L’autorité dans l’église locale (3) : ses limites
Nous publions ici le dernier des trois articles de Jacques Dubois sur L’autorité dans l’église locale. La première partie aborde les sources de l’autorité dans l’église locale (n° 142 ; oct. 2002), et la seconde partie la pratique de l’autorité dans l’église locale (n° 147 ; jan. 2004). Homme de grande expérience, il expose ce sujet si actuel, mais si impopulaire et mal vécu.
Jacques Dubois, pasteur, théologien et conférencier très connu, est également auteur d’un excellent petit catéchisme, Croire et Vivre, aux éditions Emmaüs, CH-1806 Saint-Légier (Suisse), et de nombreux articles.
« Le Père de gloire a mis en action sa force souveraine dans le Christ, en le ressuscitant d’entre les morts, et en le faisant asseoir à sa droite dans les lieux célestes, au-dessus de toute principauté, autorité, puissance, souveraineté, au-dessus de tout nom qui se peut nommer, non seulement dans le siècle présent, mais encore dans le siècle à venir. Il a tout mis sous ses pieds et l’a donné pour chef suprême à l’Eglise qui est son corps, la plénitude de celui qui remplit tout en tous. » (Eph 1.17-23)
En Dieu, il n’existe aucune limite, en aucun domaine, que ce soit dans le ciel, sur la terre, dans le siècle présent, dans le siècle à venir. Christ est notre chef suprême ; il est la tête, nous sommes son corps. Alors, unis à lui, nous voilà maintenant en mesure de parler de nos limites…
Contradiction ou paradoxe? Contradiction, certainement pas ; car en Christ, il n’y a pas le oui et le non en même temps. Mais, comme le Christ sur la terre a été abaissé et humilié pour un temps, ainsi le sommes-nous, en attendant de le rejoindre dans sa gloire.
Quelles sont donc nos limites ? J’en ai relevé trois groupes :
Les limites imposées par la volonté de Dieu.
Les limites dues à nos inconséquences.
Les limites consécutives aux résistances rencontrées.
1. Les limites imposées par la volonté de Dieu
Elles dépendent du programme particulier de Dieu pour chacun. Prenons 2 Cor 12 : une écharde dans la chair, trois temps de prière, une réponse : « Ma grâce te suffit ». Une acceptation : « Je me glorifierai… quand je suis faible, c’est alors que je suis fort. » C’est un moment spécifique dans la vie de Paul, mais cela nous parle à nous aussi.
Mais avant les incidences du plan de Dieu au cours de notre vie, il y a ce que nous avons reçu à notre naissance: la santé, la vitalité, les dons, les uns un peu plus, les autres un peu moins. Que cela ne produise ni fierté, ni jalousie ; chacun doit accepter ses limites.
Puis il y a les limites personnelles inhérentes à la collégialité. Travailler ensemble implique une adaptation des uns aux autres. Les décisions prises sont collectives, et Jésus l’a illustré en choisissant 12 apôtres, puis 70, qu’il a envoyés deux à deux. Ainsi ils ont appris à travailler en équipe.
Dans les Actes, très tôt, les apôtres eux-mêmes délèguent à l’église une responsabilité importante. Actes 6 relate les murmures des Hellénistes contre les Hébreux, dans l’église de Jérusalem. Il y a danger d’une discrimination qui conduit à l’injustice. Les douze invitent alors l’église à choisir sept hommes qui doivent veiller à une juste répartition des privilèges. Les apôtres n’ont pas agi seuls ; il y a eu partage. Or le partage est toujours une décentralisation. Elle est une limitation. Elle est une limitation en même temps qu’une multiplication bénéfique.
L’apôtre Paul respectera aussi l’autorité de l’église locale. L’église de Corinthe, où il y a tant de problèmes, en est un exemple probant. Quand cette église naît, Paul ne baptise pas lui-même. Puis il laisse certaines décisions, touchant à des désordres moraux et qui exigent une autorité, aux mains de la communauté. Plus l’autorité est importante, plus la prudence doit être grande ; c’est le contraire de ce qui se fait dans le monde…
Paul se fixe ainsi des limites dans l’exercice de son autorité. C’est d’autant plus remarquable qu’il aurait pu exercer son bon droit ! Il le dit dans 1 Cor 4.15 : « Quand vous auriez dix mille maîtres en Christ, vous n’avez pourtant pas plusieurs pères, puisque c’est moi qui vous ai engendrés dans le Christ Jésus, par l’Évangile ».
