Série: Les enseignements de l'ancien testament
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Daniel, homme de cour

Les enseignements de L’ANCIEN TESTAMENT (17)

Introduction

Par le livre qui porte son nom, Daniel s’est fait connaître comme prophète. C’est à ce titre que Jésus le mentionne (Mat 24.15). Ailleurs l’Ecriture relève deux autres qualités personnelles de Daniel. qui faisaient de lui un exemple pour les croyants, déjà bien avant notre ère la justice (Ez 14.14) et la sagesse (Ez 28.3). C’est sous l’éclairage de son expérience de déporté juif à Babylone. plus de 600 ans avant Jésus-Christ, que nous parlerons de lui comme « homme de cour ».

Homme vivant à la cour, il n’était pourtant d’aucune manière un « courtisan s, habile, flatteur et ambitieux, prêt à tous les compromis pour asseoir ses intérêts, comme le fut Haman, premier ministre du roi Assuérus à Suse. au temps de la reine Esther. Bien avant Daniel, Joseph fut aussi déporté contre son gré, dans l’Egypte des Pharaons. Tous deux surent vivre dans un milieu hostile à Dieu sans se laisser corrompre ou effrayer par les risques encourus. Qui craint Dieu sort de tout (Ecc 7.18). Daniel l’a vécu, même dans la position éminente qu’il sut occuper loyalement, envers Dieu et envers plusieurs rois successifs. Il est en exemple à tous ceux qui veulent rester fidèles au Seigneur. quel que soit le degré de la hiérarchie du monde auquel ils accèdent.

1. La préparation au service à la cour

Les moyens mis en oeuvre par le roi (Dan 1) illustrent bien les exigences, le programme et les moyens du monde pour s’assujettir les enfants de Dieu et stériliser leur témoignage.

Les qualités préalables requises opéraient déjà une impitoyable sélection parmi les jeunes candidats astreints au service du roi race royale, noblesse, absence d’infirmité, apparence agréable, sagesse, instruction et maintien (Dan 1.4).

C’est aussi souvent une élite de la jeunesse chrétienne que le monde cherche à s’approprier.

Dans un terrain soigneusement sélectionné, les lettres et la langue des Chaldéens (Dan 1.4) devaient implanter une nouvelle culture conforme aux exigences d’une cour dominant un immense empire.

L’environnement des idées et manières en honneur dans le présent siècle mauvais (Gal 1.4) parvient à imprimer à certains croyants une telle ressemblance avec les incrédules qu’ils en épousent le comportement et le langage et ne sont plus le sel de la terre.

Les moyens mis en oeuvre (Dan 1.5-7) nourriture royale, délai de 3 ans et nom changé, devaient achever la métamorphose des jeunes Hébreux en produits authentiques du royaume de Babylone L’empire de l’antichrist sur l’humanité future ne s’exercera pas autrement. La civilisation matérialiste de notre temps agit déjà dans le même sers. Souvent malgré eux, et parfois à leur insu, les gens sont nourris de toutes sortes de propagandes idéologiques et commerciales, qui parviennent à transformer les individus en éléments uniformes d’une vaste chaîne de production ivre de profit.

Cette formidable entreprise de démolition connut pourtant l’échec, face à la ferme détermination de Daniel de ne pas renier ses origines et d’obéir à Dieu plutôt qu’aux hommes, même au dictateur du monde antique (Dan 1.8 Act 4.19). Heureux et sage le jeune croyant qui sait choisir résolument dans la vie !

Aussi Dieu n’est-il pas resté indifférent à ce courage dans la difficulté :
– Il fit trouver grâce (Dan 1.9). Quand les voies d’un homme plaisent à l’Eternel, il met ses ennemis mêmes en paix avec lui (Pro 16.7).
– Il donna la vraie sagesse (Dan 1.17). Voir Jac 1.5.
– Le roi dut reconnaître l’évidente supériorité de Daniel (Dan 1.20).

2. L’entrée en service à la cour

Elle intervient en plein drame. Au-delà de toute exigence raisonnable et, semble-t-il, contrairement aux précédents, un songe mystérieux tourmente le roi qui ne peut ou ne veut le raconter aux devins chargés de le lui expliquer (Dan 2.6). Nébucadnetsar est-il déjà marqué par la folie qui l’éloignera 7 ans de son trône (Dan 4.25,34) ?

