Edito
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Réponses sans questions préalables

Combien de questions restées sans réponse! Et elles sont nombreuses. Il y a le problème de la souffrance, de la prospérité des hommes sans scrupules, de la vie en général. Le chrétien ne comprend souvent pas les pourquois de la vie, mais il accepte les mystères par la foi. Car les choses cachées sont à l’Eternel, les choses révélées sont à nous et à nos enfants (Deut 29.29). La foi chrétienne ne nous libère pas de toute perplexité, mais elle nous rend capables de vivre avec des questions sans réponses.

En revanche, nous ne devrions pas accepter des réponses données sans que des questions adéquates aient été posées d’abord. Aujourd’hui on rencontre de nombreuses réponses-cliché toutes faites qui, une fois analysées, ne tiennent pas devant les Ecritures. Prov 14.15 nous exhorte de ne pas toujours tout avaler: L’homme simple croit tout ce qu’on dit, mais l ‘homme prudent est attentif à ses pas. Analysons brièvement quelques-unes de ces réponses sans questions préalables.

1. «Le Seigneur m’a dit».
Que de fois n’entendons-nous pas cette formule rabâchée. On a parfois l’impression d’être en face d’une personne de haute spiritualité, et si l’on analyse un peu sa pensée, sa vie, on est pris de malaise, car il se révèle un orgueil caché, un élitisme malsain. On prend ses désirs pour ceux du Seigneur. N’acceptons pas de telles réponses, avant de les avoir examinées à la lumière des Ecritures.

2. «Le Seigneur m’a dirigé ainsi».
N’est-ce pas souvent céder à ses préférences personnelles? Dieu ne montre-t-il pas sa volonté à celui qui veut se soumettre à sa Parole (Jean 7.17)? Comprenons- nous que nos propres préférences ne sont pas des facteurs déterminants dans la recherche de la volonté de Dieu? Notre choix ne se portera pas nécessairement sur le chemin qui crée «notre bien-être», «notre plaisir». Choisir un style de vie aussi «chrétien» ou «spirituel» qu’il paraisse, aboutira à un échec devant Dieu, si je ne me laisse pas constamment corriger par les Ecritures pour m’amener à une vie «en Christ».Il est faux de croire que Dieu ne permet pas de choses désagréables, qui ne me plaisent pas ou qui vont contre mon «bien-être». Dieu est bon et miséricordieux, et toutes choses concourent au bien de ceux qui l’aiment (Rom 8.28).

3. «Le Seigneur m’a béni».
La bénédiction du Seigneur ne se mesure pas nécessairement par la santé ni par les biens matériels. Parfois nous ressemblons à l’Eglise de Laodicée, qui dans son inconscience coupable se berçait dans l’illusion d’être riche, de s’être enrichie et de n’avoir besoin de rien (Apoc 3.17). La bénédiction divine réside dans la crainte de Dieu. Le Seigneur veut que nous nous emparions des bénédictions spirituelles dans les lieux célestes en Christ (Eph 1.3). Elles sont à notre disposition, abondamment. Seules ces richesses-là sont les vraies bénédictions divines (Jér 9.23-24). Notre joie est dans le Seigneur que nous désirons glorifier et de suivre partout où il va (Apoc 14.4), même à travers les tribulations. L’Evangile de la prospérité n’et pas celui des biens matériels, mais celui de la prospérité dans la connaissance intime de Dieu, le Père, le Fils et le Saint-Esprit.

4. «Je ne suis pas nourri».
De nombreux chrétiens sont devenus migrateurs d’un église à une autre. A la moindre difficulté, ils quittent leur communauté pour se joindre à une autre, sans avoir réglé leur propres problèmes d’abord. Il est vrai que souvent les prédications laissent à désirer et ne sont pas sérieusement préparées pour nourrir le troupeau. Mais nous constatons aussi qu’il y a un manque d’appétit de manger de «la bonne nourriture». On rencontre peu de chrétiens qui ont faim et soif de la Parole et de connaître le Seigneur, qui recueillent la Parole et la dévorent pour en faire leur joie (Jér 15.16). Combien Prov 27.7 s’avère vrai: Celui qui est rassasié foule aux pieds le rayon de miel, mais celui qui est affamé trouve doux tout ce qui est amer. Les enfants d’Israël fatigués de la manne et de leur viande, se réclamaient des concombres et des oignons du pays de l’Egypte (Nom 11.5). La mentalité de notre société a tellement imprégné notre génération qu’il est à craindre que beaucoup de chrétiens languissent après les melons succulents de ce monde.

Il est vrai aussi que nous devons faire le bilan de la situation dans nos églises et commencer par nous poser les vraies questions. Notre prédications correspond-elle aux besoins énormes du peuple de Dieu aujourd’hui? Prêchons-nous régulièrement des textes de la Bible, de façon à couvrir les 66 livres en quelques années? Implantons-nous une foi solide dans les coeurs de nos auditeurs en exposant fidèlement la parole de Dieu, toute la parole de Dieu et rien que la parole de Dieu?

L’Eglise à l’époque post-chrétienne, près des événements apocalyptiques, a grand besoin de repentance, de renouveau biblique et de réforme. Nous vivons des temps dramatiques et passionnants en même temps, et nous devons défricher un nouveau terrain. Des milliers de personnes ne connaissent pas Jésus-Christ comme leur Sauveur. Que faisons-nous dans nos églises pour elles? Comment approchons- nous la jeunesse? Comment la formons-nous, elle, l’Eglise de demain? Sommes- nous prêts à nous laisser mettre en question, mais aussi à refuser des réponses toutes faites? Confessons nos déficiences. Le Seigneur relève celui qui a l’esprit contrit et renouvelle merveilleusement ceux qui désirent marcher avec lui en témoignant fidèlement de leur foi en Jésus-Christ. Nous serions heureux de recevoir des échos de nos lecteurs en prolongement de cette méditation.

(Le fil conducteur de ces lignes a été puisé dans un excellent article «Unquestioned Answers}} de Charles Eperson dans «Alliance Life» de janvier 1992).


H.L.
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Lüscher Henri
Cofondateur de la revue, il y a 48 ans, Henri Lüscher se consacre encore à plusieurs tâches administratives et rédactionnelles en faveur de Promesses.