Dossier: La Bible, repère pour la vie
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Quand rien ne va plus… reprends ta Bible!

La Parole de Dieu, ressource pour les derniers jours,
à travers 2 Timothée

A. Le contexte

Vous est-il arrivé de vous sentir parfois en situation d’échec, dans votre vie personnelle, dans votre famille, dans votre service… ? Le découragement vous guette-t-il ? Il existe dans la Bible une lettre qui peut vous encourager : la seconde épître à Timothée.

Cette épître a été adressée par Paul à Timothée, qu’il se plaît souvent à désigner comme son enfant dans la foi. Ce dernier avait été envoyé par l’apôtre pour mettre un peu d’ordre dans une église d’Éphèse troublée par des faux docteurs et par l’abandon de la foi de la part de certains (1 Tim 1.3,19 ; 6.3,21). Deux ans plus tard environ, la situation ne semblait pas s’être améliorée, bien au contraire : la seconde épître montre une influence grandissante des fausses doctrines et un relâchement accentué. C’était donc un échec personnel pour Timothée. Mais bien loin de le blâmer, le vieil apôtre reprit la plume pour encourager son jeune collaborateur dans une lettre au ton très personnel et au style dynamique1. Et quelle ressource lui présenta-t-il ? La Parole de Dieu.

Cette lettre est d’actualité : les qualificatifs énumérés par Paul au début du ch. 3 ne correspondent que trop bien à notre époque ; certainement, notre Occident post-chrétien est dans ces "derniers jours" ! Que faire, pour rester fidèle au Seigneur, pour combattre la lassitude ou le relâchement qui nous guettent ? Reprendre notre Bible ! La Parole de Dieu, vécue et enseignée, est notre ressource n° 1. Aussi examinons les multiples mentions de la Parole dans cette dernière lettre de l’apôtre Paul, avec des caractéristiques précises que nous chercherons à relever.

B. La Parole de Dieu sous ses multiples facettes

1. Une parole à recevoir pour soi-même

Je sais en qui j’ai cru, et je suis persuadé qu’il a la puissance de garder mon dépôt jusqu’à ce jour-là. Retiens dans la foi et dans l’amour qui est en Jésus-Christ le modèle (ou le sommaire) des saines paroles que tu as reçues de moi. (1.12-14)

Paul exhorte Timothée à "retenir" un "modèle" de ses paroles. Dans un sens spirituel, il l’encourage donc à s’imprégner de l’esprit de ce qu’il lui écrit, pour le prendre comme norme de vie. La Parole n’est pas un exposé systématique de doctrine avec un sommaire tout fait ; le lecteur doit se pénétrer petit à petit de l’ensemble de la révélation divine pour que lui apparaissent les grands principes, l’essence même, de la vérité divine.

Si la pensée générale a une importance primordiale, la lettre ne doit pas être négligée pour autant : ce sont de "saines" paroles, exprimées dans une forme divinement inspirée et qu’il nous faut conserver. Ainsi fond et forme s’allient pour nous communiquer la pensée de Dieu.

Timothée était encore jeune. Commençons très tôt à lire et à étudier la Parole de Dieu, car, en dépit parfois des apparences, c’est à cette période de la vie que l’on a le plus de temps disponible. Aussi ne nous contentons pas de nous nourrir de ce que d’autres ont trouvé, mais saisissons pour nous-même la Parole. Ainsi, comme Paul, nous saurons avec assurance "qui nous avons cru", ce Dieu qui se révèle dans la Parole écrite.

Pour recevoir valablement ces "saines paroles", lisons la Bible "dans la foi et dans l’amour" :

– Recevons par la foi, sans réserve, le message divin qui nous est communiqué. Si la foi manque, la parole entendue ne sert à rien (Héb 4.2).

– Recevons "avec douceur" cette Parole qui est la lettre d’amour d’un Dieu qui veut notre bien (Jac 1.21). Si l’amour manque, la connaissance n’est qu’un airain qui résonne (1 Cor 13.1).

2. Une parole à transmettre à d’autres

Toi donc, mon enfant, fortifie-toi dans la grâce qui est en Jésus-Christ. Et ce que tu as entendu de moi en présence de beaucoup de témoins, confie-le à des hommes fidèles, qui soient capables de l’enseigner aussi à d’autres. (2.1-2)

Une fois reçue et crue pour soi-même, la Parole ne doit pas être gardée égoïstement, mais transmise à d’autres.

Quatre chaînons successifs sont mentionnés : Paul, puis Timothée, ensuite les hommes fidèles, enfin "les autres". Chacun, à sa place, en public ou en privé, est invité à faire de même : ne thésaurisons pas les richesses de la Parole que Dieu nous a révélées. Les partager est, paradoxalement, le meilleur moyen de les garder et de les multiplier !

Certains pourront être plus impliqués dans cette transmission, pour autant qu’ils soient "fidèles" (dans leur vie personnelle) et "capables" (grâce aux dons reçus de Dieu).

