Dossier: Le Lévitique : Marcher avec un Dieu saint
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Ma vie, une fête avec Dieu

 

Le cycle des fêtes annuelles (Lévitique 23)

 

Les moments importants de ma vie

Qui d’entre nous n’a pas le désir de faire de sa vie une fête marquée par la joie, la communion, le partage, les relations ? Alors réjouissons-nous, car nous en sommes tous les invités, sans exception. Le maître des cérémonies est un hôte de marque : Dieu ; ces fêtes sont les siennes. Sa volonté et sa joie sont d’être entouré d’un peuple qui lui appartient, qu’il a lui-même approché et rassemblé autour de lui. Il veut partager sa joie et associer à son projet celui ou celle qui répond à cette invitation et accepte de faire de sa vie une fête avec son Dieu.

Le sujet des « fêtes de l’Éternel » au chapitre 23 du livre du Lévitique nous aide à prendre conscience du projet de Dieu pour nous. Il veut nous appeler « à la communion de son Fils Jésus-Christ » (1 Cor 1.9). Nous pouvons envisager ces fêtes comme autant d’étapes de notre vie chrétienne, des jalons dans notre vie spirituelle, de notre naissance jusqu’au ciel

Il est nécessaire de vivre chacune de ces « fêtes-étapes » en profondeur, une première fois, mais cela ne suffit pas ! Nous devrons souvent revisiter chacune d’entre elles pour redécouvrir la grandeur de Dieu. C’est ce que suggère le cycle annuel de ces fêtes.

Les caractéristiques communes de ces fêtes

Résumons quelques traits distinctifs de ces fêtes :
– C’est Dieu qui fixe les rendez-vous et les conditions.
– Ces fêtes ont l’Éternel comme source, comme centre et comme but.
– Des sacrifices sont toujours associés à ces fêtes : Jésus-Christ en est le sujet.
– Ce sont des jours « solennels » : ils marquent un temps particulier, dans un lieu saint.
– Ils sont l’occasion de saintes convocations1 : les invités sont appelés à célébrer sans retenue, à fêter avec exubérance.

Le calendrier biblique et civil

Les fêtes de l’Éternel suivent un cycle annuel. Le calendrier de référence est le calendrier biblique dont le premier mois est celui de Nissan (Habib) correspondant à mars-avril. C’est un calendrier basé sur les cycles lunaires, avec des mois comprenant 29 ou 30 jours. Il manque donc 11 jours à une année complète et, pour éviter un décalage par rapport aux saisons, un rattrapage est institué tous les trois ans ; l’année comprend alors 13 mois.
Ainsi, la priorité de Dieu reste la vie. Comme il a mis l’arbre de vie au milieu du jardin d’Eden, il place le début de l’année au printemps, symbole de vie.

Autres références aux fêtes annuelles de l’Éternel

D’autres textes du Pentateuque font également référence aux fêtes annuelles de l’Éternel (Nom 28-29 ; Deut 16.1-17 ; Ex 23.14-17).
Selon le caractère de chacun des livres, une partie seulement des fêtes est énumérée. Le cadre du livre du Lévitique est « un peuple dans ses relations d’alliance avec l’Éternel ». C’est pourquoi, elles sont toutes mentionnées. Mais nous encourageons le lecteur à lire l’ensemble de ces références pour mieux comprendre le sens de ces fêtes.

Le sabbat : le repos

Avant d’aborder le cycle de sept fêtes annuelles, le ch. 23 du Lévitique s’ouvre sur l’institution du sabbat. La première pensée de Dieu est le repos dans lequel il désire nous faire entrer. C’est le but et l’aboutissement de toutes ses voies.
Le repos, pour le peuple de Dieu aujourd’hui, est avant tout le repos de la rédemption. Appliquons-nous donc à entrer dès aujourd’hui dans ce repos par la foi et l’obéissance (Héb 4).

1. La Pâque (pessa’h)

Le principe de la fête

« Le premier mois, le quatorzième jour du mois, entre les deux soirs, est la Pâque à l’Éternel. » (23.4-5) La Pâque est le fondement de toutes les autres fêtes. Elle est un double rappel pour l’Israélite : celui de sa délivrance d’un pays d’esclavage, l’Égypte (c’est pourquoi elle est marquée par l’affliction) et celui de la formation d’Israël comme peuple.

La Pâque dans le N.T.

Paul identifie clairement l’agneau de la Pâque avec Jésus : « Christ, notre Pâque, a été immolé. » (1 Cor 5.17)

La Pâque dans ma vie

Le sang de Christ, l’Agneau de Dieu, me délivre du péché. C’est le point de départ de la vie chrétienne : pour pouvoir vivre les fêtes suivantes, je dois célébrer premièrement la Pâque et reconnaître que la colère de Dieu est tombée sur Christ au lieu de tomber sur moi.

