Dossier: L'évangélisation personnelle
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L’évangélisation personnelle

L’ÉVANGÉLISATION PERSONNELLE

« Papa ! Maman ! Hier soir j’ai accepté Jésus-Christ comme mon Sauveur. Il a pardonné tous mes péchés et m’a donné la vie éternelle. J’irai au ciel et je veux que nous allions tous au ciel. Si vous n’acceptez pas Jésus comme votre Sauveur, vous irez en enfer ! » Cette lettre à mes parents est ma première expérience d’évangélisation personnelle, pleine de fougue et bien peu diplomatique ! Mon père s’est converti une semaine après, et ma mère est revenue au Seigneur (je ne savais pas qu’elle était chrétienne ; le savait-elle elle-même ?). J’avais 16 ans et depuis le virus de l’évangélisation personnelle ne m’a pas quitté.

L’évangélisation personnelle

Je vous propose une définition populaire : « L’évangélisation n’est autre qu’un pauvre disant à un autre pauvre où il peut trouver du pain ! » L’évangélisation est donc une activité joyeuse et sérieuse d’un pécheur repenti qui a rencontré authentiquement et personnellement le Seigneur Jésus-Christ comme Sauveur, et qui a envie de partager la Bonne Nouvelle avec d’autres (1 Cor 15.3-4 ; Tite 2.13-14 ; Gal 1.3-4). Les premiers disciples avaient des cœurs remplis et pressés par l’amour de Christ (2 Cor 5.14-15). Êtes-vous aussi motivé par l’amour de Christ ?

Historiquement, l’évangélisation a commencé en Actes 2. En lisant le livre des Actes en entier, nous comprenons ce qu’ont été le contenu, les méthodes, la manière de faire, les résultats et l’opposition à Jésus et à ses témoins.

La première méthode d’évangélisation était de personne à personne (cf. Act 11.19-21). Parfois, les apôtres avaient également l’occasion de partager la vérité en public devant des foules. J’étais encore un jeune converti avec un bagage de 5 ans et demi de vie chrétienne, dans le port de Barbade, lorsque l’Esprit m’a interpellé : « Va prêcher la nouvelle naissance selon Jean 3 ! » Je suis monté sur une voiture et, de là, je prêchais Jésus du mieux que je le pouvais. J’entendais ici et là des « amen ». Depuis, le Seigneur m’a donné régulièrement des occasions de prêcher dans la rue. Remarquez que le plus souvent dans l’histoire de l’Église, les grandes réunions n’étaient pas possibles : l’Évangile ne progressait que par des individus convaincus (cf. Mat 28.18-20 ; Act 1.8). Témoigner pour Jésus n’est pas une option. C’est un choix joyeusement assumé sous l’animation de l’Esprit qui veut nous employer pour parler de Jésus-Christ. Celui qui a été arraché à Satan, qui ne veut pas que les perdus aillent en enfer et qui vit pleinement la vie de Jésus est porté vers les perdus !

Durant de nombreuses années en Occident, les églises ont laissé le travail aux grands évangélistes itinérants prêchant dans les grandes réunions ! Le témoignage personnel n’était plus guère encouragé. Aujourd’hui, nous avons besoin de vivre un réveil personnel et redonner à l’évangélisation personnelle toute son importance.

Persévérer dans le témoignage

Cher lecteur, je ne cherche rien d’autre que de vous encourager à partager Jésus-Christ avec les autres. Voici comment Dieu m’a amené à témoigner avec l’aide du Saint-Esprit depuis 60 ans de différentes manières et dans des endroits très divers. Oui ! Si l’Esprit a pu utiliser un jeune ignorant de toute bonne doctrine qui vivait sans Dieu, il peut aussi vous utiliser pour attirer l’attention de ceux qui vous entourent vers Jésus-Christ (1 Cor 1.17 ; Act 26.17-18). Il le fait en remplissant votre cœur d’amour pour les autres sous la direction de l’Esprit, car c’est lui qui sait témoigner.

J’ai été profondément captivé par le Seigneur Jésus qui m’a sauvé et qui a immédiatement révolutionné mon quotidien : « En effet, si je suis hors de sens, c’est pour Dieu ; si je suis de bon sens, c’est pour vous. Car l’amour de Christ nous presse, parce que nous estimons que si un seul est mort pour tous, tous sont donc morts ; et qu’il est mort pour tous, afin que ceux qui vivent ne vivent plus pour eux-mêmes, mais pour celui qui est mort et ressuscité pour eux. » (2 Cor 5.13-15) Avec force, il opérait en moi et à travers moi pour ceux qui se trouvaient autour de moi. Je me rendais compte que tous les hommes marchant dans le monde étaient perdus, je souhaitais qu’ils entendent parler de Jésus-Christ !

