Série: Brèves pensées sur la vie du prophète Elie - Etude biblique
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4. La défaillance d’Elie

Brèves pensées sur la vie du prophète ELIE (4)

Lire I Rois 19.

« Je suis le Cep, VOUS êtes les sarments. Celui qui de­meure en moi et en qui je demeure porte beaucoup de fruit, CAR SANS MOI VOUS NE POUVEZ RIEN FAIRE. »

(Jean 15: 5).
I) Elie sous le genêt – 1-4. On a peine à réaliser que, chronologiquement, les événements du chapitre 19 suivent immédiatement ceux du 18; où donc est cet homme de feu qui triomphait des prophètes de Baal à la montagne du Carmel et qui courait devant le char d’Achab ? Où est Elie ? Sous un genêt, anéanti, désespéré et demandant la mort. Ouelle est la raison d’une telle défaillance ? A pre­mière vue, on serait tenté de répondre que c’est la terrible menace de Jézabel, mais il y a une raison bien plus profonde que celle-là: Elie n’est plus en communion avec son Dieu, il ne se nourrit plus des paroles de Dieu. Bien qu’il ait déployé une énergie considérable, une foi et un courage remarquables, bien qu’il ait triomphé sur toute la ligne, Elie n’a pas su rester profondément attaché à son Dieu ; rien n’est plus important que de maintenir avec le Seigneur une communion de tous les instants, sans lui nous ne pouvons rien faire (Jean 15: 5). Autant nous sommes forts lors­que nous restons attachés au divin cep, autant nous devenons faibles et vulnérables lorsque nous quittons cette position. Satan le sait bien et c’est la raison pour laquelle il multiplie attaques et ruses, afin que nous quittions ce sûr chemin et devenions ainsi pour lui une proie facile. Alors que jusqu’à ce jour, les ordres de l’Eternel avaient décidé de toutes les actions d’Elie, nous le voyons maintenant dirigé uniquement par la peur, fuir devant une femme pour sauver sa vie. Quel triste changement ! Ne touchons-nous pas ici à la raison profonde de nos défaillances ? Nous pen­sons souvent que les circonstances difficiles sont les vraies raisons de nos défaites, alors que c’est dans nos coeurs qu’il faut en rechercher la cause véritable ; nous n’avons pas su maintenir nos regards sur Christ et alors nous nous sommes retrouvés sous un genêt.
Et pourquoi Elie n’utilise-t-il pas la prière, lui qui en connaissait, par expé­rience, l’efficacité ? Il avait prié avec instance pour qu’il ne plût point et le ciel était devenu d’airain, puis il avait prié de nouveau et la pluie était venue (Jacques 5 : 16 b – 18); le fils de la veuve de Sarepta était tombé malade, puis il était mort ; Elie avait invoqué l’Eternel qui avait entendu sa voix et rendu la vie à ce jeune homme il s’était adressé à l’Eternel au sujet du taureau, et le feu était descendu du ciel et l’avait consumé. Si notre prophète s’était servi de la même arme, assurément, le Dieu Tout-Puissant, le Dieu fidèle lui aurait encore répondu et aurait su arrêter le dessein meurtrier de Jézabel, mais hélas il oublie les leçons du passé, aussi est-il sans ressources devant l’épreuve. II) Un gâteau cuit et une cruche d’eau – 5-8. Rien n’est plus insensé et dangereux que d’accabler, par un interminable discours, un homme éprouvé et affligé ! C’était la méthode des amis de Job. C’est l’art de tourner le couteau dans la plaie. Le silence est parfois préférable aux messages les plus fidèles. Le Dieu d’amour nous donne ici une belle leçon. Il arrive qu’un homme atteigne un tel degré d’épuisement moral, que seul un temps de repos peut lui faire du bien. Dieu laisse son serviteur se reposer. Puis, et cela est vraiment touchant, Dieu envoie auprès d’Elie un ambassadeur du ciel ; dans le passé, Dieu s’était servi de corbeaux pour le nourrir, puis de la veuve de Sarepta, mais ici tout a chan­gé, devant la douleur de son ami, Dieu déplace un ange comme pour lui dire tu vois, je suis encore avec