Dossier: Épidémies et plaiesSérie: Exode 4-11
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Les dix plaies sur l’Égypte

Le Covid est une plaie sanitaire qui recouvre en fait un ensemble de plaies :
– Tout d’abord, nous sommes touchés par une épidémie mondiale qui cause de nombreux morts et beaucoup de malades.
– Deuxièmement, nous sommes tous affectés parce que notre liberté est entravée. Nous ne pouvons plus rendre visite à nos proches âgés, voyager, nous réunir.
– Troisièmement, nous vivons une énorme crise économique : les classes moyennes risquent de s’effondrer et cela pourrait permettre à certaines idéologies de s’imposer.
Or ces plaies ne concernent pas seulement le monde, les incroyants, mais également les rachetés. Dans l’Exode, dix plaies ont atteint l’Égypte : les trois premières ont touché de manière explicite à la fois le peuple d’Israël et les Égyptiens. À partir de la quatrième, une séparation a lieu : le peuple d’Israël est épargné et le jugement tombe uniquement sur les Égyptiens.
Le tableau ci-dessous récapitule les dix plaies.

PlaieRéférenceDéclencheurAvertissementRéaction
Cycle 1
1Eau du Nil en sang7.14-24Le bâton d’AaronLe matin / NilRefus
2Grenouilles7.26-8.11Au palaisSi les grenouilles partent
3Poux8.12-15AucunRefus
Cycle 2
4Mouches8.16-28AucunLe matin / NilSi sacrifices en Égypte
5Peste9.1-7Au palaisRefus
6Ulcères9.8-12AucunRefus
Cycle 3
7Grêle9.13-35Le bâton / la main de MoïseLe matinSi la grêle cesse
8Sauterelles10.1-20Au palaisSi seuls les hommes adorent
9Ténèbres10.21-29AucunSans les animaux de sacrifice
Cycle 4
10Mort des premiers-nés12.1-51Chassés

En lisant le texte biblique avec attention, nous remarquons que ces dix plaies sont réparties en quatre cycles : 3 + 3 + 3 + 1. Le premier cycle touche aussi Israël. Cette période était celle où les magiciens, Jannès et Jambrès, ont pu opérer. Les trois premières plaies sont déclenchées par le bâton d’Aaron ; pour la deuxième série il n’y a pas de déclencheur ; la troisième série est déclenchée par Moïse, sa main et son bâton ; pour la dixième plaie, Dieu vient lui-même en Égypte en tant que juge.
Les premières plaies de chaque série sont annoncées le matin ; les deuxièmes dans le palais et les troisièmes arrivent sans avertissement.

I. Les trois plaies du 1er cycle

1. L’eau du Nil devient du sang

Dans l’Égypte antique, le Nil était considéré comme la source de la vie. Sans le Nil, l’Égypte ne peut pas vivre : il y pleut très peu et le désert occupe la plus grande partie du pays. Mais il est possible de vivre le long du fleuve, car le Nil est dispensateur de vie. Ainsi ce qui permettait la vie naturelle était devenu imbuvable en raison du sang.
Réfléchissons à tous les bienfaits dont nous comble le Créateur, et qui sont source de joies naturelles : la santé, le mariage, la famille, le travail, etc.
Mais nous vivons une époque où ce qui devrait être une source particulière de joie devient pour beaucoup une chose totalement imbuvable, comme l’eau changée en sang. Pensons à tous les couples qui se déchirent, aux relations de familles perturbées, aux emplois qui n’apportent aucune satisfaction… Et ces situations touchent aussi les croyants : c’est une plaie du temps de la fin !

