Témoignage
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L’arbre du Ténéré

Bien chers amis,

Impressionnés par son aridité, les géographes n’ont pas hésité à surnommer le Ténéré «désert dans le désert». Il s’agit d’une enclave de 400000 km2 (l0 fois la superficie de la Suisse !) dans un Sahara de 8 millions de km2, une des régions les plus ingrates du globe.

Tout le monde au Niger connaît l’incroyable histoire de l’arbre du Ténéré. Cet acacia radiana était le seul arbre présent dans cet immense désert. A ce titre, signalé sur toutes les cartes géographiques, comme point de repère des caravaniers et autres mordus de ces vastes solitudes. Hélas, en 1973, un camionneur ivre n’a pas pu éviter l’arbre, dont la dépouille soigneusement récupérée à été placée sous un mausolée au Musée National de Niamey.

Par quel miracle une graine avait-elle pu atteindre cette région aride pour y germer et donner naissance à l’arbre devenu célèbre et vénéré par tous les nomades? Sa mort peu glorieuse aura au moins permis de soulever un coin du voile de mystère couvrant son histoire. Là où il se dressait fièrement, on a creusé mètre après mètre jusqu’à ce qu’on parvienne à l’extrémité de sa plus profonde racine… et c’est à 33 mètres de profondeur que la fouille s’est arrêtée, dans le lit d’un fleuve qui traversait le Ténéré il y a bien longtemps.

Si vous possédez une carte géographique du Ténéré, surtout ne supprimez pas le petit signe indiquant la présence de l’acacia ! Pour ne pas tromper les voyageurs, l’arbre a été remplacé par une surprenante sculpture de métal ressemblant à un porte-manteau sur pied, à côté d’un puits, et couverte de graffitis…

Cette étonnante histoire nous interpelle. A plusieurs reprises dans la Bible, l’homme cultivant une étroite relation avec Dieu est comparé à un arbre plongeant ses racines jusqu’au courant d’eau: Joseph est le rejeton d’un arbre fertile près d’une source… (Gen 49.22), Heureux l’homme qui trouve son plaisir dans la loi de l’Eternel, et qui médite sa loi jour et nuit! Il est comme l’arbre planté près du cours d’eau, qui donne son fruit en son temps, et dont le feuillage ne se flétrit pas: Tout ce qu’il fait réussit (Ps 1.1-3). Béni soit l’homme qui se confie en l’Eternel, et dont l’Eternel est l’assurance! Il est comme un arbre planté près des eaux, et qui étend ses racines vers le courant,. il ne voit pas venir la chaleur et son feuillage reste verdoyant; dans l’année de la sécheresse, il est sans inquiétude et il ne cesse de porter du fruit (Jér 17.7- 8).

Quel genre «d’arbre» sommes-nous? Sculpture métallique, froide, sans vie, sans racines… sans profondeur, ou acacia bien vivant enfonçant ses racines bien avant jusqu’au fleuve abondant de Dieu lui communiquant continuellement sa vie par Jésus-Christ? N’avons-nous pas été plantés pour un temps dans le désert de plus en plus inhospitalier de ce monde pour y servir de signes, «d’arbres indicateurs» afin que nos contemporains ne se perdent pas mais trouvent le salut? Il importe donc que nous buvions continuellement et à longs traits l’eau pure de la parole de Dieu et que nous cultivions avec vigilance une intimité toujours plus grande avec lui dans la prière. S’il est une dimension que nous devons absolument préserver et développer, c’est bien celle de la profondeur. Or, nous préférons de loin être des aigles! La qualité et l’impact de notre vie publique sont déterminés par l’importance que nous donnons à notre vie cachée dans la présence de notre Dieu, loin des regards humains. Alors… acacia vivant… ou arbre métallique?

M.D.
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