1. Brèves pensées sur la vie du prophète Elie
Tout d’abord, une remarque s’impose. Dieu a jugé bon de placer devant nous, avec beaucoup de précision et d’une manière suivie, les différentes étapes et les circonstances de la vie d’Elie; en quelque sorte, l’Ecriture nous livre; comme un film, son ministère, ce qui n’est pas le cas pour un Esaïe ou un Jérémie, au sujet desquels nous sommes moins bien documentés. La Bible nous rapporte en effet leur important message plus que leur vie de service. Pourquoi donc tant de pages sur la vie de ce prophète ? Ne serait-ce pas tout simplement pour « notre instruction » selon Romains 15: 4 ? Alors n’hésitons pas à sonder diligemment cette portion de la Parole, et à noter soigneusement les leçons qu’elle nous fournit !
Contexte historique: une époque comme la nôtre.
(Lire I Rois 16: 23-34). Achab, le roi d’Israël, va plus loin dans le mal que ses prédécesseurs; il pousse l’audace jusqu’à se marier avec une Jézabel et précipite le peuple dans une grossière idolâtrie, L’apostasie est totale. Les ordonnances de l’Eternel sont foulées aux pieds. C’est dans ce temps que Hiel de Béthel se permet de reconstruire Jéricho (v. 34) , ma!gré l’anathème proféré par Josué (Josué 6 : 26) , ce qui traduit un mépris profond des ordres de Dieu. Mais dans quelle époque sommes-nous donc ? Dans 2 Timothée 3 : 1-5, nous trouvons un tableau prophétique sinistre, mais réaliste, des temps que nous vivons; il n’est pas difficile de comprendre que nous sommes dans « les derniers jours », dans les « temps difficiles ». Ne voyons-nous pas aujourd’hui une effrayante immoralité appelée subtilement « nouvelle moralité » ? La chrétienté n’a plus que l’apparence de la piété et a renié ce qui en fait la force. Les fondements de la foi sont attaqués par les théologiens eux-mêmes ! Oui, notre époque ressemble à celle d’Elie, et c’est dans ce sombre contexte que nous avons à servir. Mais courage, nous bénéficierons des mêmes ressources que notre prophète, et nous pourrons ainsi faire face à la marée grandissante du péché.
Elie, un homme de feu et de prière (I Rois 17: 1) .
Alors, sans préliminaires, surgit « Elie, le Thisbite, l’un des habitants de Galaad »; avec un admirable courage, il ose se présenter devant le roi impie et lui annonce clairement que le Dieu d’Israël est vivant, et qu’il n’y aura« ces années-ci ni rosée, ni pluie, sinon à sa parole ».Donc le ciel va devenir d’airain, la famine va s’installer, le Dieu juste et saint donne la réponse qui convient à l’apostasie. C’est un temps de jugement.
Assurément, on aimerait connaître le secret d’un tel courage, d’une telle assurance, car évidemment c’est au péril de sa vie qu’il se présenta devant Achab pour prononcer le jugement divin. Bien des années après, le Nouveau Testament nous livrera ce secret: Elie était un homme de prière (lire Jacques 5: 16 b- 18) ; il nous est dit qu’il pria avec instance. Cher lecteur, la même arme est à notre disposition, savons-nous l’utiliser ? Les victoires se remportent à genoux: « la prière fervente du juste a une grande efficacité»; il nous faut apprendre à prier Dieu dans le secret de nos chambres ; que de problèmes trouveront alors leurs solutions, et à l’instar d’Elie nous aurons audace et courage pour prêcher la Parole «en toute occasion, favorable ou non » (2 Timothée 4 : 1-2).
Au torrent de Kérith (I Rois 17: 2-7) .
Pourquoi ce temps de retraite au torrent de Kérith ? Certes, Dieu veut mettre Elie à l’abri de la colère d’Achab, mais aussi il veut protéger son cher serviteur du plus grand danger auquel un croyant puisse être exposé, je veux parler de l’orgueil. Quand on est capable de fermer le ciel par la prière, quand, en quelque sorte, on fait « la pluie et le beau temps », on est bien près de quitter le chemin de l’humilité. Elie ne tombera pas dans ce piège. Caché par l’Eternel, loin des applaudissements de la foule ou de ses amères critiques, Elie marchera humblement avec son Dieu (Michée 6 : 8) et apprendra à ne compter que sur Lui seul, à ne regarder qu’à Lui seul.
Par la suite, Elie va apprendre une leçon de la plus haute importance pour la marche de chaque croyant, la dépendance. Pour subvenir aux besoins du prophète, Dieu va utiliser un étrange moyen, les corbeaux, oiseaux impurs selon la loi, et qui, deux fois par jour, lui apporteront pain et viande ; comme ils paraissent fragiles, ces petits instruments ailés! Elie devra cependant compter sur eux ou plutôt sur la merveilleuse fidélité de son Dieu; pas un seul jour ils ne feront défaut, pas une seule fois ils ne manqueront au rendez-vous, mais jamais ils n’apporteront les provisions d’une semaine, ni même d’une journée complète; deux fois par jour, Elie devra tourner ses regards vers le ciel pour recevoir l’indispensable nourriture. En un mot, jamais d’avance, mais aussi jamais de retard. Quelle fidélité ! N’avons-nous rien à apprendre à ce sujet ? Comptons-nous réellement sur les soins de notre Père céleste ? Les soucis, les inquiétudes, l’anxiété rongent notre santé physique et morale -alors prenons l’habitude de faire connaître nos besoins à Dieu par la prière (Philippiens 4 : 6) et déchargeons-nous sur Dieu de tous nos soucis (I Pierre 5 : 7) ; attendons-nous au Seigneur, apprenons à dépendre de Lui. Il est vrai que le pain, la viande et l’eau du torrent représentent la Parole de Dieu, expliquée par le Saint- Esprit; c’est là une bonne manière de considérer ce texte, mais restons très pratiques dans notre interprétation et apprenons à nous confier en Dieu pour tous nos besoins.
Mais voici que le torrent qui paraissait inépuisable est à sec; la pluie ne tombe plus en Israël, autre leçon par laquelle Elie est appelé à se souvenir que le peuple de Dieu est sous le jugement et qu’il souffre; il ne convenait pas que le torrent de Kérith devienne une tour d’ivoire. Quant aux ressources divines, elles ne sont nullement épuisées; Dieu veut seulement diriger son collaborateur ailleurs, vers une mission particulière chez la veuve de Sarepta ; la nuée va donc se lever pour Elie. Ne soyons ni surpris, ni désemparés par une porte qui se ferme, Dieu veut seulement nous appeler à travailler dans une autre sphère. Nous n’avons alors qu’une chose à faire: obéir et suivre paisiblement le chemin qu’Il nous a tracé. (Lire aussi Actes 16: 6-10).