Share on FacebookShare on Google+Tweet about this on TwitterShare on LinkedInEmail this to someonePrint this page

Théologie biblique, Théologie humaine

Le mot « théologie » vient du grec ancien et se compose de « Théos » qui signifie « Dieu », et de « logos » – « discours »,. qui se traduit ici plutôt par « connaissance ». Etymologiquement, théologie veut donc dire : connaissance ou science de Dieu.

Comment peut-on connaître Dieu ?

A. Une première source de connaissance est la création, laquelle témoigne d’un Créateur tout-puissant et merveilleusement intelligent, ainsi que l’exprimait le psalmiste: « Les cieux racontent la gloire de Dieu, et l’étendue manifeste l’oeuvre de ses mains »(Ps. 19: 2).

Dans le Nouveau Testament, l’apôtre Paul écrit: « Ce qu’on peut connaître de Dieu est manifeste, Dieu le leur ayant fait connaître. En effet, les perfections invisibles de Dieu, sa puissance éternelle et sa divinité, se voient comme à l’oeil nu, depuis la création du monde, quand on le considère dans ses ouvrages » (Ro. 1 : 19-20).

B. Une deuxième source de connaissance est la conscience, qui, elle, parle d’un Dieu juste et saint. « Les païens qui n’ont point de loi… montrent que l’oeuvre de la loi est écrite dans leur coeur, leur conscience en rendant témoignage, et leurs pensées s’accusant ou se défendant tour à tour » (Ro. 2: 14-15). Il est en outre rappelé que « Dieu a mis dans le coeur de l’homme la pensée de l’éternité » (Eccl. 3: 11).

C. Ces deux sources ont toutefois été atteintes par les conséquences de la chute de l’homme dans le péché, et dès lors « la création a été soumise à la vanité » (Ro. 8 : 20). La conscience souillée n’est pas un guide sûr, car « Il n’y a point de juste, pas même un seul… tous sont égarés, tous sont pervertis » (Ro. 3: 10-11).

D. Dieu s’est alors révélé à l’homme par la Bible inspirée de Lui, selon qu’il est écrit: « Toute Ecriture est inspirée de Dieu, et utile pour enseigner, pour convaincre, pour corriger, pour instruire dans la justice, afin que l’homme de Dieu soit accompli et propre à toute bonne oeuvre » (2 Tim. 3: 16-17).

La bonne théologie est donc celle qui a pour règle absolue la Bible, et celle-ci s’interprète par elle-même, sous l’action du Saint-Esprit, agissant dans le coeur et l’esprit du croyant.

Situation actuelle

Notice de la rédaction. -Il est à remarquer que notre frère en Christ. M. Beauverd, ne donne dans ce deuxième chapitre de son étude, que quelques exemples. Ils ont été choisis entre beaucoup. Ce n’est là qu’un coup d’oeil restreint de la situation générale dans nos pays dits christianisés. A nous de prendre garde.

Nous vivons dans un temps où, hélas, le plus souvent, les théologies humaines ont pris le pas sur la théologie biblique. On a vu apparaître les « théologies de la mort de Dieu », puis, plus récemment encore, les « théologies de la violence », distinguant entre ce qu’on a appelé la « bonne violence », révolutionnaire et marxiste, et les « mauvaises violences », c’est-à-dire toutes celles qui ne vont pas dans le sens de l’histoire comme le conçoit le communisme !

Sous prétexte d’ouverture au monde, on a élaboré des « théologies de la révolution », oubliant que « la sagesse de ce monde est folie au- près de Dieu » (I Cor. 3: 12).

La théologie biblique insiste sur le fait que « Dieu est au ciel et l’homme sur la terre » (Eccl. 5 : 1 ). Certains « théologiens », de trahison en trahison, ont fini, à la suite de Feuerbach, par considérer que ce n’est pas Dieu qui a créé l’homme à son image, mais plutôt l’homme qui aurait créé Dieu à la sienne, et que, finalement, l’homme serait Dieu !

