Le livre du prophète Malachie
I. Vue d’ensemble du livre
1. Auteur
Malachie (1.1) nous est connu seulement par ce livre. Son nom signifie «mon messager». S’agit-il d’un pseudonyme pour mettre en évidence le message lui-même, et non son porteur? Etait-ce un sacrificateur ? (voir Mal. 2.7).
2. Style
20 fois l’Eternel des armées dit! C’est Dieu qui parle dans ce livre; son porte-parole s’efface. Selon Genèse 2.1, les cieux et leur armée correspondent à l’ensemble de la création et des créatures célestes. L’Eternel des armées n’est donc pas le Dieu de la guerre, mais le créateur souverain de tout; c’est la plus haute autorité. Ce qu’il dit doit être pris au sérieux.
3. Destinataires
Israël (1.1), fils de Jacob (3;6) = le peuple de Dieu
Sacrificateurs (1.6; 2.1) = ses conducteurs
Ceux qui craignent l’Eternel (3.16; 4.2) = les fidèles
4. Date
Environ 450 ans avant Jésus-Christ. Dernier mot de Dieu à son peuple, dans l’ancienne alliance.
5. Circonstances
Rentré de l’exil à Babylone, en partie dès 536av .J.-C. Le peuple d’Israël a retrouvé son pays, son indépendance nationale, sa vie politique (non plus sous un roi, mais un gouverneur, 1.8) et religieuse (sacrificateurs, 2.1).
Mais une mentalité nouvelle a remplacé l’enthousiasme des pionniers du retour de la captivité (comme Israël aujourd’hui). L’élan du coeur n’y est plus. La médiocrité s’est installée dans les moeurs.
6. Verset-c1é: 1.2
L’amour de Dieu demeure la base de ses relations avec son peuple, même lorsqu’il l’ avertit et le reprend. Dieu ne nous abandonne pas aux conséquences de nos fantaisies et de péchés. La patience de notre Seigneur est votre salut (2 Pi. 3.15). Souvenons- nous en avec reconnaissance et humilité!
II. La misère du peuple de Dieu
1. Sa manifestation
A chaque page du livre apparaît le tableau d’un peuple malheureux, sans joie, subissant les routines de la vie.
1.13: quelle fatigue!. L’ennui.
2.9: favoritisme dans l’application de la loi.
13: larmes et gémissements, quel culte!
14: divorce, répudiation, traîtrise.
3.5: magiciens, adultères, parjures, exploiteurs, injustes, sans respect de Dieu ( cp. 2 Tim. 3.1-5).
11: récoltes ravagées, disette.
15: la morale à l’envers.
Lassitude et mépris de tout engendrent la dépression et mènent au désespoir sans issue, comme dans notre société moderne.
2. Sa cause
A 7 reprises, et dans 7 domaines, apparaît la contestation de la Parole de Dieu. Mais Dieu accepte d’entrer en discussion avec son peuple contredisant; avec patience, son amour plaide le salut du pécheur (Es 1.18).
a) La contestation (dans le peuple de Dieu!)
1.2 : l’amour de Dieu méconnu
1.6 : le nom de Dieu méprisé
1.7, 12: la table du Seigneur profanée
2.17 : la justice de Dieu niée
3.7 : l’intimité de Dieu abandonnée
3.8 : les dons de Dieu oubliés
3.13 : l’honneur de Dieu calomnié
Dans l’Eglise aussi se trouve ce climat, hélas!
L’amour de Dieu est pourtant prouvé (Rom 5.8), même lorsqu’il discipline et corrige les siens, en vue de leur bien (Héb 12.6-11).
Le nom de Dieu doit être confessé dignement par ceux qui se réclament de lui (1 Pi 4.14-16).
La table du Seigneur impose une discipline sérieuse (1 Cor 11.23-32) pour tout participant au repas du souvenir dans l’espérance.
La justice de Dieu et ses conséquences éclatent à la croix (Rom 3.26), sans égard à l’injustice des hommes.