Passons aux limites imposées par le renoncement à nos droits. Dans ce domaine, ne risquons-nous pas de perdre une partie de notre autorité ? Paul aborde cette question, qui lui tient particulièrement à cœur. Voici quelques textes, dont deux sont tirés de 1 Cor 9, et le troisième de 2 Thes 3.8-9 :
1. « Ne suis-je pas libre ? Ne suis-je pas apôtre ? N’ai-je pas vu notre Seigneur ?… N’avons-nous pas le droit d’emmener avec nous une sœur qui soit notre femme,… ou le droit de ne point travailler ?
2. Mais nous n’avons pas usé de ce droit ; au contraire, nous supportons tout, afin de ne pas créer d’obstacles à l’Évangile de Christ. Pour moi, je n’ai usé d’aucun de ces droits. Et je n’écris pas ainsi afin qu’ils me soient attribués, car j’aimerais mieux mourir. Personne ne m’enlèvera ce sujet de gloire.
3. Nous n’avons mangé gratuitement le pain de personne ; mais… nous avons travaillé nuit et jour pour n’être à charge à aucun de vous. Ce n’est pas que nous n’en ayons pas le droit, mais nous avons voulu vous donner en nous-mêmes un modèle à imiter ».
Paul donne trois raisons précises, qui s’additionnent pour former une unité :
1. Tout supporter afin de ne pas créer d’obstacles à l’Évangile de Christ.
2. Entrer dans la joie du disciple fidèle qui suit les traces de son maître.
3. Faire en sorte qu’avec le message proclamé, l’exemple pratique soit aussi donné aux jeunes chrétiens. Car l’autorité spirituelle dépend largement de la cohérence entre les paroles et la vie de chaque jour.
Aux Philippiens, l’apôtre Paul enjoint de pratiquer ce qu’ils ont vu pratiquer lui-même. Mais attention : dans le domaine du renoncement au droit légitime, Paul n’oblige personne. C’est une affaire de conviction personnelle, liée à la direction du Seigneur. Et je ne pense pas que Paul ait obligé ses équipiers à faire comme lui. Son exemple ultime est le Seigneur lui-même : « Ayez en vous la pensée qui était dans le Christ-Jésus. De condition divine, il s’est dépouillé lui-même. Il a revêtu la condition d’esclave ; il s’est humilié sur le chemin de l’obéissance, jusqu’à la mort de la croix. Alors, Dieu l’a souverainement élevé. » (Phil 2.5,6)
C’est le chemin emprunté par le Seigneur sur la terre : un premier temps de renoncement limité, pour un second temps de revêtement éternel. Que celui qui a des oreilles comprenne ce que l’Écriture dit à ceux qui la lisent !
2. Les limites dues à nos inconséquences
Dieu est-il l’auteur des limites qui découlent de notre résistance à sa volonté ? Certainement pas. Il est toujours présent, dans nos obéissances comme dans nos désobéissances, mais il n’est jamais la cause de nos inconséquences. Nous en portons seuls la responsabilité. Je pense à ce texte de Jac 1.13,14 : « Que personne, lorsqu’il est tenté, ne dise : C’est Dieu qui me tente ! Car Dieu ne peut être tenté par le mal et il ne tente lui-même personne. Mais chacun est tenté parce que sa propre convoitise l’attire et le séduit. »
Restons-en à des lignes générales. D’abord, personne ne peut dire que, depuis sa conversion, il n’a jamais commis de fautes personnelles. Souvent, on les cache ; il peut en résulter une vie double. Toute l’église en est touchée, surtout quand il s’agit de serviteurs de Dieu.
Ce qui est en cause dans cette affaire, ce n’est pas d’abord notre réputation, mais c’est d’abord la sainteté du Seigneur ! Vous savez ce que Jésus a pensé de ceux qui sont en scandale. Et que dire de la tristesse quand il s’agit d’un proche, d’un ami qui avait notre confiance ? Il arrive alors que certains ne veulent pas voir ni croire l’évidence, contre toute justice et toute vérité !