2. La fête des pains sans levain

Le principe de la fête

« Le quinzième jour de ce mois, est la fête des pains sans levain à l’Éternel : sept jours vous mangerez des pains sans levain. » (23.6-8)
Cette fête commence le lendemain de la Pâque, à laquelle elle est étroitement liée (voir Luc 22.1). Elle dure sept jours, ce qui indique, selon la pensée hébraïque, une durée complète, une plénitude. Et, comme son nom l’indique, une de ses caractéristiques principales est l’absence de levain dans le pain mangé ces jours-là.

La fête des pains sans levain dans le N.T.

Jésus s’identifie directement au « pain vivant qui est descendu du ciel » (Jean 6.35). Même si ce texte rappelle d’abord la manne, les pains sans levain évoquent le Seigneur dans sa vie complètement exempte de péché2.

La fête des pains sans levain dans ma vie

Je peux y trouver deux applications principales :
– Chercher à connaître Jésus-Christ, et à me nourrir de celui qui m’a sauvé (d’où le lien avec la Pâque).
– Avoir la volonté de me séparer du mal (levain) pour plaire à mon Seigneur : juste après avoir identifié Christ à l’agneau pascal, Paul ajoute : « Célébrons la fête, non avec du vieux levain, ni avec un levain de méchanceté et de perversité, mais avec des pains sans levain de sincérité et de vérité. » (1 Cor 5.8)

3. La gerbe des prémices

Le principe de la fête

« Quand vous serez entrés dans le pays que je vous donne et que vous en aurez fait la moisson, vous apporterez au sacrificateur une gerbe des prémices de votre moisson. » (23.9-14)
Cette fête se déroule un dimanche, le lendemain du premier sabbat après le début de la moisson des orges (la première céréale à germer). Elle ne peut se faire qu’après l’entrée dans le pays de Canaan.

La fête de la gerbe des prémices dans le N.T.

Son jour de survenance fait penser à la résurrection de Jésus-Christ : « Christ a été ressuscité d’entre les morts, prémices de ceux qui sont endormis. » (1 Cor 15.20)

La fête de la gerbe des prémices dans ma vie

Cette fête m’aide à :
– comprendre que Jésus-Christ est ressuscité des morts comme précurseur des croyants et que je serai un jour ressuscité comme lui ;
– réaliser que je suis identifié à Jésus-Christ dans sa mort et dans sa résurrection pour vivre désormais d’une manière différente : « Comme Christ a été ressuscité d’entre les morts par la gloire du Père, ainsi nous aussi nous marchons en nouveauté de vie. » (Rom 6.4-11)

4. La Pentecôte ou la fête des semaines (chavouot)

Le principe de la fête

« Vous compterez cinquante jours jusqu’au lendemain du septième sabbat, et vous présenterez à l’Éternel une offrande de gâteau nouvelle. Vous apporterez de vos demeures deux pains pour les dédier. » (23.15-22)
Il s’agit de la fête centrale parmi les sept. Elle se déroule le 3e mois, sept semaines après la Pâque et a lieu elle aussi un dimanche. Elle marque la moisson des premiers fruits (Ex 23.16).

La Pentecôte dans le N.T.

C’est le jour de la Pentecôte qui suivit la mort et la résurrection de Jésus que le Saint-Esprit descendit sur la terre : « Tout à coup, il vint du ciel un bruit comme celui d’un souffle violent […] Ils furent tous remplis de l’Esprit Saint. » (Act 2.2-3) C’est aussi de ce jour-là que l’on peut dater la naissance de l’Église de Jésus Christ (1 Cor 12.13).

La Pentecôte dans ma vie

Cette fête a une double conséquence pour moi, personnelle et collective :
– je comprends que maintenant Dieu habite sur la terre par le Saint-Esprit, dont mon corps est le temple (1 Cor 6.19 ; 3.16 ; Eph 2.22) ;
– je désire trouver un groupe de croyants pour vivre des relations de famille dans l’Église de Christ.

5. Fête des trompettes

Le principe de la fête

« Au septième mois, le premier jour du mois, il y aura un repos pour vous, un mémorial de jubilation, une sainte convocation. » (23.23-25)
Plus de trois mois s’écoulent, sans aucune fête. Quand arrive le 7e mois, le cycle des fêtes reprend, coïncidant avec la nouvelle lune (le 1e jour du mois), qui était en elle-même une fête (Nom 28.11-15). Cette fête est marquée par le son éclatant de la trompette.

La fête des trompettes dans le N.T.

Plusieurs fois, nous sommes exhortés au réveil : « Réveille-toi, toi qui dors, relève toi d’entre les morts, et le Christ resplendira sur toi. » (Eph 5.14)
La fête des trompettes dans ma vie
Peut-être ai-je connu une période de sommeil spirituel et j’ai besoin d’être réveillé. Le son éclatant de la trompette peut être une circonstance particulière, un texte biblique qui me frappe, un message entendu, etc. C’est un jour particulier de prise de conscience à partir duquel je retrouve ma relation avec le Seigneur.

