Chaque vie est sacrée
Extraits d’un livre de Gilles Georgel, Le Grand Visiteur, publié aux Éditeurs de Littérature Biblique, Marpent, France. Ce court ouvrage de 111 pages présente dans un style direct agréable à lire un « portrait original, rigoureux et précis » de Jésus-Christ. L’ouvrage est enrichi de plusieurs citations émanant de différents auteurs, et s’efforce de tracer des parallèles entre les réalités bibliques et celles de notre temps.
G. Georgel est pasteur missionnaire en Picardie (France) et est marié à Lydia, infirmière. Il est père de cinq enfants.
1. L’histoire de ma vie
1er mai : Par amour, aujourd’hui, mes parents m’ont appelée à la vie !
15 mai : Mes premières artères apparaissent et mon corps se forme très rapidement.
19 mai : J’ai déjà une bouche.
21 mai : Mon cour commence à battre. Qui pourra mettre en doute le fait que je vive ?>
28 mai : Mes bras et mes jambes commencent à croître.
8 juin : À mes mains poussent de petits doigts. Que c’est beau ! Bientôt, je pourrai saisir, grâce à eux.
16 juin : C’est seulement aujourd’hui que maman a appris que j’étais là. Je m’en suis bien réjouie.
20 juin : Maintenant, c’est sûr : je suis une fille.
24 juin : Tous mes organes se dessinent. Je peux sentir la douleur.
6 juillet : J’ai des cheveux et des sourcils. Cela me rend jolie.
8 juillet : Mes yeux sont finis depuis longtemps, même si mes paupières sont encore fermées. Bientôt je pourrai tout voir : le monde si grand et si beau et, par-dessus tout, ma chère maman qui me porte encore.
18 juillet : Mon cour bat magnifiquement. Je me sens protégée et je suis heureuse.
20 juillet : Aujourd’hui, maman m’a fait mourir. (Tiré du livre du Dr S. Saltzmann, Et Dieu donna la vie, éd. LLB, p. 106-107).
Le massacre des innocents
Ils sont en France 220’000 par an dans ce cas. Éliminés à peine conçus, ils n’ont pas franchi la première étape de la vie : la naissance. Ni désirés, ni attendus, ils ont débarqué au mauvais moment. Ils sont de trop, ils ne survivront pas.
Conçu aujourd’hui, Jésus aurait couru le même risque. Malcom Muggerdidge l’exprime en ces termes : « La grossesse de Marie, dans des conditions aussi précaires et en l’absence de père, aurait fait d’elle une candidate tout indiquée pour un avortement » (cité par Philip Yancey dans Ce Jésus que je ne connaissais pas, éd. Farel, p.28-29). Orientée vers les services du planning familial, elle aurait peut-être eu droit à ce discours :
– Vous avez voulu cet enfant ?
– Non !
– Qu’allez-vous faire de lui ? Vous n’allez pas le garder ?
– Je ne sais pas.
– Vous êtes encore jeune ! C’est une erreur de parcours qui peut être effacée !
– Mais cet enfant que je porte vit !
– Vous savez, l’embryon n’a pas de statut. On ne peut pas encore dire qu’il soit un être vivant !
Plus vite vous interromprez votre grossesse, mieux ce sera. Pensez à vous-même et à votre avenir !
– !
– Alors, on le prend, ce rendez-vous ? Vous verrez, tout se passera bien ! Ce n’est pas douloureux et, à votre âge, on oublie vite.
Chaque vie est sacrée
« Notre cinquième enfant, Maxime, est né huit ans après Florine, notre seconde fille atteinte de myopathie. À la nouvelle de cette grossesse, la gynécologue a demandé à ma femme ce qu’elle comptait faire. Le risque que notre garçon soit malade était réel. Des examens prénataux auraient pu nous révéler son état de santé. Nous les avons refusés. Qui sommes-nous pour décider qui doit vivre ou non ? Maxime est né en bonne santé. L’avortement nous aurait privés de la joie que sa venue a procurée à toute la famille ! » (Le handicap des bien-portants, Radio Réveil, BP 310, FR-18007 Bourges cedex)
2. Dieu et la vie
Heureusement, Jésus est né ! Sa naissance, décidée par Dieu, atteste deux choses au sujet de la condition humaine :
Dieu est l’Auteur de la vie, pas l’homme !
Chaque créature est le fruit de la volonté divine. Elle correspond à un projet personnel et précis. Le roi David a écrit : « Mon corps n’était pas caché à tes yeux quand, dans le secret, je fus façonné et tissé comme dans les profondeurs de la terre. Je n’étais encore qu’une masse informe, mais tu me voyais et, dans ton registre se trouvaient déjà inscrits tous les jours que tu m’avais destinés alors qu’aucun d’eux n’existait encore » (Ps 139.15-16).
Dieu a droit de vie et de mort sur l’être humain, pas l’homme !
Chaque vie est sacrée, y compris celle qui est en formation. Dans la pensée de Dieu, celui qui attente à la vie d’un embryon en est pénalement coupable.