L’autorité spirituelle et le péché s’excluent mutuellement, et le Seigneur ne bénit jamais dans une situation d’interdit. La conquête de Canaan l’atteste. Viennent alors les égarements collectifs, comme ceux de l’église de Corinthe. Paul leur écrit dans 2 Cor 12.20-21 : « Je crains qu’il y ait de la discorde, de la jalousie, des animosités, des rivalités, des médisances, des racontars, de l’orgueil, des désordres ! Je crains qu’à mon arrivée, Dieu ne m’humilie à votre sujet, et que j’aie à pleurer sur plusieurs de ceux qui ont péché précédemment et ne se sont pas repentis de l’impureté, de l’inconduite et du dérèglement qu’ils ont pratiqués ».
Assurément, la discipline n’a probablement pas été faite comme elle aurait dû, dans cette église de Corinthe qui est en mauvaise santé spirituelle. Et les péchés de certains sont devenus comme une gangrène qui infecte tout le corps. Où est alors son autorité spirituelle et son témoignage vis-à-vis du monde qui l’entoure ? Les chrétiens restés fidèles souffrent et prient. Si l’église ne se repent pas, la ruine totale n’est pas loin. L’histoire est là pour nous le prouver.
Au 1e siècle, les églises du bassin méditerranéen ont connu une extension extraordinaire. Tertullien peut écrire que « le sang des martyrs est semence de l’Évangile… »
Puis, en l’an 313, a lieu la conversion de Constantin, grande victoire pour les uns, chute libre pour les autres. Suit une période de controverses et de relâchement spirituel et moral. Et soudain, l’effondrement au VIIe siècle, par la poussée de l’islam.
Dans son Précis de l’Histoire de l’Eglise, J.M. Nicole commente ainsi ce qui s’est passé en Afrique du Nord dans la deuxième moitié du VIIe siècle : « L’Eglise fut presque complètement balayée. Ce phénomène unique est peut-être dû à l’ignorance de la Bible. »
Aujourd’hui encore, dans les pays du Proche Orient et en Afrique du Nord, un islam pur et dur se maintient face au christianisme.
Puis, il y a les conflits entre responsables : tensions, divisions, discordes, jalousies, animosités, rivalités, peut-être médisances, orgueil, même des procès… Dans les structures fédératives, synodales ou épiscopales, un appel à l’aide peut être adressé à qui de droit ; mais dans le système congrégationaliste strict ? Paul en ressent la difficulté à Corinthe. Il est intéressant de voir ce qu’il fait. D’abord il interpelle en parlant du temps eschatologique, en rappelant que le jour vient où nous jugerons le monde et les anges. Puis il pose une question ; mais il ne va pas au delà. Il écrit donc dans 1 Cor 6.5 : « Ainsi, parmi vous, il n’y a pas un seul homme sage qui puisse prononcer un jugement entre ses frères ? » On sent les limites de Paul. Il interpelle. La question est ouverte.
J’aborde ici la question de l’autoritarisme, qui est une caricature de l’autorité. Quels sont les premiers pas qui nous font quitter le bon chemin? Rom 12.3 : « Par la grâce de Dieu qui m’a été donnée, je dis à chacun de vous de ne pas avoir de prétentions excessives et déraisonnables, mais d’être assez raisonnable pour avoir de la modération, selon la mesure de foi que Dieu lui a départie. » La véritable autorité est liée à une juste mesure de foi ; elle est marquée du sceau de l’humilité et de la douceur. Jésus lui-même disait qu’il était doux et humble de cœur… La véritable autorité crée un sentiment de sécurité et de bonheur.
L’autoritarisme est une démesure insensée, charnelle, coupable. Comment survient-il ? Par la force des choses, les cadres et les conducteurs conseillent, exhortent, dirigent, d’abord en tremblant. Puis, l’expérience aidant, ils prennent l’habitude de décider, d’agir sans réplique, d’asseoir leur autorité… et bientôt de mettre les âmes sous leur tutelle !
