Dossier: Corps et maladie, foi et guérison
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Notre corps de résurrection

NOTRE CORPS DE RESURRECTION

Le Seigneur Jésus est mort et a été ressuscité.

Comme lui, nous le serons aussi. C’est la volonté de Dieu : « La volonté de mon Père, c’est que quiconque discerne le Fils et croit en lui ait la vie éternelle ; et moi, je le ressusciterai au dernier jour. »

C’est un engagement du Seigneur, qui le répète quatre fois en quelques versets (Jean 6.39, 40, 44, 54).

Certains nient pourtant la résurrection.

Déjà, au temps du Seigneur, les Sadducéens1 n’y croyaient absolument pas ! À Corinthe, cette vérité était contestée. Alors, Paul répond longuement à ces contradicteurs. Parmi les questions posées à ce sujet, on demandait : « Comment ressuscitent les morts, et avec quel corps reviennent-ils ? » (1 Cor 15.35)
C’est légitime de poser des questions, si ce n’est pas par incrédulité mais par désir d’apprendre. Dieu répond à nos interrogations, même si parfois ce sont les questions d’un cœur incrédule. 1 Corinthiens 15.35-58 nous donne quelques réponses.

Comment ressuscitent les morts (v. 35-41) ?

Le Seigneur avait déjà pris dans la nature l’image du grain de blé semé pour parler de sa mort et de sa résurrection (Jean 12.24). Paul utilise la même analogie, mais en fait une application différente. Une graine semée, tout en gardant son identité, sort de terre avec un corps complètement différent : d’un gland pousse un chêne, un grain de blé donne un épi. Ces exemples de transformation, simples à comprendre, démontrent la souveraineté de Dieu : « Dieu lui donne un corps comme il l’a voulu » (v. 38). La création, dans sa diversité, est la marque du doigt de Dieu. Serait-ce différent pour la résurrection du croyant ? Non ! Le corps d’un croyant déposé en terre sortira changé à la résurrection, mais avec son identité. Il existe une grande différence entre le terrestre et le céleste. De plus, les « corps célestes » diffèrent entre eux, de sorte qu’on peut les distinguer. D’après ce texte, nous comprenons qu’entre notre corps terrestre et notre corps céleste existe une immense différence, et que notre corps de résurrection aura une beauté très supérieure à celle de notre corps actuel. Et au ciel, nous ne serons pas tous identiques. Sur la montagne de la transfiguration, Moïse et Élie étaient aussi distincts l’un de l’autre, en tant qu’individus, qu’ils l’avaient été lorsqu’ils vivaient sur la terre (Luc 9.30, 33). Bien sûr, ils n’avaient pas encore leur corps ressuscité définitif, mais ils étaient des êtres célestes distincts.

Avec quel corps (v. 42-50) ?

Certains croient bien à la résurrection, mais pas à celle du corps. Ils pensent à une forme d’existence immatérielle, mais non corporelle. Comment Dieu pourrait-il redonner forme et existence à des corps réduits en poussière depuis des siècles, disparus sans une trace au fond des mers ? Aux Sadducéens, le Seigneur répond : « Vous êtes dans l’erreur, vous ne connaissez pas les Écritures, ni la puissance de Dieu » (Mat 22.29). Un tel miracle est vraiment au pouvoir du Créateur de l’univers !

De plus, aujourd’hui, le corps du croyant est le temple du Saint-Esprit (1 Cor 6.19), ce qui en fait la valeur. C’est une des raisons pour laquelle Dieu lui redonnera vie pour l’éternité. « Si l’Esprit de celui qui a ressuscité Jésus d’entre les morts habite en vous, celui qui a ressuscité le Christ d’entre les morts vivifiera vos corps mortels, à cause de son Esprit qui habite en vous » (Rom 8.11).

Paul montre, en effet, l’immense contraste qui existe entre un corps, au moment de sa mise en terre (« il est semé ») et le même corps au moment de la résurrection :

Ensuite, Paul explique les différences entre corps naturel et corps spirituel (v. 45-49) à partir d’Adam, le premier homme, et de Christ, le second homme, le dernier Adam. Ils ont une vie différente : l’un est une âme vivante (il a reçu la vie), l’autre un esprit vivifiant (il donne la vie) (v. 45). Ils se succèdent l’un à l’autre : d’abord celui qui est naturel, ensuite celui qui est spirituel. Ils ont une origine différente : l’un est tiré de la terre, l’autre est venu du ciel. Les deux sont des chefs de race. La conclusion est : « Comme nous avons porté l’image de celui qui est poussière, nous porterons aussi l’image du céleste. » Ainsi, ressuscités, nous aurons un corps de même nature que celui du Seigneur Jésus après sa résurrection.

Il est semé…Il ressuscite…
Corruptible : rapidement il va se décomposer, « retourner à la poussière », quels que soient les traitements de conservation utilisés (cf. Jean 11.39).Incorruptible : pas de décomposition, pas de maladie, pas de mort.
Méprisable ou « en déshonneur » : il n’est plus qu’une enveloppe sans valeur, même si on l’entoure de beaucoup d’apparat.Glorieux ou « en gloire » : pas de trace de la terre, sans péché, sans handicap.
Plein de faiblesse ou « en faiblesse » : si pendant notre vie nous réalisons nos limites et notre faiblesse, que reste-t-il de force humaine, même chez l’homme le plus puissant du monde, à la mort ?Plein de force ou « en puissance » : hors des limites de l’humanité terrestre, sans fatigue ni vieillissement.
Corps naturel : adapté à la vie terrestre, généralement sous le contrôle de l’âme (sentiments, désirs, etc.)Corps spirituel : parfaitement adapté à la vie céleste, sous le contrôle de l’esprit en relation avec Dieu.