toi, je suis là près de toi, sois sans crainte, ne te décourage pas. Pas de longs discours ! Pas de reproches Un gâteau cuit et une cruche d’eau. Ah ! cher lecteur déprimé, cher ouvrier du Seigneur lassé au point de vouloir, comme Elie, déposer les armes, apprends par ce récit, qu’il existe une manne céleste, un succulent gâteau, un merveilleux pain de vie (Jean 6 35), c’est le Seigneur Jésus ; lève-toi, mange, le chemin est trop long pour toi. Apprends encore, comme la Sama­ritaine (Jean 4), qu’il existe une eau capable de désaltérer les soifs les plus brûlantes de ton âme, cette eau, l’homme de Sychar peut te la don­ner ; mais prends-tu le temps de cultiver cette précieuse communion avec Jésus, sais-tu, comme Jean lors du dernier souper, te tenir sur le sein de Jésus ? (Jean 13 23). Qu’il est donc doux de vivre près de lui !
Ainsi, sans reproches et sans longs discours, Dieu montra à son serviteur le point de départ de sa chute, il n’avait pas su se nourrir des paroles de Dieu et, manquant de ces indispensables ressources, il s’était trouvé sans forces devant la colère de Jézabel. III) « Une voix douce, subtile » (version Darby) – « un murmure doux et léger »(version Segond) – 9-18. Après une marche de quarante jours et de quarante nuits, Elie arrive à Horeb et entre dans une caverne. Que se passe-t-il dans son coeur ? Res­sasse-t-il d’amères pensées contre Israël qui avait méconnu l’appel que Dieu lui adressait par son ministère ? La parole de l’Eternel le fera sortir de cette sombre méditation « Que fais-tu ici, Elie ? ». Rien n’est plus solennel que les questions de Dieu La première que nous rencontrons dans la Bible obligea Adam à reconnaître sa profonde misère morale, face à ce « Où es-tu ? » (Genèse 3 9); il dut avouer qu’il n’était plus dans la position où Dieu le voulait. D’autres furent adressées au meurtrier Caïn « Où est ton frère Abel ?… Qu’as-tu fait ? » (Genèse 4 : 9-10). Par la triple question M’aimes-tu (Jean 21 : 15-19), le Seigneur Jésus sonda, transperça, mais restaura l’apôtre Pierre. « Que fais-tu ici, Elie ? » Es-tu bien dans la position qui convient ? Es-tu dans le lieu où je te désire ? Dis-­moi, est-ce d’après mon ordre que tu es à Horeb ? Quel est le motif de ce voyage qui t’a amené jusqu’ici ? Voyons quelle est sa réponse et exami­nons-la attentivement. « J’ai déployé mon zèle pour l’Eternel, le Dieu des armées ; car les enfants d’Israël ont abandonné ton alliance, ils ont ren­versé tes autels, et ils ont tué par l’épée tes prophètes ; je suis resté, moi seul, et ils cherchent à m’ôter la vie ». Tout d’abord, ne nous y trompons pas, bien qu’il ne l’exprime pas ouvertement, c’est une plainte qu’il adresse à Dieu contre Israël, Romains 11 : 2-3 le dit clairement. Alors qu’il aurait dû intercéder en faveur d’Israël, il l’accuse, il souhaite que Dieu inter­vienne pour le châtier; ce n’est pas ainsi qu’aurait dû s’exprimer un hom­me dont la mission était de ramener le coeur du peuple à son Dieu. Il est bien loin d’atteindre le niveau de Samuel qui lui, considérait que c’était un péché de cesser de prier pour Israël (I Samuel 12 : 23). Il estime qu’il est resté seul, mais Dieu lui répondra qu’il y a sept mille hommes qui n’ont pas fléchi les genoux devant Baal ; Elie, le grand solitaire, les ignorait; certes, ils ne possédaient pas une foi aussi forte que la sienne, mais ils constituaient cependant le résidu fidèle de cette époque. Ainsi, Elie se préoccupait bien peu des croyants de son temps, et c’était une chose na­vrante, son successeur Elisée saura les trouver et les rassembler. Il dit encore que les enfants d’Israël ont renversé les autels de l’Eternel alors qu’il venait de rétablir un autel formé de douze pierres à la montagne du Carmel. En un mot, dans sa réponse, le « moi » se manifeste. On peut dire que les caractères les plus