Dans sa troisième épître, l’apôtre Jean parle d’un homme qui a dépassé toute mesure : Diotrèphe veut être le premier parmi eux et ne reçoit pas Jean, contre lequel il répand des paroles mauvaises. Il empêche des frères de venir à l’église et les en chasse. Dans une telle situation, il y a deux issues possibles. Certains suivent infantilement l’usurpateur de l’autorité et cessent de grandir. Les autres refusent avec raison d’être asservis ; ils peuvent être amenés à refuser alors toute forme d’autorité, et même la vraie selon Dieu. On comprend combien l’autoritaire dans l’église est désastreux, pour tout un chacun.
Ceci dit, les leaders ne peuvent pas ne jamais être directifs, mais il faut une juste mesure. Car le but de l’autorité est de soumettre chacun au Seigneur et à sa Parole. Paul définit le profil de ce combat dans 2 Cor 10.4-5 : « Les armes avec lesquelles nous combattons ne sont pas charnelles, mais elles sont puissantes devant Dieu, pour renverser des forteresses. Nous renversons les raisonnements et toute hauteur qui s’élève contre la connaissance de Dieu, et nous amenons toute pensée captive à l’obéissance de Christ. »
3. Les limites consécutives aux résistances rencontrées
Il est douloureux de subir des échecs. Alors que nous savons que Dieu est tout-puissant, il faut faire face à cette réalité…
Prenons le texte clé de 2 Cor 10. A Corinthe, l’autorité de Paul n’est pas acceptée par tous ; il y a de la résistance… Comment réagit-il ? Dans la version de la Bible dite à la Colombe, la dernière section de ce chapitre est intitulée : Paul défend son apostolat. L’apôtre définit d’abord son autorité ; puis il parle de la résistance rencontrée. Étudions la voie qu’il suit.
Au v. 1 : « Je vous exhorte, par la douceur et la bienveillance de Christ. » Cette entrée en matière va ordonner tout le reste. Au v. 4, il a reçu le mandat de combattre devant Dieu avec des armes puissantes qui renversent les forteresses. Au v. 5, son ministère est d’amener les hommes à la soumission totale à Christ ; à retenir : « amener toute pensée captive à l’obéissance de Christ ». Au v. 7, son assurance et sa gloire, c’est d’être à Christ. Au v. 8, son autorité sert à édifier, et non à abattre. Au v. 12, il ne cherche pas à se comparer aux autres. Au v. 13, il prend comme mesure de gloire la mesure de grâce que le Seigneur lui a donnée. Aux v. 15 et 16, il veille à ne pas interférer dans les travaux d’autrui. Et, pour faire bonne mesure et couronner le tout, au v. 18, il conclut en rappelant que la seule recommandation valable est celle que le Seigneur lui-même donne… Quel vaste programme !
Mais voilà, les Corinthiens résistent. Ils accusent Paul d’être charnel. La raison : quand il est présent, il est tout doux. Dès qu’il écrit, il parle haut et fort, comme pour impressionner. Cette accusation est grave, parce qu’elle neutralise l’autorité de Paul auprès des Corinthiens. Et j’en connais quelques-uns qui ont subi ce genre d’accusation non fondée, qui sont des calomnies. Méfions-nous de slogans tels que : « Il n’y a pas de fumée sans feu… » Mais il y a des fumées sans feu véritable sinon la calomnie, qui n’a aucun fondement.
La voie que Paul emprunte peut nous guider. Il est à la fois ferme et patient. Il conteste certaines accusations tout de suite, puis il attend les résultats avant d’agir. Il ne se fâche pas ni n’abandonne les Corinthiens, ni encore n’accourt-il fulminant au risque d’écraser non seulement les méchants, mais aussi les bons !
Non, Paul commence par rectifier un point, aux versets 10 et 11 ; il dit, en fait : « Je n’ai pas deux visages. Tel je suis absent, tel je suis présent. » Et sur ce point précis, Paul écarte toute ambiguïté et toute accusation, non à cause de sa personne, mais à cause de son message. Il ne faut qu’aucun doute ne plane ni sur le messager, ni sur le message. Car ce qui est finalement en cause, c’est l’autorité de la Parole de Dieu.
Puis, il attend avant de rectifier un autre point, qui se trouve au verset 6 : il punira toute désobéissance, mais seulement lorsque l’obéissance du plus grand nombre sera complète. Il ne veut pas agir contre l’église, mais le faire avec l’église ! Cela, c’est une règle d’or : ne pas intervenir contre l’église, mais avec l’église.