Pour témoigner de Jésus-Christ, voici deux éléments nécessaires :

1)  La prière, constamment la prière, pour rester dépendant du Saint-Esprit qui va créer des occasions pour que nous puissions partager le Seigneur au travers de l’Évangile.

2)  La connaissance de passages clés répondant à quatre questions :

a)  Pourquoi Jésus est-il venu ? (1 Tim 1.15 ; Luc 19.10 ; Marc 2.17 ; Rom 5.6, 8)

b)  Qu’a fait Jésus pour pardonner et sauver les pécheurs ? (1 Cor 15.3 ; 1 Pi 2.24 ; 3.18 ; Héb 9.26)

c)  Comment le pécheur peut-il être sauvé ? (Act 3.19 ; 16.31 ; Jean 3.16 ; 20.31 ; Éph 2.8-9)

d)  Quelle assurance peut-on avoir d’être sauvé ? (Jean 1.12-13 ; 5.24 ; 10.27-29 ; Rom 10.9-11 ; Éph 2.4-9 (dont une preuve concrète au verset 9) ; Col 1.12-14).

 Quand faut-il témoigner ?

Où que l’on soit, dans un esprit d’attente et avec le désir de parler du Seigneur, l’Esprit ouvrira la porte. En avion, en train, en voiture, en marchant, dans la rue, dans une maison, etc. C’est mon expérience. La plus grande difficulté est de construire un « pont » avec l’autre pour lancer la conversation. Par exemple, un jour, je me suis trouvé aux urgences à l’hôpital à 2 heures du matin dans la salle d’attente avec un jeune, crâne rasé, longue barbe noire, visage basané : je savais que j’avais à faire à un musulman ! J’ai beaucoup prié et cherché quelle question poser pour briser cordialement le silence. Banalement, j’ai lancé la question : « Pourquoi êtes-vous ici ce matin ? » Ça démarrait… Serais-je capable d’utiliser ses réponses pour lui poser d’autres questions ou lui adresser un propos personnel ? D’un seul coup, je lui demande : « Êtes-vous pratiquant » ? Le reste a été facile, il m’a fallu construire mes questions sur ses réponses. Lui, curieux, commençait à me poser des questions. J’ai pu lui donner un Nouveau Testament de poche à un moment propice et surtout parler de Jésus et de ce qu’il avait fait en moi. Ainsi, notre tâche est d’amener intelligemment et humblement le pécheur de là où il est spirituellement vers Jésus-Christ. Sème avec vérité et avec amour, l’Esprit s’occupe de la suite.

Selon le contact et le temps déjà engagé dans la conversation en attendant une ouverture naturelle, on peut poser des questions comme : « Est-ce que vous savez pourquoi vous êtes sur cette terre ? », « Où irez-vous après cette vie ? » ou « Avez-vous l’espérance de vivre avec Dieu après votre mort ? » En restant en prière, l’Esprit sera capable de vous diriger pour savoir que dire. Beaucoup de nos questions et réponses sont apprises en tâtonnant au cours du temps. Ne vous laissez pas décourager ! J’aime donner soit un Évangile, soit un Nouveau Testament de poche après une rencontre, même de quelques minutes, « J’aimerais vous remercier pour votre aide, veuillez accepter ce cadeau comme un souvenir de notre rencontre. » Je sème pour l’éternité. Même après 60 années de témoignage personnel, je suis constamment dans une attitude de prière en vue de laisser l’Esprit mettre les mots dans ma bouche, souvent soudainement sans les avoir cherchés.

Qu’il soit clair pour chacun qu’il n’existe pas qu’une seule, ni plusieurs méthodes sûres pour garantir des fruits ! Le Saint-Esprit nous formera petit à petit avec sa méthode, celle qui colle avec notre personnalité, notre arrière-plan et notre expérience. Ce qui est important, c’est notre désir d’être utilisé parce que nous aimons le Seigneur et que nous voulons que notre interlocuteur puisse rencontrer le Seigneur. Les méthodes varient selon la situation : dois-je parler, offrir un Nouveau Testament de poche, donner un traité, etc ? Restez éveillé à ce que votre interlocuteur fait ou dit à tel moment. Cherchez à comprendre à quel type de personne vous avez à faire.

Pièges à éviter

Il existe des pièges qui nous empêchent de témoigner, tous viennent en dernière analyse de l’Ennemi qui craint de perdre les siens par leur conversion à Christ :

?  On n’est pas en communion étroite avec le Maître.

