Dossier: Passer le témoin
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Le rendez-vous de la vocation et de l’enseignement

En matière de service chrétien, on s’est souvent posé la question de savoir s’il suffit d’être appelé de Dieu, ou s’il faut en plus suivre une formation, un enseignement spécifique pour être un parfait ministre de Dieu. La question de la vocation et de la formation dans la transmission des valeurs est alors posée. Le débat est parfois enflammé d’une passion débordante. Aussi faut-il réfléchir sérieusement sur les déclarations de la Parole de Dieu pour comprendre que la vocation et l’enseignement se donnent bel et bien rendez-vous sur le terrain de la transmission des valeurs.

La formation est indissociable de l’appel

Plusieurs passages bibliques montrent que Dieu ne se préoccupe pas seulement d’appeler ses serviteurs, mais qu’il a aussi le souci de leur formation pour un bon accomplissement de son œuvre. Ainsi, après avoir appelé son peuple d’Israël, il lui donne des instructions sur la manière dont ce dernier devra le servir (depuis l’appel d’Abraham en Genèse 12 jusqu’au livre du Deutéronome). Il donne aussi des instructions sur la façon de transmettre ces valeurs aux générations futures (Deut 6.6-9, Ps 78.3-8).

Plusieurs versets sont bel et bien évocateurs du rendez-vous de la vocation et de la formation. Aux parents, il est dit : « Instruis l’enfant selon la voie qu’il doit suivre. » (Pr 22.6) Le Seigneur Jésus déclare : « Faites de toutes les nations des disciples (vocation) … et enseignez-leur à observer (formation) tout ce que je vous ai prescrit » (Mat 28.19-20) C’est ainsi que l’apôtre Paul à son tour enjoint à son enfant légitime dans la foi : « Ce que tu as reçu de moi (formation), confie-le (transmission) à des hommes fidèles (vocation) qui soient capables d’enseigner (formation) à d’autres (vocation). » (2 Tim 2.2) Dans la vie de l’apôtre Paul, ce rendez-vous de l’appel et de l’enseignement était bien exposé à Ananias : « Va, cet homme est un instrument que j’ai choisi (vocation)… et je lui montrerai tout ce qu’il doit souffrir pour mon nom (formation). » (Act 9.15-16) Il n’y a pas que les déclarations bibliques ; on trouve aussi des exemples bibliques qui montrent clairement le rendez-vous entre l’appel et l’enseignement.

Les exemples bibliques

Caïn et Abel étaient appelés à vivre côte à côte dans la maison de leurs parents Adam et Eve, et ils ont probablement été enseignés au sujet de l’offrande sanglante que le péché originel avait rendue nécessaire (Gen 3.21). Cela pourrait expliquer pourquoi l’un a obéi et a trouvé l’approbation de Dieu, alors que l’autre a présenté l’offrande selon sa justice propre et a reçu la désapprobation de Dieu (Gen 4).

Dieu ayant appelé Noé, lui enseigna comment il fallait construire l’arche afin que sa famille soit sauvée (Gen 6.13-22 ; Héb 11.7).

Dieu appela Moïse et le plaça à son école pendant 40 ans en Madian ; plus tard, lorsque Moïse commença à exécuter sa mission, Dieu le remit à l’école non seulement pour lui transmettre la loi, afin que celle-ci soit enseignée au peuple d’Israël, mais aussi pour lui révéler le modèle du tabernacle. Dieu conclut en disant : « Regarde, et fais d’après le modèle qui t’est montré sur la montagne. »

Dans la ligne de ce ministère, Josué sera appelé à son tour et enseigné par Moïse pour lui servir de successeur.

Chez les prophètes, on trouve la même règle. Le jeune homme est appelé par Dieu, et après il se met à l’école de l’aîné ; il y a l’exemple de Samuel et d’Éli (1 Sam 3.1), et celui d’Élisée et d’Élie (1 Rois 19.16,19-21), pour ne citer que quelques-uns.

Lorsqu’on arrive au N.T., on trouve Jean-Baptiste et l’apôtre Paul qui, une fois appelés par Dieu, sont formés dans un endroit à part à l’école du Saint-Esprit. Les autres apôtres, eux, sont formés à l’école de Jésus-Christ pendant trois ans (Marc 3.13-15).

Dans les Actes, une bonne armée d’appelés du Seigneur sont formés par les apôtres Paul et Barnabas, tandis qu’Aquilas et Priscille enseigneront Apollos (Act 18.24-26).

A partir des ces exemples, il est clair qu’une personne appelée par Dieu à son service ne peut pas se passer de l’enseignement, car l’instruction apparaît comme la courroie de transmission des valeurs. Il est vrai qu’il est souvent discuté de la forme que doit prendre la formation, mais il est certain que l’enseignement suit normalement un appel qui vient de Dieu.

Il y a diversité de formations

En réalité, il n’y a pas de formule exclusive s’il faut s’en tenir aux dispositions de la Parole de Dieu. Un homme appelé par Dieu à son service devrait se soumettre au type de formation que Dieu veut pour lui. Il ne faut donc pas négliger de se mettre à l’écoute attentive du Saint-Esprit, qui saura conduire les uns et les autres selon diverses formules.

La Parole n’exclut pas l’apprentissage de l’autodidacte, absorbé par une étude personnelle des Saintes Ecritures, sous la conduite du Saint-Esprit, mais recourant aussi aux livres que d’autres ont écrits. Le Saint-Esprit peut même conduire le croyant dans une solitude éprouvante, où celui-ci sera plus fortement incliné à une méditation profonde des Saintes Ecritures. Ce fut le cas de Jean-Baptiste et de Paul. Il y a aussi la formule du tutorat où la personne appelée se met sous l’autorité d’une autre personne expérimentée. Les exemples abondent : Moïse et Josué, Paul et Timothée, Paul et Tite, Aquilas et Priscille (ou Prisca) à l’égard d’Apollos, et d’autres.

On trouve encore la formule de l’école dans l’Ancien Testament : l’une regroupait des prophètes (2 Rois 6.1-6). Dans le N.T. l’apôtre Paul en dirigea une qui devint fameuse dans toute la province d’Éphèse (Act 19.8-10). La formule que peut prendre l’enseignement pour transmettre les valeurs divines à un homme appelé de Dieu est un domaine où il faut éviter l’esprit dogmatique. Tout dépend de Dieu lui-même qui est capable d’agir selon la connaissance qu’il a de l’individu et selon le but qu’il veut atteindre avec lui. Ainsi a-t-il conduit Israël dans un long chemin tant que son peuple n’était pas mûr pour la bataille et pour la conquête du pays promis (Ex 13.17).

Laissons donc Dieu nous équiper en vue du service qu’il nous destine : la patience que requiert une formation soignée n’est jamais du temps perdu !

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Dossier : Passer le témoin
 

Mvondo Simon
Le Dr Simon Mvondo est doyen de la Faculté de théologie biblique du Cameroun, pasteur des EBG au Cameroun, et membre du Comité national de Promesses dans ce pays. Il est marié et père de 8 enfants.