Dans l’exercice de son autorité, Paul a bien compris les priorités ; elles sont dans cet ordre-là :
– le Seigneur et sa Parole ;
– l’église ;
– lui-même, dans son apparente faiblesse.
Prenons donc soin de ne pas nous vexer quand notre autorité est mise en cause. Rappelons-nous ces paroles de Jésus-Christ, notre modèle suprême : « Jérusalem, Jérusalem, qui tues les prophètes et qui lapides ceux qui te sont envoyés ; combien de fois ai-je voulu rassembler tes enfants, comme une poule rassemble ses poussins sous ses ailes, et vous ne l’avez pas voulu ! » (Mat 23.37-39) Luc rapporte : « Jésus, en la voyant (Jérusalem), pleura sur elle et dit : Si tu connaissais, toi aussi, en ce jour, ce qui te donnerait la paix ! » (Luc 19.41-42)
Ce texte s’inscrit tout à la fin de la vie de Jésus, juste avant la croix ; il récapitule toutes les oppositions qu’il a rencontrées depuis le début de son ministère, par les chefs religieux et beaucoup d’autres. Deux volontés s’opposent : « Combien de fois ai-je voulu… et vous n’avez pas voulu ! » Comment comprendre que l’autorité de Jésus n’ait pas suffi dans tous les cas ? Aurait-elle manqué de force ? Certainement pas, car la volonté du Seigneur s’accomplira toujours. Si ce n’est pas celle de son désir en vue du salut, ce sera celle de ses décrets en vue du jugement. Le verset qui suit Jean 3.17 dit : « En effet, Dieu n’a pas envoyé son Fils dans le monde pour qu’il juge le monde, mais pour que le monde soit sauvé par lui. »
Et c’est ainsi que Jésus récapitule toute sa tristesse d’avoir connu, comme Fils de Dieu, ces limites-là… Mais en même temps, il récapitule toutes nos limites sur ce même plan, toutes les limites des prophètes de l’ancienne alliance, qui souvent n’ont pas été écoutés ni suivis, mais ont fini par y laisser leur vie !
Étienne dit, devant ses persécuteurs, juste avant d’être lapidé : « Hommes au cou raide, incirconcis de cœur et d’oreilles ! Vous vous opposez toujours au Saint-Esprit, vous comme vos pères. Lequel des prophètes vos pères n’ont-ils pas persécuté ? Ils ont mis à mort ceux qui annonçaient à l’avance la venue du Juste, dont vous êtes devenus maintenant les meurtriers, après l’avoir livré, vous qui avez reçu la loi sur l’ordre des anges, et qui ne l’avez pas gardée !… » (Actes 7.51-52) Et le discours s’arrête là. Dieu lui donne une vision céleste, et Étienne dit ce qu’il voit… Ses persécuteurs courent chercher des pierres et le lapident.
Je crois que la démonstration est suffisante, car nous sommes en bonne compagnie, avec Paul, mais surtout avec le Seigneur Jésus. Le serviteur ou la servante que nous sommes n’est pas plus grand que le maître !
Ma conclusion :
L’Écriture n’a pas de place pour une autorité triomphaliste. Ceux qui l’affichent ne sont pas de vrais serviteurs de Dieu. L’autorité que le Seigneur nous a donnée n’est pas encore celle du trône, mais celle de la croix. Nous sommes dans la ligne de l’autorité du trône, mais que la croix précède, pour nous, dans le cheminement…
Pourquoi ceci ? « L’Esprit lui-même rend témoignage à notre esprit que nous sommes enfants de Dieu. Or, si nous sommes enfants, nous sommes aussi héritiers : héritiers de Dieu, et cohéritiers de Christ, si toutefois nous souffrons avec lui, afin d’être aussi glorifiés avec lui. » (Rom 8.16-17)
Acceptons cette parole de Dieu ; soyons heureux de pouvoir, dans nos églises locales et dans le monde, servir le Seigneur avec les moyens qu’il nous donne. Et qu’importe notre faiblesse si, par elle, le Seigneur peut encore se glorifier dans sa force toute-puissante.