Dossier: Le paradis et l'enfer
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Nous reconnaîtrons-nous au ciel ?

La Bible nous présente le paradis comme une nouvelle terre avec un nouveau ciel. Nous passerons une éternité active dans ce nouvel univers. Nous nous demandons parfois, si nous nous reconnaîtrons dans l’éternité. Pourrons-nous identifier notre conjoint, nos enfants, nos parents, nos amis ?

En un mot, la réponse est : absolument ! La Bible présente sept indices qui militent en faveur de notre reconnaissance réciproque sur la nouvelle terre.

  1. Contrairement aux spiritualités bouddhistes, pour lesquelles la notion de « moi », d’identité, est une illusion dont il faudrait se débarrasser, l’Écriture enseigne la continuité de l’existence. L’être humain créé à l’image de Dieu a de la valeur et continue d’exister pour l’éternité — soit dans la présence de Dieu, soit séparé de Dieu.
    Quand Job, dans son contexte de souffrances, réfléchissait à son avenir, il a confessé sa confiance en sa résurrection future. Il s’exclama : « Je sais que mon Rédempteur est vivant, et qu’il se lèvera le dernier sur la terre. Quand ma peau sera détruite, il se lèvera ; après que ma peau aura été détruite, moi-même je contemplerai Dieu. Je le verrai, et il me sera favorable ; mes yeux le verront, et non ceux d’un autre ; mon âme languit d’attente au-dedans de moi. » (Job 19.25-27) On perçoit l’absolue certitude de Job dans la continuation de son existence en tant que Job, avec ce qu’il a vécu, ce qu’il a connu, lui, en personne.
  1. Quand Dieu se présente comme le « Dieu d’Abraham, d’Isaac et de Jacob », ces hommes sont morts. Mais ils existent devant Dieu en tant qu’êtres humains identifiables. Jésus ajoute d’ailleurs immédiatement : « Dieu n’est pas le Dieu des morts, mais des vivants. » (Marc 12.27) Ces patriarches vivent dans la présence de Dieu avec leur nom, leur identité.
  2. Quand Lazare est porté dans le sein d’Abraham, il avait la forme… de Lazare ! Le riche l’a reconnu sans difficulté.
  3. Quand Jésus a été transfiguré, Moïse et Élie sont apparus et les disciples ont perçu que ces deux grands hommes du passé étaient en face d’eux, alors que, bien sûr, ils ne les avaient jamais vus auparavant. Ont-ils été présentés ? En tout cas Moïse et Élie existent encore dans leur identité, et cela nous fait penser que l’on pourra se reconnaître. Par quel mécanisme ? Par une intuition qui aujourd’hui nous échappe ? Nous ne le savons pas. Mais nous pourrons fréquenter des croyants d’autrefois en tant que personnes qui ont eu un certain vécu et certaines relations.
  4. Quand Jésus est ressuscité, les disciples l’ont reconnu, ils ont mangé avec lui, discuté avec lui.1
  5. Lorsque le voile se lève en Apocalypse 6.9-11 sur les morts qui attendent la résurrection, on perçoit qu’ils sont conscients de ce qui leur est arrivé : « Jusqu’à quand, Maître saint et véritable, tarderas-tu à juger, et à tirer vengeance de notre sang sur les habitants de la terre ? » Ils prient pour que justice soit faite face à ce qu’ils ont subi ici-bas.
  6. Le passage par la mort indique une continuité de notre existence intime et personnelle : « Nous sommes pleins de confiance, et nous aimons mieux quitter ce corps et demeurer auprès du Seigneur » (2 Cor 5.8).

Nous nous reconnaîtrons, c’est certain. Nous pourrons demander à Daniel ce qu’il avait compris des visions qu’il rapporte, discuter avec Abraham sur ce qu’a été pour lui le départ vers l’inconnu, se réjouir avec Jérémie que ses lamentations aient pris fin, échanger avec Calvin pour clarifier des points obscurs de ses écrits !

Il me semble que, tout en gardant le souvenir de nos liens, nous ne resterons pas dans ces liens. Avec ma femme et nos enfants nous serons, j’imagine, dans une proximité affective particulière (l’amour ne cesse pas avec le paradis), mais la nature de ces relations aura changé. La Bible ne précise pas davantage, mais nous serons, fondamentalement, des frères et sœurs, des cohéritiers de Jésus-Christ.

Bien entendu, il n’y aura plus de péché. À ce titre, j’ai de la peine à m’imaginer ce que je serai, et ce que seront mes proches. Les rapports seront radicalement transformés. Nous serons passés par le tribunal de Christ ; tous les conflits que nous aurons pu vivre auront été résolus. Nos cœurs auront été transformés par la résurrection. Nous aurons été consolés des douleurs de la vie et nous pourrons nous regarder d’une manière différente, nouvelle, totalement apaisée.

Quel bonheur de former tous ensemble, une famille parfaite, un peuple de toutes nations, qui aime Christ, dans un monde qui ne connaîtra ni guerre, ni racisme, ni égoïsme, ni domination… dans un amour parfait et complet à l’image de celui de Christ. C’est ce qui rend le paradis indescriptible !

Sophonie 3.9 annonce : « Alors je donnerai aux peuples des lèvres pures, afin qu’ils invoquent tous le nom de l’Éternel, pour le servir d’un commun accord. » Quelle belle perspective nous attend ! La place que Jésus nous prépare sera heureuse, joyeuse et pleine de satisfactions dans les relations que nous aurons les uns avec les autres. Cela doit nous donner le désir de nouer plus fortement dès maintenant des liens entre nous, anticipant cette dimension de l’éternité… et aussi de continuer à prier pour nos proches, ceux que nous aimons, et qui n’ont pas accepté Christ dans leur vie.

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  1. Le fait que les disciples d’Emmaüs ne reconnaissent pas Jésus n’infirme pas le point. Miraculeusement, « leurs yeux étaient empêchés » dans une démarche pédagogique voulue par Jésus pour les faire progresser.
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Varak Florent
Florent Varak est pasteur, auteur de nombreux livres. Il est aussi conférencier, et professeur d’homilétique à l’Institut biblique de Genève. Il est le directeur international du développement des Églises au sein de la mission Encompass liée aux églises Charis France. Il est marié avec Lori et ont trois enfants adultes ainsi que quatre petits-enfants.