Quelles sont les caractéristiques du corps de résurrection du Seigneur Jésus ?

Ce n’est pas un autre corps, sans lien avec le précédent. Le matin de la résurrection, l’ange a roulé la pierre qui fermait l’entrée de la tombe pour que l’on constate qu’elle était vide (Mat 28.2-5). Il n’y reste que les linges bien pliés, mais pas de corps (Jean 20.5-6). Le Seigneur est ressuscité. Il est revenu à la vie dans son corps d’homme, mais un corps changé.

Bien qu’appelé « corps spirituel », il n’est pas immatériel : on peut le toucher et il peut se nourrir (Luc 24.37-42). Mais il répond à des lois physiques différentes. En effet,

– Jésus est sorti du tombeau, encore scellé, avant qu’il ne soit ouvert ;

– il disparaît et apparaît soudainement (Luc 24.31) ;

– il monte aux cieux (Actes 1.9).

Il peut parler et être vu par ceux auxquels il veut se manifester. On le reconnaît. Les disciples ont bien quelques difficultés pour le faire, mais c’est peut-être à cause de leur incrédulité (Luc 24.41). Les disciples d’Emmaüs ne le reconnaissent pas, car « leurs yeux étaient empêchés de le reconnaître », et non pas parce qu’il était méconnaissable (Luc 24.16). Sans doute n’avait-il plus trace sur son visage de fatigue ni de souffrances. Mais il restait les marques des clous dans ses mains et ses pieds, et la cicatrice du coup de lance dans son côté (Jean 19.34 ; 20.20,27).

Et pour nous, croyants ?

1. Comme nous avons ressemblé à Adam par notre naissance, nous porterons l’image de Christ dans un corps ressuscité (v. 49).

2. Notre corps actuel n’est pas fait pour le royaume de Dieu dans son aspect éternel, céleste (v. 50).

3. Notre corps corruptible, sujet à la maladie, au vieillissement, n’est pas compatible avec un mode de vie sans corruption (v. 50).

4. Nous serons tous changés, soudainement, au moment choisi par Dieu, à la venue du Seigneur pour chercher les siens. Les morts seront ressuscités et ceux qui vivront à ce moment-là seront transformés, et enlevés à la rencontre du Seigneur (v. 51 ; 1 Thes 4.16-18).

5. C’est une nécessité absolue, car « il faut que ce corruptible revête l’incorruptibilité, et que ce mortel revête l’immortalité » (v. 53).

6. C’est un acte de délivrance et de puissance du Seigneur : « Nous attendons le Seigneur Jésus Christ comme Sauveur, qui transformera notre corps d’abaissement en la conformité du corps de sa gloire, en déployant le pouvoir qu’il a de soumettre absolument tout à son autorité » (Phil 3.21).

7. C’est un fait extraordinaire : ce qui est mortel sera absorbé par la vie (2 Cor. 5.4) !

Ce nouveau corps « spirituel » incorruptible, glorieux, plein de force, sera semblable à celui de Jésus ressuscité. Car quand Christ paraîtra, « nous lui serons semblables, car nous le verrons comme il est » (1 Jean 3.2). Nous ne pouvons pas mesurer l’infini de ce changement.

Nos relations dans le ciel

Parfois on pose cette question : « Est-ce que nous nous reconnaîtrons au ciel ? » Nous serons certainement reconnaissables comme le Seigneur l’était, sans trace des infirmités terrestres. L’aveugle verra, puisque nous verrons le Seigneur. Il n’y aura plus de paralysé, de handicap. Ce sera la perfection. Mais notre centre d’intérêt sera le Seigneur. Sera-t-il utile de se reconnaître ? Nos relations seront différentes : « Lorsqu’on ressuscite d’entre les morts, on ne se marie pas et on n’est pas donné en mariage, mais on est comme des anges dans les cieux. » (Marc 12.25) Notre vision et notre conception des choses seront différentes : « Nous voyons à présent à travers un verre, obscurément, mais alors face à face. À présent je connais en partie, mais alors, je connaîtrai à fond comme aussi j’ai été connu. » (1 Cor. 13.12) Quelle différence, en effet, entre le champ de vision d’une chenille rampant sur le sol et celui du papillon, qu’elle devient, volant de fleur en fleur dans le même jardin. La même rose lui paraît très différente et bien plus belle !

Conclusion

Nous pouvons nous réjouir dans la perspective certaine de la résurrection, moment de notre rencontre avec le Seigneur. Aujourd’hui, c’est le temps de l’attente, mais aussi de l’espérance : « Nous-mêmes aussi qui avons les prémices de l’Esprit, nous soupirons intérieurement, attendant l’adoption, la délivrance de notre corps. » (Rom. 8.23) Plusieurs d’entre nous, atteints de maladies ou de handicaps, ressentent certainement plus intensément le besoin de délivrance, mais, pour tous, la promesse du Seigneur va se réaliser. « Que votre cœur ne soit pas troublé ; vous croyez en Dieu, croyez aussi en moi […] je reviendrai et je vous prendrai auprès de moi, afin que là où moi je suis, vous, vous soyez aussi » (Jean 14.1-3).

1Les Sadducéens étaient un parti juif, oppose aux Pharisiens. Riches et influents, ils comprenaient une large partie des sacrificateurs. Jésus (Mat 22.22-23) et Paul (Act 23.6-10) eurent maille à partir avec eux.

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Dandrieu Jean-Luc
Jean-Luc Dandrieu est retraité après une carrière de dentiste. Actif dans son assemblée locale, il est impliqué dans l'enseignement biblique sous de nombreuses formes. Il a aussi beaucoup enseigné au Congo Démocratique