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Noël

Noël – Tu m’as formé un corps

Noël: Quel est le sens profond de cette fête qui, pour beaucoup de gens, représente un stress supplémentaire? Bien sûr, tout le monde sait que l’on fête la naissance du bébé Jésus, avec pour berceau une crèche, que Sa mère est Marie et son père Joseph – et cela s’arrête souvent là.

En fait, Noël, c’est l’anniversaire de la naissance du deuxième ou dernier Adam. Les paroles citées dans le titre sont une prophétie de David (Ps 40.7-9) que Jésus s’applique comme le rapporte l’épître aux Hébreux (10.5-7):
… en entrant dans le monde, le Christ dit.
Tu n ‘as voulu ni sacrifice ni offrande; mais tu m ‘as formé un corps.
Tu n’as agréé ni holocaustes ni sacrifices pour le péché.
Alors j’ai dit: Voici, je viens – dans le rouleau du livre il est écrit à mon sujet -pour faire, ô Dieu, ta volonté.
Tu m’as formé un corps.
Qu’est-ce, sinon une description concise de l’incarnation. Car Noël, c’est la fête de l’incarnation. C’est la naissance la plus importante, la plus significative de l’histoire de l’humanité!

La venue du Fils de Dieu dans le monde a une portée incalculable pour le monde. Pour mieux saisir la portée de l’incarnation, nous allons creuser dans la Bible, ce trésor, cette mine de vérités révélées par Dieu au courant de 15 siècles au travers d’une bonne quarantaine d’hommes consacrés à Dieu dont l’Esprit les a inspirés jusque dans le choix des mots. Pour exploiter une mine, il faut creuser, fouiller, aller en profondeur afin d’en dégager les richesses insoupçonnées qui se cachent rien que dans cette petite phrase: Tu m’as formé un corps.

 Le psaume 8 dit, en parlant de l’homme: Tu l’as fait, allusion aux deux premiers chapitres de la Genèse d’où il ressort que l’homme n’est pas «devenu» par une lente évolution mais par une création instantanée, par une parole prononcée par Dieu le Créateur (Gen 1.27): Dieu créa l’homme à son image (il n’est pas question d’une forme humaine pré-adamique). Plus loin nous lisons (Gen 2.7): Dieu forma l’homme (litt. « l’adam», traduit par «le glébeux» dans la version Chouraqui, «adamah» signifiant «terre» ou «glèbe»).

Dieu prit donc de la matière qu’il avait créée au commencement, en forma» l’homme et lui insuffla ensuite l’esprit qui le distingue de la bête. C’est alors qu’Adam. que Dieu avait créé, formé, fait physiquement (les trois verbes sont utilisés dans le texte), devint une âme vivante (l’homme créé à l’image de Dieu ne «descend » nullement d’un quelconque animal). Aucune autre créature fut créée à l’image de Dieu, de sorte que l’homme est bien le point culminant, «la couronne de la création».

Je disais au début que Noël fête la naissance du deuxième ou dernier Adam. Voici le texte qui en parle:
Le premier homme, Adam, devint un être vivant (une âme vivante).
Le dernier Adam est devenu un esprit vivifiant
(nous y reviendrons).
Le spirituel n’est pas le premier, c’est ce qui est naturel (qui est le premier);
Ce qui est spirituel vient ensuite.
Le premier homme tiré de la terre est terrestre.
Le deuxième homme vient du ciel.

(1 Cor 15.45-47)

Fêter Noël, c’est fêter ce deuxième homme venu du ciel.

Pourquoi Dieu a-t-il recommencé avec un deuxième ou dernier Adam? Le premier Adam, en désobéissant au seul commandement négatif (ne pas manger…) s’est empêtré dans le péché; il est devenu incapable de vivre de sorte à honorer l’image de Dieu, Dieu ayant servi de modèle, car il avait perdu cette ressemblance. Il est dit de Seth, l’aîné de la lignée messianique, qu’il fut engendré par Adam à sa ressemblance, selon son image, à savoir celle d’Adam, premier homme déchu (Gen 5.3). L’homme né dans le péché, transmis par Adam et Eve, est donc à la ressemblance de cet homme pécheur.

Or pécher veut dire précisément «manquer le but», qui était de tout se soumettre sur la terre. Le premier Adam, et après lui tous ses descendants, ont manqué le but que Dieu avait assigné à l’homme. L’homme est donc perdu pour Dieu, produisant des pécheurs, des hommes révoltés contre Dieu et cependant cherchant à tout se soumettre! Même ceux qui voudraient vivre comme Dieu le demande n’y arrivent pas. La situation paraît sans issue.

Alors Dieu recommence. Il recommence à Noël: Dieu met en scène le dernier Adam. A première vue, il semble recommencer comme avec le premier: Tu m’as forrmé un corps. Pourtant le processus est l’inverse du premier.

Non pas: former un corps et le vivifier par l’Esprit.
Mais: former pour le Fils de Dieu, esprit jusqu’alors, un corps, comme il est écrit: Tu m’as formé un corps, à moi qui suis dès toujours ton Fils; tu l’as fait par le Saint-Esprit qui a fertilisé l’ovule de Marie.