Sans aller aussi loin, et comme le relève Jean Brun dans son excellent livre « A la recherche du paradis perdu », le plus souvent, dans les églises officielles, il n’est plus de bavardage répétant qu’il faut agir, ou d’idée aberrante, qui ne soient aussitôt consacrés par la formule rituelle: « A travers les outrances d’une telle attitude, des questions nous sont posées et chacun doit « se sentir concerné ». Il suffit qu’une chose existe pour qu’elle soit aussitôt tenue pour « valable » et pour « faisant problème ». On gobe ainsi n’importe quoi avec la préoccupation anxieuse de ne pas laisser invendu le dernier produit offert sur la place! …Le christianisme (ou plutôt une certaine chrétienté) met aujourd’hui un point d’honneur à aller chercher ses aliments dans ce qui lui est essentiellement étranger ».

Comme le disait déjà Kierkegaard: « Tout ce qu’autrefois on regardait avec horreur comme des manifestations d’une rébellion impie devient aujourd’hui la marque d’une nature profonde et géniale » !

La plupart des théologiens, consciemment ou non, lisent les Saintes Ecritures à la lumière de présupposés philosophiques qui sont totalement étrangers à la Révélation. St-Augustin s’écriait autrefois: « Qui veut donner le sens de l’Ecriture et ne le prend point de l’Ecriture, est ennemi de l’Ecriture ».

On parle, à tort (surtout !) et à travers (souvent !) de « démythologiser » la Bible, dans la plupart des facultés de théologie. En fait, comme l’écrit encore excellemment Jean Brun: « La véritable démythologisation dont la théologie devrait assurer la direction, est celle qui consisterait à faire prendre conscience aux hommes que les trois grands mythes du 20e siècle sont l’histoire, la science et la politique. Leur faire prendre connaissance de cela serait leur donner vraiment un sens critique ».

A l’heure actuelle, la plupart des théologiens préfèrent rechercher les « conduites suicidaires, nourrir le plus grand nombre possible de chevaux de Troie et devenir les courtisans de tous les philosophes…  »

Sous certaines latitudes, on parle d’une « théologie de l’authenticité », cachant mal un désir de retour au paganisme. D’autres fois, et sous prétexte de lutter contre le matérialisme, on déclare que le moment serait venu d’unifier les religions monothéistes, ce qui ne pourrait aboutir qu’au syncrétisme et à l’antichrist.

Ce sont ces diverses et contradictoires théologies humaines qui vident les églises et qui sont coupables de la déchristianisation croissante de l’Europe. L’écrivain et historien français Pierre Chaunu, professeur à la Sorbonne, écrit au sujet des grandes églises historiques, dans son remarquable livre « La Mémoire et le Sacré » : « La crise la plus importante de ce temps est la crise des églises… Elles ont perdu en 15 ans (en Occident) la moitié de leur audience… Les grandes églises officielles ont perdu, ce qui est infiniment plus grave, les neuf-dixièmes du contenu du message traditionnel… L’affaiblissement et la perversion du discours des églises chrétiennes est l’élément clé de la crise de notre civilisation ».

Que faire dans cette situation ? Comment réagir ?

Il n’y a pas d’autres remèdes que ceux préconisés par la Parole de Dieu. Pour le croyant individuel et engagé dans le combat de la foi et pour la foi, il y a l’exhortation de l’apôtre Paul en 2 Tim. 4: 2-4: « Prêche la Parole, insiste en toute occasion, favorable ou non, reprends, censure, exhorte, avec toute douceur et en instruisant. Car il viendra un temps où les hommes ne supporteront pas la saine doctrine; mais ayant la démangeaison d’entendre des choses agréables, ils se donneront une foule de docteurs selon leurs propres désirs, détourneront l’oreille de la vérité, et se tourneront vers les fables».
Pour l’Eglise chrétienne dans son ensemble, que faire ?
Il n’ya pas d’autre chemin que celui de l’humiliation, de la repentance et du retour à « la parole et au témoignage » et à la fidélité aux « sentiers anciens »
, ainsi qu’il est écrit dans Esaïe 30: 21 : « Tes oreilles entendront derrière toi la voix qui dira… voici le chemin, marchez-y ».

La promesse et l’appel divins retentissent: « Si mon peuple sur qui est invoqué mon nom s’humilie, prie, et cherche ma face, et s’il se détourne de ses mauvaises voies, – je l’exaucerai des cieux, je lui pardonnerai son péché, et je guérirai son pays » (2 Chron. 7 : 14).



* * *

Share on FacebookShare on Google+Tweet about this on TwitterShare on LinkedInEmail this to someonePrint this page