La voie vers Dieu est ouverte
19 Ainsi donc, frères, nous avons, au moyen du sang de Jésus, une libre entrée dans le sanctuaire 20 par la route nouvelle et vivante qu’il a inaugurée pour nous au travers du voile, c’est-à-dire de sa chair, 21 et nous avons un souverain sacrificateur établi sur la maison de Dieu ; 22 approchons-nous donc avec un cœur sincère, dans la plénitude de la foi, les cœurs purifiés d’une mauvaise conscience, et le corps lavé d’une eau pure. 23 Restons fermement attachés à la profession de notre espérance, car celui qui a fait la promesse est fidèle. 24 Veillons les uns sur les autres, pour nous exciter à l’amour et aux bonnes œuvres. 25 N’abandonnons pas notre assemblée, comme c’est la coutume de quelques-uns ; mais exhortons-nous réciproquement, et cela d’autant plus que vous voyez s’approcher le jour. |
Jamais un croyant de l’ancienne alliance n’aurait eu l’audace d’essayer de pénétrer dans le lieu très saint. Le souverain sacrificateur lui-même n’y entrait qu’une fois par an. Le voile épais séparant le lieu saint du lieu très saint formait une barrière entre le peuple et Dieu. Seule la mort du Christ pouvait déchirer ce voile (Marc 15.38) et ouvrir la voie vers le sanctuaire céleste où Dieu demeure.
« Allons donc à lui… Restons fermement attachés… Veillons les uns sur les autres ». Cette triple invitation dépend de l’assurance qui nous permet d’entrer dans le lieu très saint. Et cette assurance se fonde sur l’œuvre accomplie par le Christ. Le jour de la fête des expiations, le souverain sacrificateur ne pouvait entrer dans le lieu très saint que s’il apportait le sang du sacrifice (9.7). Mais notre entrée dans la présence de Dieu nous est permise, non grâce au sang d’un animal, mais grâce au sang du Christ.
Ce chemin ouvert vers la présence de Dieu est « nouveau » (récent, frais), il ne fait pas partie de l’ancienne alliance qui, elle, « est dépassée, vouée à disparaître » (8.13). Ce chemin mène à la vie parce que le Christ « vit éternellement » et qu’« il peut toujours intervenir en notre faveur » (7.25). Le Christ est le chemin nouveau et vivant ! C’est par lui, notre Souverain Sacrificateur sur la maison de Dieu (l’Église, voir 3.6), que nous venons à Dieu. Lorsque la chair de Jésus a été déchirée sur la croix et sa vie sacrifiée, Dieu a déchiré le voile du temple. C’était là un symbole du chemin nouveau et vivant ouvert pour quiconque croit.
C’est par cette assurance, qui nous vient du fait que nous avons un souverain sacrificateur vivant, que nous avons une « invitation généreuse » à entrer dans la présence de Dieu. Le souverain sacrificateur de l’ancienne alliance ne pouvait entrer dans le lieu très saint qu’une seule fois par an, mais nous, nous sommes invités à séjourner dans la présence de Dieu à chaque moment de la journée ! Considérez le privilège qu’implique cette triple invitation :
Allons donc à lui (10.22)
Nous devons, bien sûr, nous préparer spirituellement pour entrer en communion avec Dieu. Le jour de la fête des expiations, le sacrificateur devait passer par plusieurs ablutions et sacrifier un animal (Lév 16). De même, durant le service régulier, les sacrificateurs devaient se laver à la cuve de bronze avant de pénétrer dans le lieu saint (Ex 30.18-21). Le croyant du Nouveau Testament doit s’approcher de Dieu avec un cœur et une conscience purs. La communion avec Dieu exige la pureté (1 Jean 1.5–2.2).
Restons fermement attachés à notre espérance (10.23)
Les lecteurs de cette lettre étaient tentés d’abandonner leur confession de Jésus-Christ en retournant à l’ancienne alliance. L’auteur les invite à continuer fermement à professer leur espérance.
Dieu « avait projeté… de leur faire partager sa gloire » (2.10). Les croyants sont appelés à « hériter la vie céleste » (3.1) et à maintenir « l’espérance joyeuse de la gloire future » (3.6). L’espérance est l’un des thèmes principaux du chapitre 6 (6.11-12,18-20). Nous attendons le retour du Christ (9.28) et nous cherchons la cité qui doit venir (13.14).
Celui qui fixe son espérance en Jésus-Christ et se confie en la fidélité de Dieu ne sera pas ébranlé. Au lieu de regarder en arrière, comme le firent si souvent les Israélites, nous devrions porter nos regards vers l’avant, vers la venue du Seigneur.
Veillons les uns sur les autres (10.24-25)
La communion avec Dieu ne doit jamais devenir égoïste. Nous devons aussi être en communion avec d’autres croyants dans l’assemblée locale. Il semble que certains croyants, en train de fléchir, s’étaient éloignés de la communion de l’église. Il est intéressant de remarquer que l’auteur ne souligne pas ici les avantages que peut recevoir le croyant de son assemblée, mais bien la contribution qu’il peut y apporter. La fidélité dans la fréquentation de l’église encourage les autres chrétiens et les pousse à aimer et à s’adonner aux bonnes œuvres. L’une des plus fortes motivations à demeurer fidèles qui nous soit donnée est la venue imminente de Jésus-Christ.
Les trois grandes vertus chrétiennes sont soulignées ici : la foi (10.22), l’espérance (10.23), et l’amour (10.24). Ce sont là les fruits de notre communion avec Dieu dans son sanctuaire céleste. Alors entrons-y !