Moi – Mes Souffrances – Dieu
« L’homme naît pour souffrir, comme l’étincelle pour voler » (Job 5.7)
… mais que de cris, que de questions, que de soupirs s’envolent vers le Ciel lorsque la souffrance fait parler l’homme : « Comment Dieu peut-il soutenir le spectacle de ses créatures décimées par des fléaux en tous genres ? Pourquoi la corruption, l’oppression des plus pauvres, la violence semblent-elles prospérer? Jusqu’à quand les ravages des sadiques, des pervers, des pédophiles, et des marchands de sexe ? » Autant d’expressions souvent légitimes du scandale de l’interminable souffrance humaine.
Mais ce n’est là que la pointe de l’iceberg. L’essentiel du drame reste enveloppé d’un épais mystère. Cerner les causes, la nature, les symptômes de la souffrance en termes exacts est sûrement la plus aléatoire des entreprises. Ne suis-je pas prêt, selon les circonstances, à relativiser la souffrance des autres, à estimer certaines souffrances méritées, et d’autres injustes ; certaines dérisoires, mais d’autres intolérables ? Me voilà amené à établir des catalogues, à justifier certains maux, et à en dénoncer d’autres. Me voilà à la place de Dieu…mais aussi renvoyé à mes propres incohérences, à mon indifférence, voire à ma cruauté. Bref, à mon incompétence en la matière.
Or la Révélation divine ne me propose rien de moins qu’un regard neuf sur ce chapitre. Elle m’ouvre une porte sur l’origine de la souffrance, qu’il faut relier à l’entrée du péché dans le monde. Elle me prévient contre les faux diagnostiques, contre les amalgames dangereusement simplificateurs (cf. Jean 9.1-3). Elle trace le plan divin d’éradication définitive de toute forme de souffrance. Enfin, elle me dévoile la souffrance de Dieu, le vrai sens des souffrances de Christ, auxquelles la majorité des hommes ne prêtent aucune attention, ou alors une attention suspecte et morbide (c’est le cas du dernier film de Mel Gibson sur la Passion de Jésus). Dans la juste compréhension du combat de Dieu contre tout ce qui m’afflige (même les plus petits coups de blues) réside ma paix, et en germe, la force d’entrer à mon tour dans ce combat avec, en ligne de mire, la victoire sur toute forme de mal.