L’intimité de Dieu est offerte, précisément, à l’église qui a mis le Seigneur à la porte (Apoc 3.20) !
Les dons de Dieu invitent à reconnaître que tout vient de lui, afin qu’on lui rende ce qui lui revient, c’est-à-dire toute la personne du croyant, comme le seul culte logique (Rom 12.1).
L’honneur de Dieu devrait être le souci constant du racheté qui lui doit tout, quelles que soient les circonstances et la manière (Phil1.20)
b) Le vrai problème
Ce profond désaccord entre Dieu et son peuple révèle une réalité douloureuse:
a) l’éloignement de Dieu; il a été évacué de la vie, malgré des pratiques maintenues selon la tradition.
b) Un coeur tiède et partagé n’entraîne pas le rejet, mais la désapprobation de Dieu (Apoc 3.16).
c) Un échec dans la vie du peuple de Dieu, puisqu’il y veut et produira en son temps:
-une offrande agréable (3.4)
-une bénédiction abondante (3.10)
-un bonheur mondialement reconnu pour le pays d’Israël (3.12)
-une expansion et prospérité (4.2)
3. Son remède
Il ne peut consister qu’en la suppression des causes profondes du mal; Dieu seul est le remède.
a) La supplication de repentance, après avoir compris et confessé le péché: 1.7.
b) Le retour à Dieu, de coeur, et non dans la forme de la piété seulement: 3.7.
c) La reconnaissance en actes (3.10) conduira à la bénédiction (2 Cor. 9.6- 7).
III. La ressource du peuple de Dieu
1. Dans le peuple
Lassitude et mépris de Dieu mènent à la décadence sans espoir un peuple qui croit encore être le sien. Il subsiste pourtant un reste de fidèles: 3.16-18; un glorieux avenir lui est promis.
Ceux qui craignent l’Eternel ont conservé le saint respect dont il est digne. Ils se reconnaissent dans l’échange de leur préoccupation entre eux; même sans parler à Dieu, ils ont été reconnus et entendus. Le souvenir de leur échange est écrit devant Dieu.
La crainte de l’Eternel est le commencement de la sagesse (Job 28.28).
2. En Dieu
Dieu reste le seul véritable espoir pour son peuple, à cause de ce qu’ il est et de ce qu’il a fait.
2.1 Sa nature
a) Dieu est grand dans le monde (et non seulement dans son peuple) :
-1.5 annonce déjà l’expansion mondiale de l’évangile
-l.11 l’offrande annoncée est le culte en Esprit et en vérité de l’Eglise, en tous lieux, où l’Agneau de Dieu est au centre des louanges;
-1.141e jugement des nations est en vue.
b) Dieu est fidèle
-à son alliance avec Lévi, pour la sacrificature: 2.4-6; 3.4 (Jean-Baptiste, fils du sacrificateur, était Lévite)
-à lui-même: 3.6 (pour le maintien de son peuple); c’est aussi vrai pour l’Eglise (2 Pi 3.15)
2.2 Son action
a) Dieu choisit Jacob (méprisé) plutôt qu’Esaie (1.3), dont les descendants (Edom) s’opposèrent au passage d’Israël vers Canaan (Nom 20.18-21).
C’est l’effet de sa miséricorde (Rom 9.13-16). Dieu choisit les humbles (I Cor 1.27-29).
b) Dieu envoie un précurseur (3.1; 4.5), avant de venir lui-même dans son Fils (3.1).
c) Dieu confie son peuple à un guide, laloi (4.4). Elle sera un conducteur vers Christ (GaI. 3.23-26), qui seul peut l’accomplir pour nous.
L’Eglise aussi est gardée par la foi, en vue du salut (I Pi 1.5; Tite 2.12-14), dans l’attente du retour du Seigneur (Jean 14.3; Act 1.10-11; I Cor 15.51-52; I Thes 4.16-18).