La Bible donne un exemple à ce sujet : « Si des hommes, en se battant, heurtent une femme enceinte et causent un accouchement prématuré, mais sans qu’il y ait d’autre conséquence grave, l’auteur de l’accident devra payer une indemnité dont le montant sera fixé par le mari de la femme et approuvé par arbitrage. Mais s’il s’ensuit un dommage, tu feras payer vie pour vie, oil pour oil, dent pour dent, main pour main, pied pour pied » (Ex 21.22-24).
3. La famille de Jésus
Le témoignage des Évangiles sur l’enfance de Jésus est succinct. Contrairement à une idée reçue, il n’est pas resté enfant unique dans le foyer de Marie et de Joseph. Alors que Jésus enseigne à Nazareth, ses contemporains s’étonnent : « D’où tient-il cette sagesse et le pouvoir d’accomplir ces miracles ? N’est-il pas le fils du charpentier ? N’est-il pas le fils de Marie, et le frère de Jacques, de Joseph, de Simon, de Jude ? Ses sours ne vivent-elles pas toutes parmi nous ? D’où a-t-il reçu tout cela » (Mat 13.54-56). Jésus a donc au moins eu quatre frères et deux sours.
Faire de Marie une femme définitivement vierge est :
– culturellement inacceptable.
Quel sens le mariage de Marie et de Joseph a-t-il sans la possibilité de créer une famille ? La Bible dit : « Des fils : voilà bien l’héritage que donne l’Éternel, oui, des enfants sont une récompense » (Ps 127.3). Dans la culture juive de l’époque de Jésus, une famille nombreuse est signe de bénédiction. Que Marie, choisie par Dieu pour porter son Fils, devienne mère de beaucoup d’enfants, n’est qu’un juste retour des choses.
– bibliquement incorrect.
L’évangéliste Matthieu est précis. Marie est bien vierge lorsque Jésus est conçu en elle. Elle le restera jusqu’à sa naissance. Troublé par la grossesse de sa fiancée, Joseph reçoit en songe la visite d’un ange qui le rassure sur l’origine de ce qui se passe en Marie. «À son réveil, il fit ce que l’ange du Seigneur lui avait commandé : Joseph prit sa fiancée pour femme. Mais il n’eut pas de relations conjugales avec elle avant qu’elle ait mis au monde un fils, auquel il donna le nom de Jésus » (Mat 1.24-25).
Dieu donne toujours plus qu’il ne réclame : il y a quelque chose d’injuste à imaginer que Dieu exige de Marie et Joseph, légalement mariés, de rester indéfiniment vierges. Jusqu’où, dans l’expression de son amour pour sa femme, Joseph a-t-il le droit d’aller ? Lui est-il permis de l’embrasser ? Peut-il la caresser ? Que doit-il faire de ses désirs d’homme ? Pourquoi Dieu insiste-t-il tant auprès de Joseph pour qu’il épouse Marie si, par la suite, il lui interdit de s’unir à elle ?
Selon l’apôtre Paul, Dieu n’impose jamais une épreuve qui soit au dessus des forces humaines (1 Cor 10.13). Il ne peut exiger telle chose du couple qu’il a choisi comme foyer d’accueil pour son Fils. Dieu donne toujours beaucoup plus qu’il ne réclame. La virginité perpétuelle de Marie ne peut être que le fruit d’une imagination pervertie. Elle n’est pas digne de Dieu.
– historiquement en voie d’être infirmé.
Plus que toute autre discipline, l’archéologie a contribué à crédibiliser la Bible. Des dizaines de découvertes ont permis d’exhumer des documents confirmant l’exactitude de nombreux récits concernant des lieux, des civilisations ou des personnages dont la Bible parle. La dernière trouvaille en date est celle de l’ossuaire de Jacques. En 2002, André Lemaire, directeur d’études à l’École pratique de la Sorbonne, annonce une nouvelle stupéfiante : la découverte d’un ossuaire du 1er siècle portant l’inscription suivante en langue araméenne : « Jacques fils de Joseph, frère de Jésus ». Elle serait, selon les spécialistes, la première preuve épigraphique de l’existence du Christ et de son lien de parenté direct avec Jacques. Le débat fait rage. L’inscription est-elle authentique ou un rajout tardif ? (Revue Christianisme aujourd’hui, sept 2003).
Pour les lecteurs honnêtes de la Bible, cette découverte n’est pas nécessaire à leur foi. Elle confirme cependant un écrit de Paul : « Ce n’est que trois ans plus tard que je suis allé à Jérusalem pour faire la connaissance de Pierre, chez qui je suis resté quinze jours. À part lui et Jacques, le frère du Seigneur, je n’ai rencontré aucun apôtre » (Gal 1.18-19).
Note de la rédaction : Devant l’importance que l’Écriture accorde à la vie humaine, à la femme comme à l’homme, au mariage et à la famille, sommes-nous prêts à considérer que dans tous ces domaines, Dieu doit conserver la haute main ? Son honneur et notre bonheur sont les enjeux de la bataille pour la vie.mais c’est aussi tout l’avenir de nos sociétés qui est suspendu au respect des dispositions divines. Mépriser ces dernières, c’est courir à la ruine et encourager la mort.
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