Edito
Share on FacebookShare on Google+Tweet about this on TwitterShare on LinkedInEmail this to someonePrint this page

Jésus, mais qui est-il?

L’Eglise à l’aube du 21e siècle est confrontée à un problème essentiel: la redé­couverte du vrai Jésus. Nous vivons dans un contexte culturel difficile, parce que la société occidentale a effectué un virage en direction de l’ère postchrétienne, non-religieuse, sécularisée. Selon une statistique récente, l’Europe est en passe de deve­nir championne dans la non-croyance en Dieu. Environ 85% font profession d’ap­partenir à une église, mais seulement 32% croient en un Dieu personnel, alors que 21 % croient à la réincarnation, 60% ne croient plus au ciel et 67% plus à l’enfer. Les formes extérieures, traditionnelles de la religion chrétienne sont restées ancrées dans notre culture, mais son contenu a été vidé de sa substance (2 Tim 3.5). Depuis plusieurs siècles, différents courants philosophiques, s’influençant mutuellement, ont progressivement pénétré la culture chrétienne pour la transformer en culture huma­niste. Descartes, Kant, Hegel, Darwin, Marx, Kierkegaard, Freud, Sartre parmi tant d’autres sont des figures qui ouvrirent la voie à la nouvelle culture, et les mass-médias ont vulgarisé les faux concepts tels que le relativisme, l’évolutionnisme, l’exis­tentialisme. Comme l’idée d’une vérité absolue a été abandonnée et que tout est devenu relatif, on cherche une compensation dans le domaine de l’occulte, d’où le regain d’intérêt pour les religions orientales avec leur mysticisme. Pour la plupart de nos contemporains, «vivre l’instant est la passion dominante – vivre pour soi-même et non pour ses ancêtres ou la postérité… N’ayant pas l’espoir d’améliorer leur vie de manière significative, les gens se sont convaincus que ce qui comptait, c’était d’améliorer leur psychisme: sentir et vivre pleinement leurs émotions, se nourrir convenablement, prendre des leçons de ballet ou de danse du ventre, s’immerger dans la sagesse de l’Orient, faire de la marche ou de la course à pied, apprendre à établir des rapports avec autrui… .» (citation de Chr. Lasch dans «2000 ans après» par J. Petersen, p. 18). Les fondements de notre société sont devenus païens. Chacun agit selon ses propres critères de l’autosatisfaction ou de l’hédonisme.

Nous constatons que le message de l’Evangile passe difficilement auprès de nos contemporains. L’Eglise elle-même est fortement marquée par les courants mo­dernes. A lieu d’être le sel de la terre, elle subit son influence. J. Petersen dit juste­ment que «les effets de la sécularisation sont donc réels… Nous nous référons à des influences qui aujourd’hui déjà ont des répercussions profondes sur l’Eglise et sur sa mission dans le monde. Le courant principal de la sécularisation s’éloigne rapide­ment des valeurs sur lesquelles repose l’Eglise chrétienne… Notre réaction devrait être de travailler pour comprendre les tendances et de chercher comment les utiliser pour qu’elles favorisent la croissance de l’Evangile» («2000 ans après», p. 22).

L’Evangile: une Personne divine

L’Evangile est la Bonne Nouvelle que Jésus est mort pour nos péchés et ressusci­té pour notre justification et qu’il veut briser les liens du péché en nous libérant de son esclavage.

  Or qui est Jésus? Il est Dieu. Sauveur et Seigneur. En conséquence, le message de l’Evangile englobe les aspects de la sainteté, de la justice et de l’amour de Dieu. N’avons-nous pas été habitués à une sorte de foi facile, de grâce à bon marché, avec des phrases clichés comme «accepter Jésus-Christ comme son Sauveur personnel», «demander Jésus dans son coeur», «inviter Jésus dans son coeur», «prendre une décision pour Christ», «faire une expérience avec Jésus». Ces tournures corres­pondent-elles à la terminologie biblique? Est-ce nous qui faisons une faveur à Dieu en acceptant Christ? N’est-ce pas plutôt Dieu qui nous fait grâce (faveur) en nous attirant et en nous recevant dans notre état désespérément perdu? L’Evangile qui présente un Jésus déformé est la cause pour laquelle beaucoup de soi-disant conver­sions ne tiennent pas. Les Ecritures présentent Jésus comme Dieu, le Centre de l’univers, l’omniprésent (Mat 18.20), l’omnipotent (Phil 3.21), l’immuable (Héb 13.8) en qui habite corporellement toute la plénitude de la divinité (Col 2.9). Tout a été créé par lui et pour lui; il est avant toutes choses et tout subsiste en lui – sans lui, tout s’écroulerait (Col 1.16-17). Il est éternel (Apoc 1.8) et il est adoré parce qu’il est Dieu (Mat 28.17). Jésus est souverain; il a le pouvoir de donner sa vie et de la reprendre (Jean 10.17-18). Tout jugement lui est donné (Jean 5.22) et tout genou fléchira devant lui et confessera son nom (Phil 2.10-11). Il est le commencement et la fin, l’Alpha et l’Oméga (Apoc 22.13): tout est compris en sa Personne.

