Dossier: Corps et maladie, foi et guérison
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Maladie et bénédiction

Avec l’aimable permission des deux coéditeurs Impact et La joie de l’Éternel, nous reprenons un extrait du journal de Georges Müller : G. Brunel, Georges Müller, sa vie et son œuvre (1805-1898). Georges Müller ne demanda jamais de salaire comptant uniquement sur Dieu quant à ses revenus ; il édifia plusieurs orphelinats dans ce même esprit. Il prêcha aussi et amena une multitude d’âmes au Christ. Ce passage est extrait du chapitre 8, « Ouverture des premiers orphelinats ». L’homme y fait part de ses douleurs physiques insupportables. Voyons la réaction d’un tel homme de Dieu. Puissent ces pages nous servir d’exemple et nous encourager dans notre faiblesse. Les intertitres et caractères gras sont ajoutés par la rédaction de Promesses

Georges Müller expérimente une bénédiction supplémentaire due à sa maladie.

6 janvier 1838. Maladie et bénédiction. Il me semble que l’état de ma tête ne s’améliore pas, bien que l’état général soit plus satisfaisant?; mais mon bon docteur assure que je vais mieux et conseille un changement d’air. Or, ce même jour, une sœur qui habite à quelque cinquante-quatre kilomètres d’ici (elle ne sait donc rien de l’ordonnance du docteur) m’a envoyé 375 francs en spécifiant que c’était pour un changement d’air. Dieu prend soin des siens de façon merveilleuse? ! J’ai donc les moyens de suivre l’avis du docteur.

Malgré ses douleurs et les sentiments qu’elles provoquent, sa préoccupation est la préservation de la gloire de Dieu dans ses réactions.

7 janvier. Ma tête est dans un état pitoyable et aussi malade que jamais, me semble-t-il. Les nerfs doivent être touchés ; et ceci provoque en moi une forte tendance à l’irritabilité, mêlée de je ne sais quel sentiment satanique, qui est étranger à ma nature. Ô Seigneur ! Veuille garder ton serviteur de te déshonorer ! Mieux vaudrait que tu me prennes à toi.

À cause de son mal, G. Müller commence à lire une biographie de Whitefield 1 qui va le bouleverser et renouveler sa vie de prière et sa communion.

10 janvier. Aujourd’hui nous sommes partis pour Trowbridge, ma famille et moi.

12 janvier. Trowbridge. J’ai commencé la lecture de la Vie de Whitefield par M. Philip.

13 janvier. La lecture de cette biographie m’a déjà été en bénédiction. Il est évident qu’il faut attribuer les grands succès de la prédication de Whitefield à sa vie de prière intense et au fait qu’il lisait la Bible à genoux. Je sais depuis quelques années déjà l’importance de ce dernier point?; mais jusqu’ici je ne m’y suis que très peu conformé. J’ai eu aujourd’hui plus de communion avec Dieu que je n’en avais eue ces temps passés.

Par sa prière et ses méditations de la Parole, Georges Müller jouit de sa communion avec Dieu, au-delà des douleurs.

14 janvier. Jour du Seigneur. J’ai continué la lecture de la Vie de Whitefield, et Dieu continue de bénir celle-ci pour mon âme. J’ai passé plusieurs heures en prière aujourd’hui. À genoux, j’ai lu le psaume soixante-troisième, ce qui a été pour moi l’occasion de deux heures de méditation et de prière. Mon âme est maintenant parvenue à ce point, qu’elle fait ses délices de la volonté de l’Éternel, quelle qu’elle soit. Oui, du plus profond du cœur, je puis dire maintenant que je ne voudrais pas guérir aussi longtemps que je ne jouis pas pleinement de la bénédiction que Dieu veut me dispenser par ce moyen. Hier et aujourd’hui, il a puissamment attiré mon âme vers lui.

Ô Dieu ! Continue de manifester tes bontés envers moi, et remplis-moi d’amour ! Je voudrais te glorifier davantage ?; pas tellement par une activité extérieure que par la conformité intérieure à l’image de Christ.

Qu’est-ce qui empêcherait Dieu de faire d’un être aussi vil que moi un autre Whitefield ? Il est certain que Dieu pourrait faire reposer sur moi autant de grâce, qu’il en fit reposer sur lui.