C’est ainsi qu’il peut y avoir un passage de témoin réussi d’une génération à l’autre.

3. Une parole à étudier soigneusement

Comprends ce que je dis, car le Seigneur te donnera de l’intelligence en toutes choses. (2.7)

L’approche de la Bible comporte à la fois un côté humain et un côté divin. D’une part, comme Timothée, nous avons à réfléchir et à considérer attentivement le texte divin — et en particulier les épîtres de Paul, parfois bien difficiles… (2 Pi 3.16). Rien ne vient sans effort et l’étude régulière de la Bible réclame de l’énergie, du temps, de l’attention, etc., mais quelles richesses nous pouvons y gagner ! D’autre part, si le Seigneur ne vient pas nous éclairer surnaturellement par l’illumination de son Esprit, notre lecture, toute studieuse et assidue qu’elle puisse être, restera sans fruit.

La clef figure dans le verset suivant : "Souviens-toi de Jésus Christ" ! Pour être vraiment profitable, notre étude doit d’abord viser à connaître toujours mieux Jésus : il est le centre de la Bible.

4. Une parole à interpréter droitement

Rappelle ces choses, en conjurant devant Dieu qu’on évite les disputes de mots, qui ne servent qu’à la ruine de ceux qui écoutent. Efforce-toi de te présenter devant Dieu comme un homme éprouvé, un ouvrier qui n’a point à rougir, qui dispense droitement la parole de la vérité. (2. 14-15)

Celui qui a étudié la Bible peut être amené à la présenter à d’autres. Or une exposition honnête de l’Écriture doit se faire selon les règles d’interprétation contenues dans la Bible elle-même : par exemple, en distinguant clairement l’interprétation du texte de son application, en prenant l’ensemble des passages qui traitent d’un sujet (Ps 119.160), etc. C’est ainsi qu’on est gardé de s’écarter soit à gauche, soit à droite dans sa compréhension des Écritures (Prov 4.27)2 .

En contraste, même si tous les mots de la Bible sont importants, les discussions sans fin sur les termes peuvent conduire à falsifier la vérité, en exagérant une partie aux dépens des autres.

5. Une parole à enseigner avec douceur

Il ne faut pas qu’un serviteur du Seigneur ait des querelles ; il doit, au contraire, être affable pour tous, propre à enseigner, doué de patience ; il doit redresser avec douceur les adversaires, dans l’espérance que Dieu leur donnera la repentance pour arriver à la connaissance de la vérité, et que, revenus à leur bon sens, ils se dégageront des pièges du diable, qui s’est emparé d’eux pour les soumettre à sa volonté. (2.24-26)

Pour celui qui cherche à "dispenser droitement" la Parole (2.15), le danger est grand de s’enflammer et d’entrer en querelle avec ceux qui nient des points fondamentaux, comme la résurrection (2.18,23). Or l’histoire de l’Église ne montre que trop qu’un souci de vérité, louable à sa place mais appliqué sans grâce, conduit à des divisions. Même lorsqu’une vérité fondamentale est attaquée, contentons-nous de la réaffirmer, en laissant le reste à Dieu. D’ailleurs, il n’est pas en notre pouvoir de convaincre quelqu’un ; seul le Seigneur le peut par l’action de son Esprit.

Demandons donc cet esprit de douceur, de patience et de bienveillance du Maître, si éloigné de nos penchants pamphlétaires !

6. Une parole inspirée et d’une utilité universelle

Toi, demeure dans les choses que tu as apprises, et reconnues certaines, sachant de qui tu les as apprises : dès ton enfance, tu connais les saintes lettres, qui peuvent te rendre sage à salut par la foi en Jésus-Christ. Toute l’Écriture est inspirée de Dieu, et utile pour enseigner, pour convaincre, pour corriger, pour instruire dans la justice, afin que l’homme de Dieu soit accompli et propre à toute bonne œuvre. (3.14-17)

Ce passage établit de la façon la plus nette l’inspiration divine de la Bible3, littéralement "soufflée de Dieu". Toutefois l’accent est mis ici sur son influence concrète dans la vie de son lecteur. Comme sans doute nombre des lecteurs de Promesses, j’ai eu le privilège d’entendre lire la Parole dès mon tout jeune âge ; mais cette connaissance enfantine doit évoluer en une foi personnelle et en une ferme assurance sur la capacité de la Bible pour guider toute la vie. Elle modèle ainsi nos pensées (pour enseigner la vérité et réfuter4 l’erreur) et nos actions (pour redresser ce qui ne va pas et indiquer le droit chemin). Le résultat n’est pas théorique, mais très pratique : être fin prêt pour faire des bonnes œuvres.

Que ces versets nous encouragent premièrement à lire la Bible à nos enfants, et aussi à voir la Bible non seulement comme la source de notre connaissance, mais aussi comme notre seul guide de vie.

