Moi et l’argent…et Dieu dans tout ça?
Un sujet important
L’argent est un thème récurent dans la Bible. Cela vous surprend-il ? Faisant partie intégrante de notre quotidien, il aurait été étonnant que la Bible passe ce thème sous silence. Ainsi, le livre des Proverbes donne toute une série de conseils sur la manière d’aborder la question de l’argent. L’Ecclésiaste constate sa vanité : si tout part en fumée… quel profit y a-t-il ? Les prophètes remettent très souvent en question l’attitude du peuple d’Israël face aux pauvres. Dans les évangiles, l’argent était un des thèmes favoris de Jésus : sur 38 paraboles recensées, 16 abordent de près ou de loin ce sujet.
L’argent, une puissance ?
L’argent en lui-même n’a rien de mauvais ! Par contre, les motivations de celui qui le manipule peuvent être malsaines. C’est l’amour de l’argent que la Bible condamne (1 Tim 6.10).
Lorsque l’argent dépasse sa fonction de commodité et d’échange dans une société, il devient un instrument de mal et Satan ne se gêne pas pour en abuser. Jésus attribue la puissance de l’argent au pouvoir politique (Mat 22.17-21).
Un choix à faire
Le chrétien est appelé à faire des choix fondamentaux : choisira-t-il de servir Dieu ou Mammon ? Nous sommes appelés à faire un choix exclusif : servir l’un ou l’autre (Matt. 6.24). Quelle énergie allons-nous consacrer à servir Dieu ? La même que celle que nous consacrons à acquérir notre revenu ? Beaucoup de chrétiens consacrent une énergie démesurée pour avoir les moyens de s’acheter une voiture dernier cri, aller en vacances dans une station balnéaire réputée, posséder leur propre logement, avoir une place de travail en vue, …etc. Êtes-vous libéré de cette vaine poursuite ? Mettez-vous Dieu au premier plan dans votre vie ? Si la Bible nous met en garde contre la paresse (2 Thes 3.6-12), elle nous exhorte aussi premièrement à rechercher le royaume de Dieu et à amasser des trésors dans le ciel (Mat 6.20,33). Les richesses que nous pouvons accumuler sur la terre sont de toute manière condamnées à être détruites (2 Pi 3.11-14). Rejetons donc l’emprise du matérialisme sur nos vies et en suivons les conseils de Pierre qui nous encourage à consacrer nos efforts à vivre d’une manière digne de Dieu. Quel but allez-vous poursuivre ? C’est mathématique : « Là où est votre trésor, là aussi sera votre cœur » (Mat 6.21) !
Un thermomètre de notre vie
Ce qui est important, c’est la manière dont nous gérons l’argent que Dieu nous confie (Luc 16.1-13), les intentions qui nous gouvernent, notre dépendance de Dieu dans notre manière de l’utiliser (Rom 14.23). Ainsi, notre manière de le gérer, nos intentions, notre foi peuvent faire de l’argent soit un moyen de bénédiction (une puissance entre les mains de Dieu) soit de malédiction (une puissance entre les mains de Satan). Enfin, notre rapport à l’argent est une ouverture sur la réalité de notre vie chrétienne. C’est dans nos cœurs que tout se joue (Marc 7.21-22) !
Vivre la libération de la puissance de l’argent…
Christ est venu pour nous libérer de l’esclavage du péché. Dans ce sens, il désire nous libérer de la puissance de l’argent. Nous pouvons nous fixer des règles rigides pour y parvenir . Ce serait tomber dans un nouvel esclavage, celui du légalisme. C’est à l’intérieur de notre cœur que Christ veut agir : il désire nous transformer afin que nos actes de libéralité, nos paroles soient conséquences de sa vie en nous.
Pour être fidèle à l’évangile, être sel et lumière de la terre, il n’est pas nécessaire de s’isoler du monde. Il s’agit, au contraire, de vivre dans le monde selon les lois du royaume de Dieu. Faire pénétrer la fidélité à Dieu, la gratuité, le don, la grâce dans les ténèbres, dans une terre sans sel.
La repentance (regret de ses péchés avec désir de ne plus les commettre) est un acte capital dans la vie d’un homme. Un croyant authentique aura un état d’esprit de dépendance envers Dieu et de conscience de ses propres faiblesses. La repentance aura, alors, des conséquences sur notre comportement qui sera marqué par :
– la générosité (Luc 3.11)
– l’honnêteté (Luc 3.13)
– la justice (Luc 3.14)
Dès lors, notre comportement sera la mesure de la réalité de la vie de Christ en nous.
Apprendre à donner : un excellent exercice !
L’argent que l’on donne n’est plus porteur du désir et de la convoitise. Il est restitué à son rôle d’objet, d’intermédiaire entre les hommes pour leur bien. Les épîtres regorgent d’encouragement à donner (1 Cor 16.2 ; 2 Cor 8.7,9 ; Héb 13.16).
Et la dîme ?
Faut-il donner la dîme ou non ? Notons que Jésus ne l’a pas abolie. Sous la loi, l’Israélite devait donner 10 % de son revenu à Dieu. Sous la grâce, un principe plus grand apparaît : c’est la totalité de nos biens et de nos revenus qui appartiennent à Dieu. Et c’est lui-même qui nous dit comment et dans quelle proportion les partager ! Pour le savoir, il est nécessaire d’être en relation avec Dieu et de vivre de foi. Dieu ne veut pas que la confiance en nos richesses, notre sécurité matérielle, remplace la confiance que l’on doit avoir en lui. Savez-vous comment Dieu vous demande d’utiliser ce qu’il vous donne ?
Une vie chrétienne authentique
Un chrétien mature considérera donc son revenu comme donné par Dieu (1 Chr 29.10-16). Il cherchera à faire part des privilèges que Dieu lui donne, à être une source de bénédiction pour les autres (matériellement et spirituellement). Cet état d’esprit, seul Christ peut le produire en nous. Comme lui s’est donné, nous sommes appelés à nous donner entièrement à lui (2 Cor 8. 5). Plus que notre argent, c’est nous qu’il veut… afin d’accomplir son œuvre en nous et à travers nous, nous qui sommes sa bouche, ses mains et ses pieds aujourd’hui sur la terre !
Bibliographie:
Le dieu argent, Jean-Jacques Meylan, Vivre, mars 2001
Ne me donne ni pauvreté ni richesse, Craig Blomberg, 2001
Savons-nous partager ? Christian Muller, Mission Contact, juillet 2001
Quelques principes
– devenir riche ne doit pas être le but de notre vie (Pr 23.4 ; Luc 12.15)
– l’obtention rapide de richesses est malsaine (Pr 20.21)
– l’envie, le désir de la richesse conduit à la misère (Pr 28.22)
– dans les affaires, la justice doit primer (Pr 16.8)
– profiter de la faiblesse de quelqu’un pour s’enrichir est dangereux (Pr 22.22)
– le matériel ne doit pas être notre souci premier (Mat 6.25,32-34 ; Phil 4.19)
– la paresse est condamnée (2 Thes 3.6-12)
– le travail a pour but d’assurer notre subsistance (2 Thes 3.10, 12)
– le superflu est destiné aux œuvres bonnes (2 Co 9.8)