Psaume de David. Lorsqu’il était dans le désert de Juda.
Ô Dieu ! Tu es mon Dieu, je te cherche ; mon âme a soif de toi, mon corps soupire après toi, dans une terre aride, desséchée, sans eau. Ainsi je te contemple dans le sanctuaire, pour voir ta puissance et ta gloire. Car ta bonté vaut mieux que la vie. Mes lèvres célèbrent tes louanges. Je te bénirai donc toute ma vie, j’élèverai mes mains en ton nom. Mon âme sera rassasiée comme de mets gras et succulents, et, avec des cris de joie sur les lèvres, ma bouche te célébrera. Lorsque je pense à toi sur ma couche, je médite sur toi pendant les veilles de la nuit.
Car tu es mon secours, et je suis dans l’allégresse à l’ombre de tes ailes. Mon âme est attachée à toi ; ta droite me soutient. Mais ceux qui cherchent à m’ôter la vie iront dans les profondeurs de la terre ; ils seront livrés au glaive, ils seront la proie des chacals. Et le roi se réjouira en Dieu ; quiconque jure par lui s’en glorifiera, car la bouche des menteurs sera fermée. Psaume 63

Georges Müller remonte la pente et entrevoit de nouveau son avenir. Il prend des initiatives.

15 janvier. Les douleurs de tête ont été bien moins vives depuis hier après-midi. Cependant, je suis loin d’être bien. Mais à cause des bénédictions spirituelles que le Seigneur m’a déjà accordées, j’ai l’assurance que par cette maladie il veut me purifier pour son service béni, et qu’il me rendra bientôt, avec la santé, la possibilité de travailler encore pour lui.

16 janvier. Journée bénie ! Oh ! Que le Seigneur est bon ! Sa grâce entretient en moi la ferveur d’esprit. Le psaume soixante-six a fait l’objet de mes méditations, et plus spécialement les versets dix, onze et douze, qui s’appliquent à mes circonstances particulières. Par le moyen de cette maladie, Dieu m’a déjà « mis au large et dans l’abondance », et je crois qu’il veut me bénir encore davantage. Que n’a-t-il pas fait déjà pour moi durant les dix-huit années écoulées ! Si j’établis un parallèle entre ce 16 janvier 1838 et le 16 janvier 1820, jour de la mort de ma chère mère, je puis mesurer la grandeur de son amour à mon endroit. Aujourd’hui j’ai pris la résolution, si Dieu me rend la santé, d’avoir une fois par semaine ou tous les quinze jours, avec les enfants de nos écoles et les orphelins, une réunion spéciale à la chapelle pour étudier avec eux les Écritures. Le Seigneur incline mon cœur à prier pour bien des choses ; celle-ci par exemple : qu’il veuille allumer en moi un saint désir de lui gagner des âmes et un plus grand amour pour les perdus. C’est la lecture de la Vie de Whitefield qui m’a fait sentir mon devoir sur ces points particuliers.

Peuples, bénissez notre Dieu, faites retentir sa louange ! Il a conservé la vie à notre âme, et il n’a pas permis que notre pied chancelle.
Car tu nous as éprouvés, ô Dieu ! Tu nous as fait passer au creuset comme l’argent. Tu nous as amenés dans le
filet, tu as mis sur nos reins un pesant fardeau, tu as fait monter des hommes sur nos têtes : nous avons passé par le feu et par l’eau. Mais tu nous en as tirés pour nous donner l’abondance.
Psaumes 66.8-12

En méditant la Parole de Dieu, Georges Müller retrouve le courage de prendre Dieu au mot et de compter sur lui seul quant à la suite de son œuvre.

17 janvier. Dieu continue de me manifester sa faveur en maintenant en moi la ferveur d’esprit. À plusieurs reprises aujourd’hui, je me suis senti attiré par la prière, et j’ai prié longuement. J’ai lu à genoux le psaume soixante-huit en priant et en méditant. Au verset sixième, le qualificatif de « Père des orphelins » donné à Jéhovah m’a été en bénédiction. Je me suis approprié immédiatement tout ce qu’il comportait en pensant aux enfants qui me sont confiés ; jamais encore je n’avais réalisé comme aujourd’hui la vérité contenue dans ce passage. Dieu aidant, elle deviendra mon argument pour les heures difficiles.

