La conversion
6. LA CONVERSION
Préliminaire
Le mot « se convertir » (en grec « épistrepho ») désigne l’action de se retourner, faire demi-tour, se tourner vers. « La conversion est un changement complet d’orientation, une volte-face de l’être tout entier vers le Seigneur » (Nouveau dictionnaire biblique, édition Emmaüs, 1979).
Contrairement à notre attente, le mot « conversion » ne se trouve que deux fois dans toute la Bible (Act 15.3 et 26.20). Dans l’AT, l’idée est exprimée par des verbes tels que « revenir » ou « retourner » à Dieu.
Le verbe « se convertir » se trouve 14 fois dans le NT.(*) 9 fois il est suivi de l’objet « à Dieu » (p.ex. Act 15.19; 1Thes 1.9) ou « au Seigneur » (p.ex. Act 9.35; 2 Cor 3.16). 7 fois, le verbe « (se) convertir » est employé dans un sens absolu (p.ex. Mat 18.3; Act 3.19).
Nécessité de la conversion
Jésus nous dit que la conversion est nécessaire au salut (Mat 18.3). Elle est accompagnée de la repentance (Act 3.19) suite à une conviction de péché provoquée par le Saint-Esprit (Jean 16.8-9) et de la foi en Christ pour le pardon des péchés (Act 10.43).
Se convertir implique un acte de la volonté (Act 26.18), mais que Dieu lui-même rend possible par l’action de son Esprit (Phil 2.13). C’est donc finalement Dieu qui est à l’origine de la conversion, par l’action du Saint-Esprit qui convainc de péché et qui donne la possibilité de se repentir, de se convertir (faire demi-tour), de croire et de recevoir le salut, c’est-à-dire de naître de nouveau et ainsi devenir enfant de Dieu. A tous ceux qui l’ont reçue, elle (la lumière, le Christ) a donné le pouvoir de devenir enfants de Dieu, à ceux qui croient en son nom (Jean 1.12). Le verbe « recevoir » signifie aussi « prendre, saisir »; ce n’est donc pas quelque chose de passif, mais bien un acte de volonté.
Pour résumer: Sans conversion, pas de salut!
La repentance
Il ne faut pas prendre le remords pour de la repentance. Judas eut des remords, mais il alla se pendre (Mat 27.3-5). Une confession de péché peut être faite sans repentance; celle-ci n’est pas authentique s’il n’y a pas l’intention sincère d’abandonner le péché confessé (Pr 28.13). La repentance est un acte sans elle, il n’y a pas de conversion qui tienne. On peut discerner si elle est véritable par les ouvres qui doivent en résulter ( Act 26.20).
Comme toute réelle repentance va de pair avec un abandon du péché, donc une conversion, ces deux actes sont très souvent mentionnés ensemble. Paul invite les Lystriens à se détourner des pratiques du paganisme et à se convertir au Dieu vivant (Act 14.15).
Pour résumer: la repentance implique l’abandon du péché.
La foi
Elle présuppose la connaissance de certains faits. Elle vient de ce qu’on entend, dit Paul, et il précise que ce qu’on entend doit être la parole du Christ (Rom 10.17). Pour nous cette Parole est écrite, et d’y croire nous assure que nous avons la vie éternelle (1 Jean 5.13). Paul précise encore que la foi consiste à croire l’Evangile dans les termes où je vous l’ai annoncé; autrement vous auriez cru en vain (1 Cor 15.2). Le salut est la conséquence immédiate de la foi en Jésus-Christ: Crois au Seigneur Jésus, et tu seras sauvé (Act 16.31; Marc 10.52; Luc 7.50).
Connaître les faits relatifs au salut ne suffit donc pas : il faut y croire. Le salut est l’issue finale (« télos » en grec) de notre foi, dit Pierre dans sa première épître (1.9) : la Colombe traduit ainsi : …en remportant pour prix de votre foi le salut de vos âmes. Mais même si nous sommes sauvés par le moyen de la foi, Paul insiste sur le fait que c’est par grâce… c’est le don de Dieu (Act 15.11; Eph 2.8).
La foi consiste à mettre toute notre confiance en Jésus-Christ, en son ouvre de salut accomplie à la croix, et nullement en nos ouvres ou en quoi que ce soit d’autre (Eph 2.9). Les bonnes oeuvres ne sauveront jamais qui que ce soit, mais elles doivent provenir du salut reçu comme grâce par la foi (Eph 2.10).
Je vous invite à lire maintenant le passage d’Eph 2.4-10, où la grâce est trois fois mentionnée.
En résumé : La foi en Jésus-Christ est indispensable au salut.
Quelques écueils à éviter
1. Ne pas confondre la conversion authentique avec sa contrefaçon.
La vraie conversion implique la raison, la volonté et les sentiments.
Celui qui se repent sait qu’il est perdu; son cour est brisé et il se tourne vers Dieu par Jésus-Christ.
Le croyant connaît le remède divin à sa condition de perdition et ressent le besoin de recevoir Jésus Christ en qui il met toute sa confiance selon les termes offerts par l’Evangile.
Par contre, le simple fait de croire les vérités bibliques n’est pas encore une conversion.
S’avancer lors d’un appel à la conversion pour des raisons purement émotionnelles n’est pas non plus une conversion.
Adopter un comportement chrétien n’est pas en soi la preuve d’une conversion authentique.
2. Ne pas confondre repentance et pénitence
L’église catholique romaine enseigne une doctrine de la pénitence selon laquelle il faut confesser son péché avec contrition à un prêtre, qui imposera au confesseur une peine nommée pénitence avant d’absoudre le pécheur. L’idée est que le pécheur peut payer pour son propre péché et ainsi obtenir le pardon.
Ceci est en contradiction directe avec l’enseignement biblique. Il n’y a pas d’autres prêtres aujourd’hui que le Seigneur Jésus-christ lui-même.
Le repenti se reconnaît pécheur justement condamné sans remède autre que celui qu’offre l’Evangile. La repentance va de pair avec la foi qui repose entièrement sur la personne et l’ouvre du Seigneur Jésus-Christ.
Pour faire le point : | S’il est vrai que Dieu accorde aux hommes le salut – le pardon et la vie éternelle – à condition qu’ils se repentent, se convertissent et croient que Jésus est mort pour expier leurs péchés et qu’il est ressuscité, ce ne sont pourtant pas ces choses en elles-mêmes qui sauvent, mais c’est Jésus-Christ qui sauve par un acte de sa pure grâce. |
Stuart OLYOTT
adaptées et amplifiées
par Jean-Pierre SCHNEIDER.