7. Une parole à prêcher sans se lasser

Je t’en conjure devant Dieu et devant Jésus-Christ, qui doit juger les vivants et les morts, et au nom de son avènement et de son royaume, prêche la parole, insiste en toute occasion, favorable ou non, reprends, censure, exhorte, avec toute douceur et en instruisant. (4.1-2)

La proximité du retour de Jésus et du jugement qui y est lié, devrait nous convaincre, bien plus encore que Timothée, de l’urgence de prêcher la Parole. La variété des verbes du v. 2 montre la diversité des besoins. Demandons le discernement pour savoir :

– prêcher ouvertement la Parole de Dieu reconnue comme la vérité (3.16) à tous ceux qui l’ignorent,
– insister auprès de ceux qui s’attardent, même s’ils n’estiment pas le moment opportun,
– réfuter les pensées fautives de ceux qui préfèrent leurs propres idées à la bonne doctrine (4.3),
– censurer ceux qui s’égarent en leur montrant clairement la gravité de leur conduite,
– exhorter (dans le sens de consoler) ceux qui sont découragés, avec tact et délicatesse.

Cependant, ce programme ne peut être efficace que si deux conditions morales sont remplies :

– la douceur (ici dans le sens d’une grande patience), qui recommande la personne du prédicateur,
– l’instruction (tant dans le fond que dans la forme), qui recommande le message du prédicateur.

C. Conclusion

Au fond de sa prison, Paul n’avait sans doute que peu à lire, puisqu’il demandait à Timothée de lui apporter des livres et des parchemins (sans doute des portions de l’A.T.). En revanche, la plupart d’entre nous possédons la Bible entière et pouvons avoir accès à de multiples commentaires.

Mais examinons en premier lieu notre disposition intérieure face à la Bible : avons-nous la profonde assurance de son inerrance5, de son actualité, de sa puissance, de son autorité sur toute notre vie ? Si tel est le cas, reprenons notre Bible : lisons-la, vivons-la, prêchons-la et transmettons-la, avec d’autant plus d’ardeur que la période est difficile et le retour de Jésus Christ très proche.

1 Il suffit pour s’en rendre compte de relever le nombre d’impératifs. — Contrairement aux allégations d’une partie de la critique biblique, nous retenons pleinement l’authenticité paulinienne de cette lettre (voir, entre autres, H.A. Kent, Les épitres pastorales, pour une défense de ce point de vue).
2 A cet effet, nous recommandons vivement la lecture d’ouvrages traitant d’h2 A cet effet, nous recommandons vivement la lecture d’ouvrages traitant d’herméneutique, comme celue d’A. Kuen, Comment interpréter la Bible.
3 Voir un développement de ce sujet dans le livre de R. Pache, L’inspiration et l’autorité de la Bible.
4 Autre sens du verbe "corriger".
5 L’inerrance est l’absence totale d’erreur (cf. R. Pache, L’inspiration et l’autorité de la Bible, pp. 111 à 128).


Éphèse au temps de l’apôtre Paul

Ville privilégiée, tant sur le plan économique que sur le plan spirituel, Ephèse tient une place de choix parmi les cités mentionnées dans le Nouveau Testament. Elle bénéficia d’un long séjour de Paul ; pendant près de trois ans (Act 19), l’apôtre y prêcha inlassablement la Parole de Dieu. De retour à proximité de cette ville lors de son dernier voyage vers Jérusalem, il réunit les anciens d’Ephèse et put leur dire en toute sincérité : "Je n’ai pas craint de vous prêcher et de vous enseigner publiquement et dans les maisons" (Act 20.20-21). Son message concernait :

– l’annonce du salut par la foi, qui passe par une vraie repentance (v. 21) : comment croire ?
– la prédication du royaume de Dieu (v. 25) : comment vivre en pratique la seigneurie divine ?
– la révélation de tout le conseil de Dieu (v. 27) : comment entrer dans les pensées de Dieu ?

La conduite de Paul nous donne donc d’utiles indications sur la forme du ministère (annonçons la Bible, en public comme en privé) et sur son contenu (ne nous contentons pas de prêcher le salut, mais allons jusqu’à exposer le dessein éternel de Dieu, sans oublier la vie pratique).

En laissant ses frères, Paul ne se désigna pas un successeur, mais les recommanda "à Dieu et à la parole de sa grâce, qui a la puissance d’édifier et de vous donner un héritage avec tous les sanctifiés" (v. 32, Darby). Même s’il ne fit pas mystère des difficultés qui allaient atteindre cette église (et qui ont un écho très actuel), il pensait la Parole pleinement suffisante pour répondre à ces besoins.

C’est toujours le cas !


Commençons très tôt à lire la Parole de Dieu, car, en dépit parfais des apparences, c’est à cette période de la vie que l’on a le plus de temps disponible.

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Prohin Joël
Joël Prohin est marié et père de deux filles. Il travaille dans la finance en région parisienne, tout en s'impliquant activement dans l’enseignement biblique, dans son église locale, par internet, dans des conférences ou à travers des revues chrétiennes.