Dossier: Épidémies et fléaux
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Consignes sanitaires bibliques

Dieu se sert souvent d’une réalité concrète pour illustrer un principe spirituel.
Nous voyons cela au travers des paraboles de Jésus.
Mais ce principe ne se limite pas au Nouveau Testament.

L’Écriture parle souvent de la maladie, et dans l’Ancien Testament, les maladies étaient souvent considérées comme une des conséquences du rejet de Dieu par le peuple d’Israël (Ex 12.26 ; 23.25). Bien qu’il y ait cette dimension spirituelle, nous examinerons principalement les aspects pratiques des principes sanitaires donnés par Dieu et leurs applications pour notre temps.

1. Origine des bactéries et virus dangereux

En nous référant à la Bible, nous ne trouvons nulle part les mots « bactérie » ou « virus ». Cependant nous savons que Dieu a créé tout parfaitement bien (Gen 1.31). D’où viennent alors les bactéries et les virus pathogènes ? Dieu aurait-il créé des agents pathogènes dangereux pour l’homme ? Si Dieu a tout créé parfaitement bien, il a aussi créé les virus et les bactéries pour le bien de la Terre. L’origine du dérèglement du fonctionnement de toute la nature trouve sa source dans la désobéissance d’Adam et d’Ève, lorsqu’ils ont mangé du fruit de l’arbre de la connaissance du bien et du mal. Dieu déclara à l’homme que le sol serait maudit, qu’il produirait des épines et des ronces. Paul écrit dans son Épître aux Romains que toute la création est soumise à la vanité, qu’elle soupire et souffre, et qu’elle aspire à l’affranchissement de la servitude de la corruption (Rom 8.19-22). Le péché originel a induit non seulement la mort d’Adam et d’Ève, mais tout le dérèglement de la nature — animale, végétale et minérale. Aujourd’hui, les botanistes savent que les épines sont le résultat d’une mutation génétique, les plantes produisent des épines au lieu de feuilles et de branches. Et toute la création subit aujourd’hui encore le désastre, résultat de la désobéissance des premiers humains. Il est très probable que les virus et les bactéries ont subi le même sort que les feuilles et les branches, ils ont muté.

2. La réponse de Dieu et les principes sanitaires

Pendant plus de 2 millénaires, Dieu n’a pas donné de règles sanitaires particulières face à cette altération de la création. C’est à la sortie du pays d’Égypte que Dieu donnera des lois au peuple d’Israël. Il donnera en particulier plusieurs ordonnances d’ordre sanitaire. Bien que ces ordonnances soient tirées du livre du Lévitique, elles avaient pour objectif de mettre en lumière la sainteté de Dieu au travers de différentes figures. Pour certaines d’entre-elles, elles avaient également une dimension sanitaire.

a. Les cadavres

Dans Lévitique 11, il est question des animaux impurs. Ce chapitre indique plusieurs fois de ne pas toucher (v. 8, 24, 25, 27, 28, 31, 36) ou manger un animal mort (v. 39, 40) car la personne ayant touché ou mangé un animal mort sera impure. Tout objet en contact avec l’animal mort sera souillé (v. 32, 35), certains objets devront même être détruits comme les fours et foyers. Seules les sources et les citernes resteront pures (v. 36). Les animaux sont parfois porteurs de parasites. À la suite de la mort de l’animal, ces parasites ont parfois tendance à se multiplier. D’autres fois, l’animal meurt à cause d’une infection. Une personne en contact avec un cadavre d’animal risque donc de s’infecter. De plus, en se décomposant, les animaux attirent des insectes dont certains sont porteurs de maladies infectieuses.
De nos jours, on recommande de ramasser les animaux morts dans les élevages avec des pinces ou des pelles, cela afin de garder une certaine distance avec le cadavre. Certains recommandent vivement de laver ses bottes au jet d’eau, de faire attention en retirant ses gants, de se débarrasser soigneusement des combinaisons jetables, de se laver les mains et les lunettes1 .
Dans Nombres 5.2, une personne qui est souillée par un mort, devait même s’isoler hors du camp.

b. La lèpre

Dans Lévitique 13, nous trouvons la loi sur la lèpre. Une personne présentant sur sa peau une tumeur, une dartre ou une tache blanche ressemblant à la lèpre, devait se présenter devant Aaron ou l’un de ses fils afin de se faire examiner. Selon la gravité, la personne était déclarée impure ou placée en isolement jusqu’à deux périodes de sept jours selon le type de lèpre (v. 4-5, 31 et 33). Nombres 5.2 précise aussi que les personnes, atteintes de la lèpre, devaient être renvoyées du camp.

c. La gonorrhée

Dans Lévitique 15, nous trouvons la loi relative aux personnes atteintes d‘une gonorrhée. Cette maladie est d’ordre infectieux et il est bien probable qu’il s’agisse ici d’une infection bactérienne sexuellement transmissible. La personne atteinte par la gonorrhée devenait impure, tout objet qu’elle touchait, lit ou objet sur lequel elle s’asseyait, le devenait aussi (v. 4). Toute personne en contact avec le lit ou l’objet devenait impure jusqu’au soir et devait impérativement se laver et laver son vêtement (v. 5). Il en était de même pour toute personne qui aurait touché la peau de la personne infectée, toute personne sur laquelle elle aurait craché ou toute monture sur laquelle elle se serait assise (v. 7-9). Tout vase de terre, en contact avec la personne infectée, devait être brisé (v. 12). Cette personne devait encore attendre 7 jours après la fin de l’infection pour sa purification, avant de se présenter, à l’entrée de la tente d’assignation, avec deux tourterelles ou deux pigeons au sacrificateur, qui les offrait l’un en sacrifice d’expiation, l’autre en holocauste. Tout comme pour les lépreux ou les personnes souillées par un mort, la personne atteinte d’une gonorrhée était renvoyée du camp (Nom 5.2).