2. Les grenouilles envahissent le pays

La grenouille était en Égypte une représentation de Héket, la déesse de l’amour. La grenouille est un animal impur selon les lois du Lévitique.
Les grenouilles envahirent tout le pays d’Égypte, jusque dans les maisons, les chambres à coucher, les lits, et aussi les ustensiles du quotidien, fours et huches à pain.
On peut rapprocher la plaie des grenouilles de la sexualisation de notre époque. Depuis la révolution sexuelle des années 60, toutes les barrières morales sont tombées et toutes les nations ont été atteintes par la vague de la pornographie. Cela se manifeste dans la vie de tous les jours : la publicité est devenue agressive et saturée de symboles sexuels. Personne n’y échappe. En tant que chrétiens, il nous faut veiller et prendre clairement position sur ces sujets.
Quand les médias ont fêté le cinquantenaire du mouvement de Mai 68, certains ont reconnu que tout n’était pas bon dans l’idéal prôné alors. Avec le recul, on peut constater que ces « grenouilles » ont tellement corrompu la société qu’elles ont détruit les mariages, ruiné la capacité à aimer et à tisser des liens. Mais aucune émission sur le jubilé de Mai 68 n’a évoqué la possibilité de revenir en arrière ; personne n’a reconnu que c’était une erreur. Au contraire, depuis, tout s’est encore aggravé ! La théorie du genre n’est rien d’autre qu’une escalade excessive jusqu’à l’absurde qui atteint et transforme les enfants dès la crèche ; ils sont souillés par les grenouilles !
C’est également ce qui s’est passé jadis. Les grenouilles sont arrivées et qu’ont fait les devins ? Comme pour le sang : ne pouvant éliminer le miracle, ils l’ont imité ; les grenouilles se sont encore multipliées et la situation a empiré !

3. La poussière devient des poux

Les poux se nourrissent du sang des humains. Lévitique 17.11 relie le sang et l’âme. D’un point de vue symbolique, les poux qui se nourrissent de sang évoquent le fait que notre âme est attaquée. Par exemple, la dépression est, depuis des décennies, une maladie endémique dans les pays occidentaux.
Il est faux de penser que nous, chrétiens, ne sommes pas touchés parce que l’Épître aux Philippiens nous exhorte à nous réjouir toujours. Malgré les encouragements bibliques, nous pouvons être atteints. Dans sa souveraineté, Dieu permet ces plaies, mais le croyant a Dieu comme sa ressource : « Dieu est pour nous un refuge et un appui, un secours qui ne manque jamais dans la détresse » (Ps 46.2).
On pourrait dire qu’il faudrait appeler toute la chrétienté à prier et supplier instamment Dieu pour qu’il enlève toutes ces plaies. Ce genre d’appel a été fait afin que Dieu mette fin à la crise sanitaire, au confinement et à la crise économique. Mais est-ce juste ? Dieu a quelque chose à dire à travers ces plaies, et tant que nous, les êtres humains, n’avons pas compris ce que Dieu veut nous dire, le temps de la discipline n’est pas terminé… Dieu veut nous secouer ; c’est pourquoi nous devrions bien davantage prier pour que son message soit entendu par le plus grand nombre possible de personnes et qu’elles se l’approprient. Prions pour que nous nous humiliions, que nous revenions vers le Seigneur et ainsi recevions son pardon (cf. 2 Chr 7.14).

II. Les trois plaies du 2e cycle

À partir de la 4e plaie, il se produisit un changement : Dieu distingua son peuple : « Mais, en ce jour-là, je distinguerai le pays de Goshen où habite mon peuple, et là il n’y aura point de mouches, afin que tu saches que moi, l’Éternel, je suis au milieu de ce pays. J’établirai une distinction entre mon peuple et ton peuple. Ce signe sera pour demain. L’Éternel fit ainsi » (Ex 8.18-20). Le peuple de Dieu était sauvé .

4. Les mouches venimeuses

Le mot hébreu pour « mouches » désigne quelque chose qui est mélangé. Tout le pays fut envahi par un assortiment de toutes sortes de mouches venimeuses. Cette plaie fait penser aux divers miracles, signes, prodiges mensongers, tromperies qui accompagneront la venue de l’Antichrist (2 Thes 2.9-12).

5. La peste bovine

Parmi les terribles jugements de la fin se trouve la « peste » (Apoc 6.8). Cela désigne des épidémies dévastatrices. Le mot hébreu pour « mort » est celui qui désigne les pestes ou les épidémies. Le quart de la terre sera touché et tué — ce qui représenterait environ 2 milliards de morts. Ce que nous vivons aujourd’hui avec l’épidémie du coronavirus n’est pas comparable avec ce qui va se produire. Le pire est à venir, avec les jugements apocalyptiques !

