et des boucs, mais par le précieux sang de Celui qui S’est offert sans tache à Dieu. « Ainsi donc, frères, puisque nous avons, au moyen du sang de Jésus, une libre entrée dans le sanctuaire par la route nouvelle et vivante qu’Il a inaugurée pour nous, au travers du voile, c’est-à-dire, de Sa chair, et puisque nous avons un souverain sacrificateur établi sur la maison de Dieu, approchons-nous avec un coeur sincère, dans la plénitude de la foi, les coeurs purifiés d’une mauvaise conscience, et le corps lavé d’une eau pure » (Hébreux 10, 19-22) .
D’une lectrice
Je tiens à remercier Dieu pour votre journal, ainsi que pour la fidèle équipe qui collabore à la rédaction de ce dernier. C’est parce que Dieu me demande d’être ambassadrice que je vous écris cette requête. Pourriez-vous m’aider dans le travail d’évangélisation, en envoyant votre revue à quelques personnes qui connaissent Jésus-Christ.
Avec vous dans ce combat.