d. Les principes sanitaires bibliques

À cette époque, les bactéries et les virus n’avaient pas encore été découverts. Moïse, qui avait grandi dans la cour de Pharaon, avait reçu une formation des plus nobles. Sans doute, avait-il aussi eu connaissance des pratiques médicales égyptiennes au travers de son éducation. Selon le papyrus Ebers2 , on soignait les personnes par des invocations magiques, par l’utilisation de plantes, de minéraux mais également avec des substances animales comme le sang, la graisse, le foie, l’urine ou encore les excréments. Il est fort probable que de nombreux malades décédaient en Égypte en raison de telles pratiques. Ce n’est qu’au XIXe siècle, quelque 3 400 ans plus tard, que les médecins commencèrent à découvrir les bactéries. Le médecin obstétricien hongrois Ignace Philippe Semmelweis démontra en 1847 l’utilité du lavage des mains dans une solution d’hypochlorite de calcium avant tout accouchement, un examen médical, ou après la dissection d’un cadavre (cf. Lév 11).
Dieu, dans sa bienveillance, avait institué des principes sanitaires afin d’éviter la contagion au reste du peuple. Lévitique 15.13 souligne que la personne, à la fin des sept jours de purification, devait se laver dans de l’eau vive, c.-à-d. une eau qui coulait et non une eau stagnante. L’eau vive emporte bien mieux les bactéries lorsqu’elle coule sur la peau, qu’une eau stagnante lorsqu’on y plonge ses mains. Aujourd’hui, ce principe est de rigueur dans les hôpitaux lors du lavage des mains consulté le 01.04.2021 . Il nous est donc difficile d’imaginer que Moïse ait rédigé ces lignes sur la base de ses connaissances acquises en Égypte et au cours de sa vie dans le désert. Nous ne pouvons que nous émerveiller en lisant ces textes parce qu’ils sont inspirés par Dieu.
Le principe de la quarantaine a été introduit pour la première fois en 1377 à Dubrovnik en Croatie avec l’apparition de la peste noire. Mais ce ne fut qu’en 1423 qu’un premier hôpital ouvrira sur l’île de Sainte-Marie de Nazareth (république de Venise), pour y interner les personnes suspectées d’infection. Ces principes avaient été institués sur la base biblique de Lévitique 15 car le corps médical de l’époque, dépassé par l’événement, n’avait trouvé aucun traitement pour guérir l’infection. Contrairement au principe de grouper les personnes au risque d’infecter des personnes saines, la Bible demandait aux personnes suspectées de s’isoler à l’écart du peuple dans le désert.

3. Principes pour notre temps

Alors que nous traversons une pandémie d’ordre mondial, je suis surpris par certaines réflexions que j’entends autour de moi, propos venant parfois de chrétiens. Certains se rebellent par exemple contre l’obligation du port du masque. Rien dans la Bible ne nous invite à nous opposer à une telle obligation. Au contraire, Dieu nous demande de respecter notre prochain en prenant soin de lui. Parce qu’il y a un délai entre le moment de l’infection et la déclaration des symptômes, nous sommes potentiellement des agents qui disséminent virus et bactéries autour de nous. L’Église de Jésus-Christ a un témoignage à rendre au monde :
– Nous sommes invités à nous soumettre aux autorités et aux règles d’hygiène en acceptant de porter un masque, afin de limiter la propagation du virus. Dieu, dans sa Parole, ne nous ordonne nulle part de nous opposer à ce type de règle. Le chapeau est un habit qui permet de se protéger du soleil afin d’éviter des insolations. Nous acceptons bien pour certains d’en porter très librement, même si le soleil ne brille pas.
– Le lavage des mains était déjà de mise dans l’A.T., aujourd’hui, nous disposons de produits désinfectants et de savon pour nous laver ; mettons donc en pratique le lavage des mains dans le but d’honorer Dieu.
– L’isolement est un principe biblique. Si une personne présente des symptômes liés à la maladie, il est normal de se signaler aux autorités tout comme la personne potentiellement atteinte de la lèpre se présentait au sacrificateur. Si l’autorité compétente juge un isolement nécessaire, il est bon de s’y soumettre pour le bien de notre prochain.
– Pour ce qui est du confinement et des restrictions de libre circulation, considérons deux choses : dans la Parole, il n’est fait nulle part mention d’un confinement en cas d’épidémie. Même durant la peste induite par l’ordre de David de dénombrer la force d’Israël et où 70 000 hommes d’Israël ont succombé (1 Chr 21), une telle restriction n’a été imposée au peuple. Pourtant l’événement avait été annoncé par le prophète Gad. Néanmoins, les gouvernements ont été institués par Dieu pour le bien de la vie en société. Si nous sommes strictement confinés chez nous, cela nous amènera à nous reposer davantage sur l’espérance que nous avons en Christ. N’est-ce pas aussi ce témoignage que nous recueillons de la part des chrétiens persécutés, privés injustement de leur droit de liberté, et jetés en prison à cause de leur foi ?

 

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  1. https ://www.cigversailles.fr/content/ramassage-des-animaux-morts
  2. Le papyrus Ebers est daté d’environ 1550 av. J.-C. ; il est le plus ancien documents médical égyptien connu à ce jour.
Dossier : Épidémies et fléaux
 

Herrmann Georges
Georges Herrmann est membre du Comité de rédaction de Promesses. Il est ingénieur diplômé en informatique. Il est marié, sans enfant, et travaille dans la vente de produits pour l’industrie. Il participe à la vie d’une église en Suisse romande.