6. Le jour des expiations ou des propitiations ou du grand pardon (yom kippour)

Le principe de la fête

« Le dixième jour de ce septième mois, c’est le jour des expiations : ce sera pour vous une sainte convocation, et vous affligerez vos âmes, et vous présenterez à l’Éternel un sacrifice fait par feu. » (23.26-32)
C’est la deuxième fête du 7e mois, après celle des trompettes. Elle est marquée par la tristesse (dans le sens positif du terme) et l’humiliation pour les péchés commis. Elle est indispensable pour qu’on puisse jouir pleinement de la fête suivante, celle des Cabanes.

Le jour des expiations dans le N.T.

C’est le même état d’esprit que l’on retrouve sous la plume de Paul : « La tristesse selon Dieu produit une repentance qui mène au salut et que l’on ne regrette pas.» (2 Cor 7.10)

Le jour des expiations dans ma vie

Vivre concrètement le jour des expiations signifie :
– confesser mes fautes à Dieu, regarder mes péchés comme Dieu les voit ;
– mais aussi me voir comme Dieu me voit en Christ pour prendre un nouveau départ.

7. La fête des cabanes ou des tabernacles ou des tentes (souccot)

Le principe de la fête

« Le quinzième jour de ce septième mois, la fête des tabernacles se célébrera pendant sept jours. […] Le premier jour il y aura repos et le huitième jour il y aura repos. » (23.33-44)
Cette fête est la troisième et dernière du 7e mois : les moissons et les vendanges sont achevées, on peut se réjouir pendant 7 jours. S’y ajoute même un 8e jour, qui n’est pas comptabilisé : il est, pour ainsi dire, « hors du temps ». Le peuple vit sous des huttes pendant toute la fête et se livre entièrement à la joie (Deut 16.15).

La fête des cabanes dans le N.T.

Cette fête de sept jours de joie peut évoquer à l’avance :
– la gloire future de Jésus, telle que les disciples l’ont entrevue : « Jésus prit avec lui Pierre, Jacques et Jean, et il les conduisit seul à l’écart sur une haute montagne. Il fut transfiguré devant eux » (Marc 9.3) ;
– la plénitude dont Dieu veut nous combler : « Que vous soyez remplis jusqu’à toute la plénitude de Dieu. » (Eph 3.19)

La fête des cabanes dans ma vie

– Elle peut correspondre à une période d’intimité particulière avec mon Seigneur.
– C’est une étape de joie où je prends conscience que je peux me reposer en Jésus-Christ, en toute sérénité.
– De pareils moments sont l’anticipation du ciel. Ils ne sont encore que temporaires sur la terre, car j’ai encore une œuvre à accomplir pour le Seigneur et pour cela il me faut redescendre de la montagne pour être son témoin.

Conclusion

« Le dernier jour, le grand jour de la fête [des cabanes], Jésus debout s’écria : Si quelqu’un a soif, qu’il vienne à moi, et qu’il boive. Celui qui croit en moi, des fleuves d’eau vive couleront de son sein, comme dit l’Ecriture. » (Jean 7.37-38) Le Seigneur fait cette déclaration au milieu du peuple à Jérusalem, rassemblé pour le 8e jour de la fête des cabanes. Cette fête était grandiose : d’immenses feux illuminaient Jérusalem — et pourtant le Seigneur lance un appel en décalage avec ce décorum merveilleux :
– cette fête devait être la sienne, or il était entré dans Jérusalem en cachette ;
– la foule l’accuse d’avoir un démon pour avoir rendu la santé à un homme le jour du sabbat. Or n’était-ce pas justement le jour du sabbat que le Seigneur devait guérir cet homme pour le faire entrer dans le repos, selon les Écritures ?
– durant cette fête, des agneaux avaient été sacrifiés en grande quantité conformément aux ordonnances de Dieu et lui, « l’Agneau de Dieu qui ôte le pêché du monde », était recherché par les Juifs afin de le faire mourir.
Devant une telle incompréhension, Jésus se lève. Et c’est debout et avec force qu’il lance cet appel qui retentit encore aujourd’hui. Pour pouvoir vivre ce « 8e jour de la fête des cabanes », il est nécessaire de croire en lui et alors des fleuves d’eau vive jailliront du sein de celui qui aura cru.
C’est le moment de faire le point : par quelles étapes sommes-nous déjà passés et lesquelles nous reste-t-il encore à franchir pour faire de notre vie une fête avec Dieu ?

1Le mot signifie littéralement « appeler en faisant du bruit ».
2 Dans tout le N.T., le levain est un symbole du mal, du péché (Matt 16.6,11-12 ; Marc 8.15 ; Luc 12.1 ; 1 Cor 5.6-8 ; Gal 5.9) et, plus exactement, d’un enseignement défectueux ou d’une conduite morale répréhensible, qui risquent d’étendre leur influence sur d’autres.

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