Les Chaldéens restent incapables de satisfaire à l’exigence du roi. Satan connaît-il les pensées non exprimées des hommes ? Dieu, lui, les connaît, avant même qu’elles soient formulées (Ps 139.4). Seul il sonde les pensées et les intentions c’est lui qui peut révéler les secrets (Dan 2.28). Dans cette scène tragique sous menace de mort, la formation chaldéenne se trouve ridiculisée en présence de son promoteur lui-même Dieu a choisi les faibles et les méprisés pour couvrir de honte les sages (1 Cor 1.27). Daniel, homme de cour, se démarque ici d’Aryok, le courtisan, qui se fait valoir (Dan 2.25). Le vrai croyant rend hommage à Dieu.

3. Les leçons du service à la cour

Durant sa longue carrière de premier ministre à la cour de Babylone, puis dans le royaume médo-perse, Daniel fut en quelque sorte le délégué permanent de Dieu auprès des gouvernements provisoires des rois des nations. Loin de sa patrie, le jeune déporté juif a su incarner par anticipation les vertus chrétiennes que les enfants de Dieu sont appelés à manifester dans un monde hostile, où ils sont étrangers et voyageurs, en route vers la patrie céleste.
Sa disponibilité

A l’origine de sa promotion se trouve la différence remarquée par le roi (Dan 1.20 4.18). Daniel ignorait tout du sort qu’allait lui réserver Babylone mais il était prêt à y être un fidèle témoin de son Dieu.

Le chrétien doit être une lumière qui brille dans un monde enténébré mais il y faut la manière ! Certaines façons extravagantes de se distinguer des autres confinent au ridicule et déshonorent Dieu. Appuyé sur son Dieu, Daniel accepta de hautes fonctions à la tête d’un royaume païen ! L’enfant de Dieu doit avoir l’humilité d’être un chef, si le Seigneur l’y appelle.

Sa fidélité

Il pouvait en coûter à Daniel de s’adresser au roi, comme il eut le courage de le faire (Dan 4.27). Mais il fallait que le message de l’amour de Dieu pour tous les hommes fût entendu jusqu’en très haut lieu…

Son abnégation

Daniel accepta d’être oublié de ses supérieurs (Dan 2 5.11 ss). Il sut attendre que les circonstances le remettent en mémoire (Dan 5.10-12). Quand il se confie chaque jour en Dieu, son serviteur sait être tour à tour abaissé et élevé (Phil 4.12)

Son désintéressement

C’est le moyen d’être incorruptible et sans reproche (Dan 5. 17), comme Paul le sera plus tard (Act 20.33-34). Aujourd’hui encore, l’amour de l’argent est à l’origine de beaucoup de maux (1 Tim 6.10).

Son esprit extraordinaire

A plusieurs reprises, ses adversaires mêmes durent reconnaître chez Daniel un souffle de vie inconnu dans le monde (Dan 4.18 6.3). Si l’Esprit de vérité habite vraiment le croyant (Jean 14.17), il l’impose à son entourage comme un sujet constant d’étonnement et, parfois, d’envie.

Son travail impeccable

C’est par son attitude exempte de fraude et de faute que Daniel s’imposa à ses adversaires, comme au roi (Dan 6.4-5, 22).

L’Evangile élève tout travail honorable au rang de vocation. Le chrétien devrait exceller dans tout ce qu’il fait, tout en sachant demeurer dans la fonction pour laquelle il a été préparé (Eph 6.5-8; Col 3.22-24; 1 Tim 6. 1-2; 1 Pi 2.18-19).

Sa conscience professionnelle

Agé, honoré, ayant donné toutes ses preuves, Daniel n’usa pourtant d’aucune complaisance envers lui-même pour faire prolonger son congé de maladie (Dan 8.27).

4. Homme bien-aimé (Dan 10.11,19)

Quel éloge dans ce titre Fortifié par l’étude des Ecritures (Dan 9.2), au milieu des circonstances adverses de l’exil chez le peuple ennemi du peuple de Dieu, Daniel offre un exemple vivant de ce que peut et doit être aujourd’hui. dans le monde, le croyant fidèle qui s’appuie, chaque jour, sur un Sauveur vivant, tout-puissant et fidèle.

Jean Chopard
Juriste retraité, Genève
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