Petit glossaire de quelques termes difficiles du Lévitique
Expiation : mot traduit également par « propitiation » dans certaines versions. Le terme original est de la même racine que « propitiatoire » et signifie « couvrir ». Théologiquement, certains distinguent, dans l’acte sacrificiel, l’expiation (qui efface les péchés du pécheur) et la propitiation (qui rend Dieu favorable au pécheur). Quoi qu’il en soit, les deux notions sont proches.
Holocauste (litt. « brûlé tout entier ») : sacrifice volontaire, dont la caractéristique était d’être brûlé tout entier sur l’autel (à l’exception de la peau de l’animal).
Propitiation : acte par lequel le péché est couvert aux yeux de Dieu, qui accueille favorablement toute personne qui s’approche de lui sur cette base.
Propitiatoire : couvercle de l’arche de l’alliance (Ex 25.17-22). Le mot hébreu signifie litt. « couverture ». Il est traduit en Héb 9.5 par un mot grec qui signifie litt. « qui apaise ». Le sang déposé sur ce couvercle rendait Dieu favorable (« propice ») envers son peuple et lui permettait de « couvrir » les péchés des Israélites. La traduction anglaise est intéressante : mercy-seat, litt. « siège de miséricorde ».
Pur : état normal de tout objet ou être créé par Dieu. L’inverse est l’état « impur », qui peut affecter une personne, un animal ou un objet de façon temporaire (Lév 12) ou permanente (Lév 11).
Retranché : « être retranché de son peuple » était un jugement encouru lors de certaines infractions à la loi. Cette expression semble avoir recouvert une variété de peines, allant de l’exclusion temporaire du culte communautaire à la mort.
Sacrifice d’expiation : mieux traduit par « sacrifice pour le péché ».
Saint : objet, personne ou acte dédié au service de Dieu. En soi-même, ce terme n’a pas de connotation morale. Il en acquiert souvent une, cependant, car ce qui est mis à part pour Dieu doit correspondre à la nature morale de Dieu (Lév 19.2). L’inverse de « saint » est « souillé ».
Substitution : acte par lequel quelqu’un porte la peine d’un autre ou est sacrifié à sa place. C’était ce qui se passait lorsqu’un Israélite coupable d’un péché apportait une victime pour l’égorger à sa place. L’identification entre le coupable et la victime se marquait par l’imposition des mains sur la tête de la bête. Théologiquement, on peut distinguer la substitution (par laquelle Christ, en mourant à leur place, a porté les péchés de ceux qui allaient croire en lui) de la propitiation (qui permet la disposition favorable de Dieu envers tous ceux qui veulent s’approcher de lui par la foi en Christ). Dit autrement, Jésus s’est offert à Dieu pour tous (propitiation, 1 Jean 2.2), mais ne peut effectivement servir de victime substitutive que pour ceux qui croient en lui (substitution, Héb 9.28).
Tabernacle : temple portatif provisoire. Il comportait trois parties : – le parvis, avec l’autel des holocaustes (ou autel d’airain) et la cuve d’airain, – la tente proprement dite, divisée en : – « lieu saint » (où les sacrificateurs pouvaient entrer), où se trouvaient le chandelier, la table des pains et l’autel d’or (ou autel des parfums), – « lieu très saint » (où seul le grand sacrificateur entrait une fois par an) , où se trouvait l’arche de l’alliance. Le tabernacle subsista jusqu’à l’édification du temple de Salomon (2 Sam 7.6 ; 1 Chr 21.29).
Tente d’assignation ou tente de la rencontre : initialement, elle désignait la tente que Moïse dressa à l’extérieur du camp, après l’épisode du veau d’or, pour symboliser sa séparation d’un peuple coupable (Ex 33.7). Dans cette tente, Dieu descendait pour parler à Moïse (Ex 33. 9-11). Après l’érection du tabernacle, la tente d’assignation s’identifia au tabernacle (Ex 40.2) et il n’est plus question de la tente initiale d’Ex 33. Sur le tabernacle-tente d’assignation, la gloire de Dieu descendit également (Ex 40.34).