6. Les ulcères

Ces ulcères firent irruption sur les hommes, y compris les devins (Ex 9.11). Ils furent eux-mêmes atteints : leur stupidité a été évidente pour tous (2 Tim 3.9). Les dirigeants les plus opposés à l’Évangile seront eux-mêmes atteints par les jugements à venir dont ils n’auront pu éviter l’arrivée.

III. Les trois plaies du 3e cycle

Au cours du troisième cycle, les plaies s’intensifièrent à un point tel qu’on n’avait jamais vu cela avant : « Il n’y avait jamais eu et qu’il n’y aura jamais rien de semblable » (Ex 10.14 ; cf. 11.6). La période précédant immédiatement le retour du Seigneur sera une « détresse […] si grande qu’il n’y en a point eu de pareille depuis le commencement du monde jusqu’à présent, et qu’il n’y en aura jamais » (Mat 24.21).

7. La grêle

La très grosse grêle est évoquée plusieurs fois dans l’Apocalypse (8.7 ; 11.19 ; 16.21). Les jugements apocalyptiques seront si sévères qu’ils dévasteront la terre.

8. Les sauterelles

Le prophète Joël rapproche les sauterelles de l’invasion qui déclenchera le dernier conflit mondial, le pire de tous. L’incroyable plaie de sauterelles qui a ravagé Israël à son époque est une description symbolique de l’attaque venant du nord et de la venue du jour de l’Éternel (Joël 2.1-11). Ce jour de l’Éternel désigne la grande tribulation à la fin de laquelle le Seigneur Jésus viendra lui-même.
Après qu’un quart de l’humanité aura déjà été détruite par les épidémies et la famine (Apoc 6.8), un tiers le sera par la guerre (Apoc 9.15). Tout cela n’est pas comparable avec ce que nous vivons actuellement et qui déclenche déjà une belle panique.

9. Les ténèbres

On pourrait penser que cette plaie n’est pas si terrible. Mais elle symbolise l’obscurité spirituelle du monde. Bientôt l’humanité sera dans une complète obscurité spirituelle, sans aucune orientation possible (Luc 21.25-26). Ces ténèbres entraîneront un immense désespoir : « Il y aura de l’angoisse chez les nations […] les hommes rendant l’âme de terreur dans l’attente de ce qui surviendra pour la terre. »

VI. Le 4e cycle

10. La mort des premiers-nés

Finalement, Dieu lui-même passa au travers de l’Égypte : « Au milieu de la nuit, l’Éternel frappa tous les premiers-nés dans le pays d’Égypte, depuis le premier-né de Pharaon assis sur son trône, jusqu’au premier-né du captif dans sa prison, et jusqu’à tous les premiers-nés des animaux » (Ex 12.29). C’est ce qui va arriver pour le monde entier : « Alors on verra le Fils de l’homme venant sur une nuée avec puissance et une grande gloire » (Luc 21.27).
Mais le verset qui suit est un grand encouragement pour les chrétiens dans un moment difficile : « Quand ces choses commenceront à arriver, redressez-vous et levez vos têtes, parce que votre délivrance approche. » (Luc 21.28). Lorsque les premiers signes du temps de la fin arrivent, ils ne doivent pas nous anéantir mais nous encourager mutuellement : le Seigneur vient bientôt ! Nous ne pouvons pas calculer le moment de son retour, mais nous devons attendre le Seigneur chaque jour avec joie en regardant en haut. Et utilisons à fond le temps qui nous reste pour avertir les hommes qui sont aujourd’hui déjà tellement en détresse alors même que cette plaie est minime par rapport à ce qui se produira d’ici quelques temps :  Voici maintenant le temps favorable, voici maintenant le jour du salut » (2 Cor 6.2). «Aujourd’hui, si vous entendez sa voix, n’endurcissez pas vos cœurs » (Héb 3.7).

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Dossier : Épidémies et plaies
Série : Exode 4-11
Liebi Roger
Roger Liebi est docteur en théologie du « Whitefield Theological Seminary », spécialiste en langues bibliques et professeur d’archéologie sur Israël et le Moyen-Orient. Conférencier apprécié dans de nombreux pays, il participe à plusieurs projets de traduction de la Bible et est l’auteur de nombreux ouvrages dont « La Bible : absolument crédible ! » aux éditions CLV.