Au chef des chantres. De David. Psaume. Cantique.
Dieu se lève, ses ennemis se dispersent, et ses adversaires fuient devant sa face. Comme la fumée se dissipe, tu les dissipes ; comme la cire se fond au feu, les méchants disparaissent devant Dieu. Mais les justes se réjouissent, ils triomphent devant Dieu, ils ont des transports d’allégresse.
Chantez à Dieu, célébrez son nom ! Frayez le chemin à celui qui s’avance à travers les plaines ! L’Éternel est son nom, réjouissez-vous devant lui !
Le père des orphelins, le défenseur des veuves, c’est Dieu dans sa demeure sainte. Dieu donne une famille à ceux qui étaient abandonnés, il délivre les captifs et les rend heureux ; les rebelles seuls habitent des lieux arides.
Psaumes 68.1-7

Il est leur Père, il s’est engagé à pourvoir à leurs besoins, à prendre soin d’eux. Je n’ai donc qu’à lui rappeler les besoins des orphelins pour qu’il donne le nécessaire. Mon âme s’est encore élargie pour les malheureux enfants sans parents. Cette expression : « le Père des orphelins » recèle assez d’encouragement pour que je puisse sans crainte placer des milliers d’orphelins sur le cœur du Père, et les remettre à son amour.

Le séjour de Georges Müller touche à sa fin ; il n’est pas guéri pour autant, mais il s’est rapproché de Dieu par la foi, par la lecture et par la prière.

11 février. Ce matin, j’ai lu les versets cinq à douze du chapitre trois des Proverbes, pendant les quelques instants libres que j’avais avant le déjeuner.

Confie-toi en l’Éternel de tout ton cœur, et ne t’appuie pas sur ta sagesse ; reconnais-le dans toutes tes voies, et il aplanira tes sentiers. Ne sois point sage à tes propres yeux, crains l’Éternel, et détourne-toi du mal : ce sera la santé pour tes muscles, et un rafraîchissement pour tes os.
Honore l’Éternel avec tes biens, et avec les prémices de tout ton revenu : alors tes greniers seront remplis d’abondance, et tes cuves regorgeront de moût.
Mon fils, ne méprise pas la correction de l’Éternel, et ne t’effraie point de ses châtiments ; car l’Éternel châtie celui qu’il aime, comme un père l’enfant qu’il chérit.
Proverbes 3.5-12

Et ces mots m’ont particulièrement frappé : « Ne te rebute pas quand l’Éternel te reprend ». Certes, je n’ai pas méprisé le châtiment du Seigneur, mais il m’arrive de temps à autre d’être las d’être repris.

« Ô Dieu, aie pitié de moi, ton serviteur inutile ! Tu sais bien que l’homme intérieur veut endurer l’affliction avec patience, et que même il ne voudrait pas qu’elle se retire avant qu’elle n’ait parfaitement accompli son œuvre et porté les fruits paisibles de justice qu’elle doit porter. Mais tu sais aussi quelle épreuve c’est pour moi que de continuer à vivre comme je le fais maintenant. Viens à mon secours, Seigneur ! ».

 

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  1. Prédicateur anglais du XVIIIele siècle et instigateur, avec John Wesley de ce qu’on a appelé « le grand réveil », et l’un des leaders du méthodisme
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Müller Georges
Avec l’aimable permission des deux coéditeurs Impact et La joie de l’Éternel, nous reprenons un extrait du journal de Georges Müller : G. Brunel, Georges Müller, sa vie et son œuvre (1805-1898). Georges Müller ne demanda jamais de salaire comptant uniquement sur Dieu quant à ses revenus ; il édifia plusieurs orphelinats dans ce même esprit. Il prêcha aussi et amena une multitude d'âmes au Christ. Ce passage est extrait du chapitre 8, « Ouverture des premiers orphelinats ». L’homme y fait part de ses douleurs physiques insupportables. Voyons la réaction d’un tel homme de Dieu. Puissent ces pages nous servir d’exemple et nous encourager dans notre faiblesse. Les intertitres et caractères gras sont ajoutés par la rédaction de Promesses