On n’est pas quotidiennement dans la Parole pour rester tout près de son cœur.

On est dans un état de péché non confessé.

On n’aime pas les perdus (ayant comme fausses pensées : « Qu’ils se débrouillent par leurs propres efforts pour trouver le Seigneur  », ou « S’ils sont des élus, ils seront sauvés sans mon effort ! »)

On est pris par tellement de soucis qu’on a oublié l’amour pour les âmes (1 Cor 5.13-15) et la mission donnée par le Seigneur (Act 1.8).

On suit une tradition où l’évangélisation personnelle n’est ni une priorité ni une nécessité.

On n’a ni vision ni conviction que le Seigneur pourrait nous utiliser.

On a peur de ce que vont penser ou dire les autres, « fanatique, retardé, égoïste, sectaire, intolérant, ignorant, etc. »

 Rappelez-vous alors de l’exemple de Paul : « Et c’est à cause de cela que je souffre ces choses; mais je n’en ai point honte, car je sais en qui j’ai cru, et je suis persuadé qu’il a la puissance de garder mon dépôt jusqu’à ce jour-là. » (2 Tim 1.12)

Aider à prendre une décision

Quant à demander à celui à qui on a présenté Jésus-Christ de prendre une décision, je crois qu’il faut être très sensible à l’Esprit. A-t-il bien compris la vérité (le péché, sa condamnation, l’œuvre de Jésus sur la croix, la nécessité de la repentance, etc) ? Possède-t-il un vrai esprit de repentance ? Veut-il « accepter le Seigneur » pour nous plaire ? Un jour, un étudiant universitaire est venu à moi pour « accepter Jésus », mais en parlant avec lui, j’ai compris qu’il ne se sentait pas pécheur. Je lui ai dit de revenir vers moi quand il se sentirait vraiment pécheur, puis nous discuterions à nouveau ! Quelques semaines après, il s’est humilié dans sa chambre se reconnaissant comme un pécheur. Il a accepté Jésus comme Sauveur, et sa vie fut changée.

Enfin, comment aider une personne sincère et qui comprend l’essentiel de l’Évangile à rencontrer Jésus-Christ par la foi ? Je propose quatre étapes essentielles d’une prière authentique. Notez que répéter la confession suivante comme un rituel ne fera pas l’affaire ! Cette prière comporte les éléments importants d’une confession sincère, mais il est important que la personne que vous accompagnez la dise avec ses propres mots.

1) « Dieu, je te reconnais comme saint, juste, droit, amour, Créateur. »

2) « Dieu, je reconnais que je suis pécheur, que j’ai péché contre toi et que je suis justement condamné devant toi. »

3) « Dieu, j’ai compris que Jésus a souffert et est mort à la Croix, puni à ma place pour tous mes péchés »

4) « Dieu, Jésus avait dit après sa résurrection que si je lui ouvre mon cœur pour qu’il vienne, il y entrera, pardonnera tous mes péchés, et me donnera la vie éternelle. Maintenant Seigneur Jésus-Christ par la foi, je t’invite dans mon cœur comme mon Sauveur. Merci pour le pardon de mes péchés, le cadeau de la vie éternelle et pour la capacité que tu me donnes de vivre pour toi. Amen. »

C’est important ensuite de prendre le temps de partager des références bibliques traitant de l’assurance du salut1. Vous êtes devenu son père ou sa mère spirituel(le) et avez donc une responsabilité spéciale. Je vous encourage à voir régulièrement cette personne pour l’aider à grandir en Christ. Cela ensemble par la prière, la lecture, l’explication des principes de la vie chrétienne, l’amour de la communion fraternelle, mais aussi pour partager la nécessité de trouver une bonne église en vue de vivre Actes 2.42.

L’évangélisation est un style de vie, plus qu’une activité ponctuelle. Elle est caractérisée par un amour évident, une force de conduite, une vision du bien-être éternel des autres. Si tout cela n’est pas incorporé profondément dans votre âme et votre esprit, confessez-le au Seigneur en lui demandant de révolutionner votre style de vie, pour sa gloire.

1 Jean 3.16 ; 10.27-29 ; Col 2.12-14, entre autres

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McCarty Scott
Scott McCarty a fait ses études en théologie au Dallas Theological Seminary, aux États-Unis. Il exerce un ministère d’enseignement biblique en France depuis 1971. Cofondateur du Centre d’information à l’évangélisation et à la mission à Grenoble, il est membre de Promesses et auteur de nombreux articles.