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La bible et le phenomène historique

Après avoir vu les liens généraux entre l’Histoire et la vie d’un chrétien (voir au No 100), nous nous intéressons de plus près aux conséquences, pour chacun, d’une histoire vécue, et aussi des souvenirs qu’elle suscite, dès lors où l’on a accepté un jour Christ dans sa vie.

Le propos des lignes qui suivent est d’analyser brièvement la valeur du basculement de notre vie dans le projet de Dieu. Ainsi est défini le mot «histoire» dans cet article, comme une appropriation d’une infime tranche de l’Histoire – que Dieu dirige souverainement – adaptée aux contours de chacun.

Ses disciples ne comprirent pas cela tout d’abord; mais quand Jésus fut glorifié, alors ils se souvinrent que ces choses étaient écrites de lui, et que, pour lui, ils les avaient faites (Jean 12.16).

Souvenez- vous…

Les disciples ont eu le privilège de vivre une tranche d’Histoire grandiose auprès de celui qui allait changer radicalement le cours des temps. Mais la Parole nous laisse entendre, à maintes reprises, que les disciples ne comprenaient pas tout ce qui leur était donné d’entendre, de voir et de vivre. lis avaient une bonne connaissance des Ecritures, mais cela ressemblait à un stockage d’informations dans une mémoire morte.

Le verset en exergue nous parle de «souvenir», on devrait même parler de «souvenir qui s’éclaire d’un jour nouveau». C’est un véritable éveil!

Nous précisons quand même que le déclic de la compréhension se fait parfois pendant le cours même du ministère de Jésus. Par exemple, après la purification du Temple par Jésus, ses disciples se souvinrent qu’il est écrit: Le zèle de ta maison me dévore (Jean 2.17).

A la résurrection, parlant aux femmes venues au sépulcre, les anges font clairement appel à leur mémoire. Souvenez-vous de quelle manière Jésus vous a parlé… et elles se souvinrent des paroles de Jésus (Luc 24.6-8).

Le rôle du souvenir

Est-ce à dire que seules les personnes ayant «vécu quelque chose» ont des souvenirs capables de se réveiller et de devenir dynamiques ? il ne s’agit pas ici, bien entendu, de souvenirs qui sont une compilation de faits, d’autant plus grande que la mémoire est grande. Mais il est plutôt question de ces souvenirs qui constituent le vécu de chacun, souvenirs constitués de choses variées comme l’éducation familiale, l’instruction, les recommandations de personnes qui nous ont marqués, les conseils divers, la vie d’église peut-être, l’exemple d’ainés, etc. Cet ensemble d’informations est en grande partie en sommeil, comptabilisé certes mais inerte, jusqu’au jour où un événement fait écho avec ce capital que chacun possède.

Pierre dit: Alors je me souvins de cette parole du Seigneur: Jean a baptisé d’eau, mais vous, vous serez baptisés d’Esprit Saint (Act 11.16). Le souvenir devient comme une mesure qui prend son sens à cause de l’actualité d’un événement que l’on vit. Comme ici dans l’exemple de Pierre, qui se souvient de choses dites antérieurement, choses qui ne seraient restées que des mots si leur accomplissement n’avait eu lieu.

Et ce n’était pas la première fois que cela se passait pour Pierre. Et Pierre se souvint de la parole que Jésus avait dite: «Avant que le coq chante, tu me renieras trois fois». Il sortit, et dehors il pleura amèrement (Mat 26.75).

La force de notre histoire

Les recoupements entre ce que nous vivons dans l’immédiat et le potentiel déjà vécu ne sont heureusement pas toujours source d’amertume; tant s’en faut!

Qui de nous, par exemple, dans des moments de doute, alors qu’il est sur le chemin de la vie chrétienne, n’éprouve pas le besoin de se souvenir des débuts de sa conversion? N’est-ce pas réconfortant de se souvenir avec précision, que nous étions sans Christ et que maintenant, en Jésus, nous qui étions loin avons été rapprochés, réconciliés avec Dieu? (Cf. Eph 2.11- 16).

C’est un lieu commun de dire que nul ne peut changer l’Histoire, même sa propre histoire: cela est très bien ainsi, car comme cela, le rappel de ce que Dieu a fait dans ma vie restera constamment une donnée immuable dont le souvenir peut parfois surpasser en évidence et en force une expérience, même récente, de la proximité de Dieu dans ma vie.

Tu sacrifieras la Pâque à l’Eternel… tu te souviendras ainsi toute ta vie du jour où tu es sorti du pays d’Egypte (Deut 16.2-3).

Israël est invité à se souvenir à jamais de sa délivrance de l’esclavage d’Egypte. Comme le doute n’a pas de prise sur l’Histoire et à plus forte raison sur mon histoire, le souvenir d’une délivrance, d’une conversion, reste comme un phare même dans les jours les plus sombres.

Ce que notre histoire ne peut réaliser

Après avoir acquis la conviction que notre passé a de la valeur, il est temps de préciser quelle est sa juste place.

Tu te souviendras de tout le chemin que l’Eternel, ton Dieu, t’a fait faire pendant ces quarante années dans le désert, afin de t’humilier et de t’éprouver, pour reconnaître ce qu’il y avait dans ton coeur et si tu observais ses commandements, oui ou non (Deut 8.2).

A tout moment, il y a un constat possible, visible, qui se propose à nous. Seulement, s’il est vrai que notre marche quotidienne a ses racines dans notre histoire, il faut aussi redire que nous marchons par la foi et non par la vue (2 Cor 5.7).

Nous ne sommes pas invités à regarder constamment derrière nous, mais à renouveler chaque jour notre foi pour une marche victorieuse et dépendante avec notre Seigneur .Notre conversion, nos premiers pas avec Dieu, même s’ils restent des moments attachants dont le souvenir nous fait du bien, ne sont en aucun cas un capital pour le présent. La conversion n’est pas une provision à vie de foi, de victoires, de bons fruits, de sagesse, etc. dans laquelle nous pouvons puiser chaque jour de notre vie. La source reste Jésus-Christ. Etre chrétien n’est pas attaché à la qualité de la conversion, ce qui reste très subjectif et qui resterait à définir. La parole de l’Evangile: on reconnaît un arbre à ses fruits (Mat 7.20) reste la norme pour tout chrétien, même s’il est vrai que son enracinement est un facteur important.

Notre conclusion insistera sur la nécessité de rester attaché chaque jour à celui qui est nécessaire et suffisant à notre marche avec lui.

Notre capacité vient de Dieu (2 Cor 3.5).

B.C.
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Cousyn Bernard
Bernard Cousyn a été durant plusieurs années ancien dans son église locale dans le Nord de la France. Jeune retraité, il vit à Evian et est membre du Comité de rédaction de Promesses.