remarquables portent toujours une ou plu­sieurs failles, le cas d’Elie le prouve; seul, Jésus fut rigoureusement par­fait dans toute sa marche. Quelle perfection ! Quelle beauté morale nous trouvons dans toute sa personne ! Sur ce clavier, le Père fit résonner, dans un monde où règne la discordance, une mélodie pure, harmonieuse, unique. Ne manquons pas d’écouter, en lisant les quatre Evangiles, cette sublime symphonie. Un vent fort et violent.., un tremblement de terre.., un feu… ces choses ne nous parlent-elles pas du caractère de notre prophète ? Le chapitre 18 nous le montre agissant tel un vent impétueux. Et il était habitué à voir les démonstrations de la puissance de Dieu, il avait vu le feu descendre du ciel, en réponse à sa prière. Toutes ces choses lui étaient donc familières. Mais la parole insiste pour nous dire que l’Eternel n’était ni dans le vent, ni dans le tremblement de terre, ni dans le feu, il ne faut pas confondre une manifestation de la puissance de Dieu avec Dieu lui-même. Comme il est nécessaire de distinguer don et donateur les bénédictions sont utiles et nécessaires sur les chemins de la terre, mais c’est à celui qui bénit, c’est-à-dire à la personne même du Seigneur que nous devons nous attacher.
Mais voici qu’une voix douce et subtile se fait entendre, et cette voix-là, Elie ne la connaissait pas; alors il sort de sa sombre caverne, et, comme les séraphins se couvraient la face de leurs ailes (Esaïe 6 : 2), il s’enve­loppe avec révérence le visage de son manteau. Mais quelle est cette voix mystérieuse ? C’est la voix du Dieu d’amour, c’est la voix du Dieu de la miséricorde, ce Dieu qui aurait voulu faire grâce à son peuple rebelle. Si Elie connaissait la sainteté de Dieu, il connaissait moins bien son immense bonté. Avec un remarquable équilibre, l’apôtre Jean, dans sa première épi­tre, nous apprend que Dieu est lumière, donc saint (I Jean 1 : 5), mais aussi qu’il est amour (I Jean 4 : 8). Et cette voix douce et subtile, c’est la parole de notre Père céleste dont nos coeurs ont tant besoin. Elie, tout habitué qu’il était aux démonstrations de la puissance de Dieu, n’avait pas pris le temps d’écouter cette voix si douce. Il n’avait pas su éveiller son oreille chaque matin pour écouter comme écoutent des disciples (Esaïe 50 : 4). Voilà donc la raison profonde de sa défaillance ! Et nous, chers lec­teurs, prenons-nous le temps d’entendre sa douce voix? Pour le faire, nous n’aurons pas besoin d’aller à Horeb, il nous suffira d’ouvrir notre Bible et le Père ne manquera pas de s’adresser à nos coeurs lisons-la sans cesse, lisons-la avec prière. Mais, direz-vous, mes journées sont chargées et je n’ai pas le temps ! Alors, considérez que cette lecture est vitale, priori­taire éliminez ce qui est secondaire, ne privez pas votre âme de cette voix douce et subtile, ne courez pas le risque de vous retrouver un jour sous un genêt. Telle Marie de Béthanie, prenons l’habitude de vivre aux pieds de Jésus. – Notons encore les ordres nouveaux que Dieu donna à son serviteur (15-18). IV) L’appel pour le service – 19-21. La remarquable obéissance d’Elisée fait penser à certaines scènes de l’Evangile qui nous sont familières (Matthieu 4: 18-22 et 9 : 9). Nous som­mes donc en présence d’un appel de Dieu pour un service particulier, il ne faut pas le confondre avec l’annonce du salut que tous sont appelés à rece­voir. Jésus appela des hommes du peuple, sans grande culture, à devenir pêcheurs d’hommes. En lisant ces textes si simples, un de mes lecteurs entendra-t-il l’appel du maître pêcheur ? Alors qu’aussitôt, imitant ces dis­ciples d’autrefois, il laisse tout pour le suivre, et que surtout, il n’oppose pas de « oui, mais ». Jésus dit: « Suivez-moi, et je vous ferai pêcheurs d’hommes » (Matthleu 4: 19).

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