Jésus: Sauveur et Seigneur

Jésus est le Sauveur. Devenu homme, il a cheminé sur les sentiers de la misère et de la souffrance humaine, sans jamais commettre de péché, pour endurer au terme de sa vie une mort ignominieuse à la croix (Phil 2.7-8). Il est mort une seule fois pour les péchés, lui juste pour des injustes, afin de nous amener à Dieu (1 Pi 3.18). Son sang précieux a coulé pour nous purifier de nos péchés. En vertu de son sacrifice, j’ai la vie éternelle. Jésus notre libérateur nous a délivré de la puissance des ténèbres et nous a transportés dans le royaume de son Fils bien-aimé (Col 1.13).

Mais Jésus est aussi le Seigneur. Nous trouvons cette expression 747 fois dans le N. T. Il est le Maître et le Seigneur (Jean 13.13). Dans les Actes, par exemple, ce terme revient 92 fois, et ceci en rapport avec le salut: Quiconque invoquera le nom du Seigneur sera sauvé (2.21) et crois au Seigneur Jésus et tu seras sauvé» (16.1). L’impor­tant passage de Rom 10.9-10 affirme que si tu confesses de ta bouche le Seigneur Jésus, et si tu crois dans ton coeur que Dieu l’a ressuscité d’entre les morts, tu seras sauvé (10.9-10). Thomas s’écrie: Mon Seigneur et mon Dieu! (Jean 20.28). La seigneurie de Jésus fait donc partie intégrante du message du salut. La marque d’une foi authen­tique est de se livrer à la seigneurie de Jésus-Christ. Le meilleur test pour savoir si quelqu’un est de Christ est de le voir se soumettre à son autorité. C’est ce que Paul voulait dire en évoquant la confession Jésus est le Seigneur (1 Cor 12.3).
 Nous sommes en danger aujourd’hui de dissocier Jésus le Sauveur et Jésus le Seigneur, alors que le message intégral de l’Evangile implique la soumission à son autorité.

L’Evangile: repentance et foi

Le message du salut doit être axé sur la repentance et la foi. La repentance touche l’intelligence, le sentiment et la volonté. Le Saint-Esprit me fait d’abord prendre conscience de mon péché, mais aussi des exigences de Dieu. Attristé d’avoir offensé Dieu (Job 42.6). je suis déterminé à m’abandonner entre ses mains et à me soumettre à lui. Me détourner du mal, me tourner vers Dieu et ensuite le servir de tout mon être: voici les trois éléments indispensables à une repentance authentique. Cette repentance que le Seigneur a prêchée (Mat 3.2; 4.17) et sur laquelle Paul a insisté (Act 17.30), mène à la vie accordée par Dieu (Actes 11.18).

La foi qui sauve est persévérante. Toute foi n’aboutit pas au salut; la foi qui n’est pas accompagnée d’oeuvres est tout simplement morte (Jac 2.14-26). La foi authen­tique ne s’évapore jamais, car elle s’accompagne d’une obéissance venant du coeur (Rom 6.17; 10.16). L’obéissance est inséparable de la foi (Jean 3.36, Act 6.7). Tout concept de foi qui supprime l’obéissance à la Parole corrompt le message du salut.

Faisons le point

En résumé, le message du salut doit proclamer Jésus comme Sauveur et Seigneur, le Dieu de justice, de sainteté et d’amour, le Souverain sur toutes choses. J. Montgomerv Boice, dans sa préface à l’excellent livre «The Gospel According to Jesus» de John E MacArthur Jr., exhorte les évangélistes, pasteurs et enseignants à ap­prendre tout le contenu du message authentique de l’Evangile. Il donne les six points suivants (page XII):
1. Il n’y a pas de justification sans régénération (Jean 3.7).
2. La foi sans les oeuvres est morte et personne n’est sauvé à travers une foi morte (Jac 2.20). La foi sans les oeuvres est donc inutile.
3. Le signe d’une justification authentique est la persévérance dans la justice. Celui qui persévérera jusqu’à la fin sera sauvé (Mat 10.22).
4. La foi en un Jésus Sauveur mais qui n’est pas Seigneur est une foi humaine (Luc 6.46).
5. Celui qui veut servir le Seigneur doit renoncer à lui-même et se charger de sa croix pour le suivre (Luc 9.23).
6. Nul ne verra le Seigneur sans la sanctification (Héb 12.14).

Puisse le message de l’Evangile tout entier retrouver sa place dans l’Eglise, ce qui produira plus de conversions authentiques et durables à la gloire de Dieu. Ce n’est pas le succès que nous voulons prêcher et vivre, mais la vie à travers la mort de Jésus, la victoire en le Ressuscité et notre persévérance dans cette foi jusqu’au bout. Car encore un peu de temps – bien peu! Et celui qui doit venir viendra, il ne tardera pas (Héb 10.37).

Henri Lüscher
Share on FacebookShare on Google+Tweet about this on TwitterShare on LinkedInEmail this to someonePrint this page
Lüscher Henri
Cofondateur de la revue, il y a 48 ans, Henri Lüscher se consacre encore à plusieurs tâches administratives et rédactionnelles en faveur de Promesses.