 Ainsi:le naturel (Adam) est le premier;
 le spirituel (Christ) vient ensuite.

Le texte cité du Psaume 40 dit deux choses:
1. Dieu n’agréait pas les sacrifices offerts sous l’ancienne alliance; ils ne pouvaient pas le satisfaire, n’étant que temporaires en attendant le sacrifice que Dieu agrée. L’épître aux Hébreux, qui cite le texte du Psaume 40, dit expressément (10.4): Il est impossible que le sang des boucs et des taureaux ôte les péchés. Suit le passage cité plus haut: C’est pourquoi, en entrant dans le monde, le Christ dit: … Tu m’as formé un corps… Voici, je viens (Noël)… pour faire, ô Dieu, ta volonté.

Pour Jésus, pas besoin de sacrifice pour le péché, puisqu’il était exempt de tout péché. Voilà pourquoi il a pu offrir en sa personne, lui le parfait, le sacrifice expiatoire pour nous les imparfaits.

2. Les sacrifices de l’ancienne alliance sont remplacés par l’obéissance soumise à la volonté de Dieu. Jésus dit: Je viens faire ta volonté: c’était sa passion suprême! Ma nourriture est de faire la volonté de celui qui m’a envoyé, dit encore Jésus (Jean 4.34).

Quelle est notre passion suprême?

Noël, c’est la fête de celui que Dieu a envoyé sur la terre, à qui il a formé un corps; Noël, c’est fêter l’incarnation. – Considérons pour terminer

le triple but du dernier Adam.

Premier but:

Le Psaume 40, mille ans avant l’incarnation, parle de salut en relation avec le Messie. Le premier but de la venue du Fils dans le monde est donc:

Sauver l’homme perdu:

– en donnant sa vie comme sacrifice pour le pardon de beaucoup (à savoir: ceux qui croient en Jésus-Christ);
– en annulant l’acte de condamnation dû à l’état de péché (tout homme est coupable devant Dieu);
– en faisant des graciés des enfants de Dieu par la nouvelle naissance opérée par le Saint-Esprit.

En résumé:pardon = grâce
 justification = libération de la condamnation
 vie éternelle donnée avec le Saint-Esprit = libération de la puissance du péché – = sanctification

Deuxième but:

tout soumettre au dernier Adam.

 Héb 2.8-9 montre que le Christ a atteint ce but, bien que cela ne soit pas encore manifeste:

Tu as mis toutes choses sous ses pieds. En lui (Christ) soumettant ainsi toutes choses, Dieu n’a rien laissé qui reste insoumis. Cependant, nous ne voyons pas encore maintenant que toutes choses lui soient soumises. Mais celui qui a été fait pour un peu de temps inférieur aux anges, Jésus, nous le contemplons, couronné de gloire et d’honneur à cause de la mort qu’il a soufferte; ainsi, par la grâce de Dieu, il a goûté la mort pour tous.

La totale soumission de toutes choses à Jésus-Christ sera manifeste à l’avènement, la deuxième venue du Fils de Dieu.

Troisième but:

l’homme retrouve l’image de Dieu.

Rom 8.29 déclare que les enfants de Dieu sont prédestinés à être semblables à l’image de son Fils. A nous, en tant que fils semblables au fils éternel, il est dit: Quand le Christ, votre vie, paraîtra, alors vous paraîtrez aussi avec lui dans la gloire (Col 3.4), étant appelés à son royaume et à sa gloire (1 Thes 2.12).

Le résultat de l’Evangile reçu dans la foi, c’est posséder la gloire de notre Seigneur Jésus-Christ (2 Thes 2.14). Pierre va encore plus loin: vous remporterez la couronne incorruptible de la gloire (1 Pi 5.4); nous serons «des têtes couronnées» pour régner avec Christ en autorité. C’est là l’aboutissement de l’incarnation.

Ce plan de salut conçu par Dieu dès avant la création de l’univers fut révélé longtemps à l’avance aux prophètes de Dieu: Dans le rouleau du livre, il est écrit à mon sujet!

Noël avait été prédit:

– Le sacrifice du Messie avait été prédit (Es 53).
– La justification accordée par grâce sur la base de la foi avait été prédite (Gen 15.6; Rom 3.24).
– La nouvelle naissance avait été prédite (Nicodème aurait dû le savoir: Jean 3.8-10).
– La soumission de toutes choses au Messie avait été prédite (Ps 8.5-7).
– La création d’un nouveau peuple de Dieu avait été prédite (Es 62.12).
– L’établissement du royaume éternel avait été prédit (Dan 6.27; 7.18, 27).
– La gloire des élus avait été prédite: Ils resplendiront comme des étoiles à perpétuité (Dan 12.3).

Oui, tout cela a été rendu possible par l’incarnation, par Noël: la fête la plus importante et la plus significative de l’histoire humaine – notre fête!
   

Prédication prononcée par Jean-Pierre Schneider le 18 décembre 1988 à Sainte-Croix
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