Pourquoi tardes-tu? Lève-toi!
Un petit problème a marqué notre voyage en Egypte et Israël. Nous nous étions promis de ramener de ce merveilleux voyage une ample moisson de diapositives destinées à régaler nos enfants et de nombreux amis. J’ai donc fait preuve d’un maximum de zèle, d’application et d’ingéniosité, déployant tous mes efforts pour réaliser de beaux clichés. Dans cette chasse aux trésors, chaque joyau «mis en boîte» nous faisait chaud au coeur. Saisi d’une folle envie de rire aux éclats, je me revois encore, au petit matin, parcourant ventre à terre le site majestueux et bouleversant du Sinaï. Partis de longues heures avant l’aurore, nous avions grimpé vers un des sommets. Un vent glacial soufflait en rafales. A notre grande surprise, la neige s’était mise à tomber. Puis, l’orage avait éclaté, impressionnant comme pour nous rappeler que 35 siècles plus tôt la tempête s’était déchaînée sur cette même montagne lorsque Dieu avait donné sa loi à Moïse. Nous étions très émus, Finalement, bien que parvenus à une heure du sommet, il nous fallut rebrousser chemin sur les conseils du bédouin qui nous servait de guide.
Bien requinqué par un café chaud, je repartis bien vite avec mon appareil, décidé à fixer ce paysage splendide sur la pellicule. Malgré l’expédition nocturne, j’accumulais encore des kilomètres, transcendé par la beauté écrasante d’un endroit si crucial daps l’Histoire de l’humanité. Chaque photo réalisée était un sujet de joie. Quelle belle et riche moisson! Les jours suivants, je continuais à chasser l’image avec volupté.
De retour à la maison, l’heure du bilan est venue avec l’arrivée des diapositives. Elles étaient pour la plupart… plus noires que la nuit du Sinaï! Quelle déception! Un petit quelque chose n’avait pas fonctionné. Tout laissait pourtant croire que la pellicule, docile, voyageait elle aussi et accueillait toutes les richesses que je lui confiais jour après jour. Or, il n’en était rien. Le film n’avançait pas, refusant ainsi de s’exposer à la lumière et de laisser s’imprimer sur lui l’extraordinaire beauté des paysages et les péripéties de notre voyage. Je m’étais donc démené comme un guignol… pour rien!… ou plutôt pour pouvoir vous faire part de la réflexion que voici.
Beaucoup d’hommes ressemblent à mes films. Dieu nous a tous remarquablement équipés afin que nous puissions découvrir sa beauté et recevoir son salut. De diverses manières Il nous expose à sa lumière, utilisant pour cela une infinie variété de situations et de moyens destinés à nous le faire connaître. Et pourtant, trop souvent rien ne se passe! Certaines personnes usent même les bancs d’une église ou les pages d’une Bible des années durant sans qu’il y ait le moindre changement dans leur vie. Les ténèbres continuent.
La Bible contient cette extraordinaire affirmation destinée à tous les hommes: c’est par la grâce que vous êtes sauvés, par le moyen de lafoi. Et celà ne vient pas de vous, c’est le don de Dieu. Ce n’est point par les oeuvres afin que personne ne se glorifie(Eph 2.8-9). Est-ce à dire que nous devrions rester passifs et nous borner à attendre je ne sais quelle illumination intérieure qui magiquement ferait de nous les heureux bénéficiaires de la générosité inouïe de Dieu? Christ a effectivement TOUT ACCOMPLI lorsqu’il mourait sur la croix, payant intégralement la rançon réclamée par la loi de Dieu. Ce n’est ni par des choses périssables, ni par de l’argent ou de l’or que nous avons été rachetés de la vaine manière de vivre héritée de nos pères, mais par le sang préciëux de Christ, comme d’un agneau sans défaut et sans tache (I Pi 1.18-19). Mais ce salut devient nôtre personnellement par le moyen de la foi. Page après page, la Bible, parole de Dieu, invite l’homme à s’approprier le salut, la vie nouvelle et toutes les richesses de Christ par un acte de foi; « Convertissez-vous! » « lève-toi! » « reviens à moi! » « quitte tes idoles! « Le philosophe danois Kierkegaard a dit: «Il est difficile de croire, non parce qu’il est difficile de comprendre, mais parce qu’il est difficile d’obéir». La vraie foi est confiance agissante, obéissance active, engagement personnel de l’être tout entier. Le vent de l’Esprit de Dieu fait avancer le bateau de notre vie dans la mesure où nous hissons la voile de notre volonté délibérément engagée dans un processus d’obéissance à la parole parfaitement fiable de Dieu.
C’est lorsque les sacrificateurs portant l’arche de l’alliance se sont mouillés les pieds dans le Jourdain en crue que son cours tumultueux s’est arrêté pour un temps (Jos 3.13-17). Naaman, le général syrien lépreux, n’a-t-il pas dû se plonger sept fois dans ce même fleuve pour signifier sa foi dans les promesses de guérison du Dieu d’Israël (2 Rois 5)? Rahab la prostituée s’est hâtée d’attacher le cordon cramoisi à sa fenêtre pour échapper au jugement de Dieu (Jos 2). Le fils prodigue s’est levé pour retourner vers son père (Luc 15.11-32) le percepteur Zachée est descendu de son arbre pour accueillir Jésus (Luc 18.18-30)…
Ne soyez donc pas comme mes films! Engagez-vous, avancez, exposez tout le film de votre vie à sa lumière guérissante. Que la beauté de Christ puisse s’imprimer sur toute la pellicule de votre personnalité. Pardon de l’exprimer ainsi: laissez-vous «embobiner» par le Christ vivant dont les promesses ne sont pas du toc. Tournez-vous résolument vers lui en abandonnant vos idoles à la fois creuses et cruelles. Répondez positivement à l’interpellation qui, sortant Saul de Tarse d’un abîme de regrets, lui fit goûter les délices du pardon total de Dieu et la joie profonde du service de Jésus-Christ: Et maintenant, pourquoi tardes-tu? Lève-toi. sois baptisé, et lavé de tes péchés, en invoquant le nom du Seigneur (Act 22.16).