David face au géant
Les secrets d’une victoire impossible
David est un jeune berger ; il garde les brebis de son père. Mais un jour, son père, le vieil Isaï, lui confie une autre tâche :« Prends pour tes frères cet épha de grain rôti et ces dix pains, et cours au camp vers tes frères ; porte aussi ces dix fromages au chef de leur millier. Tu verras si tes frères se portent bien, et tu m’en donneras des nouvelles sûres » (1 Sam 17.17-18). En arrivant sur place, David constate que les deux armées sont face à face, juste séparées par une étroite vallée. Chaque jour, un philistin géant, Goliath, insulte l’armée d’Israël et son Dieu, l’Éternel. L’armée d’Israël est terrifiée, paralysée. La situation s’enlise.
La Bible raconte comment David va finalement affronter Goliath, le vaincre et ainsi donner une grande victoire à son peuple. Le récit se trouve dans 1 Samuel 17. Quels sont les secrets de cette victoire ?
1. Quels obstacles David a-t-il dû surmonter ?
Un ennemi redoutable : Goliath mesure près de trois mètres ; il est protégé par une armure impressionnante et il dispose d’une épée, d’un javelot et d’une lance ; sa voix porte comme le tonnerre. Quand il se dresse, même à distance face à l’armée d’Israël, celle-ci est effrayée et se disperse en désordre (v. 24) ;
David n’a pas d’expérience militaire : s’il a une habileté pour combattre l’ours et le lion , il n’a pas à proprement parler d’expérience militaire. De plus, il est jeune, tout juste jugé par son frère Éliab capable de garder quelques brebis dans le désert (v. 28) ;
David n’est pas mandaté par son père pour combattre ; Isaï lui a demandé de ravitailler ses frères et de ramener de leurs nouvelles (v. 17). Toutefois, Dieu a en vue quelque chose de plus grand que ce petit service ;
David n’a même pas la confiance entière de son père pour remplir cette modeste mission : il doit lui rapporter des preuves pour l’assurer qu’il est bien allé voir ses frères (v. 18) ;
Dès son arrivée, David est plongé dans une ambiance générale de désarroi, de frayeur, de panique, de désordre (v. 24) ;
David se heurte à la colère et l’opposition de son frère aîné : celui-ci lui reproche d’avoir déserté son poste de berger et d’être venu pour le plaisir d’assister à un spectacle sanglant ; il le traite injustement, lui prête des intentions méchantes et le rejette ; il oublie de remercier David pour ce qu’il a apporté (v. 28) ;
David entend des paroles décourageantes de la part du roi Saül :« Tu ne peux pas aller te battre avec ce Philistin, car tu es un enfant… » (v. 33). Puis Saül lui propose sa propre armure, prestigieuse, mais totalement inadaptée ; David l’essaie : il ne peut même plus marcher ! En réalité, cette « aide » proposée par le roi met David en danger de mort ! (v. 38-39) ;
Au moment où David s’approche de Goliath, celui-ci lui promet de donner son cadavre aux animaux et le « maudit » par ses dieux. Ces terribles menaces, physiques et spirituelles, sont effrayantes ! (v. 43-44).
David avait donc toutes les raisons de s’en tenir à la mission que son père lui avait confiée et de vite rentrer au village pour rapporter des nouvelles. Personne ne le poussait à se sentir personnellement concerné et interpellé par le défi de Goliath, au contraire.
2. Alors qu’est-ce qui pousse David à s’impliquer personnellement ?
Il n’accepte pas que son peuple soit outragé et humilié (v. 26) ;
Surtout : il n’accepte pas que le nom de l’Éternel soit outragé (v. 45). David est très conscient de la gloire de Dieu, du respect et de l’honneur qu’on lui doit. Goliath insulte Dieu ; le roi et le peuple semblent avoir oublié Dieu. Pour David, ces deux attitudes sont intolérables. Dieu va faire taire définitivement celui qui l’outrage depuis 40 jours. David proclame :« Et toute la terre saura qu’Israël a un Dieu » (v. 46). Dieu va rappeler au peuple israélite qu’il est son Dieu. Il ajoute :« Et toute cette multitude saura que ce n’est ni par l’épée ni par la lance que l’Éternel sauve. Car la victoire appartient à l’Éternel » (v. 47). Il en est tellement sûr qu’il est prêt à être l’homme que Dieu va utiliser pour affronter Goliath et offrir la victoire au peuple.
Chez David, pas d’orgueil, pas de prétention, pas d’inconscience folle. Mais il s’indigne en voyant un homme tellement sûr de sa force qu’il se permet d’insulter Dieu et son peuple. La préoccupation principale de David est claire : Dieu doit être connu, respecté et honoré.
3. Qu’est-ce qui permet à David de remporter une victoire rapide et totale ?
Il ne se laisse pas arrêter par les obstacles : il remplit fidèlement la mission que son père lui a confiée, mais par la foi s’avance pour une mission plus grande ; il voit et entend Goliath, mais ne se laisse pas impressionner ; il constate la panique dans l’armée, mais reste calme et confiant ; il se heurte aux paroles dures de son frère aîné, mais ne se laisse pas abattre : il répond poliment, se détourne de lui et reprend ses questions aux soldats ; il écoute les paroles décourageantes du roi, mais réaffirme et explique sa foi ; il accepte d’essayer l’armure royale, mais n’hésite pas à la laisser ;
Il a déjà expérimenté la puissance de Dieu personnellement : dans son modeste travail de berger, il a eu l’occasion d’affronter et de vaincre un ours et un lion. Il en conclut :« L’Éternel, qui m’a délivré de la griffe du lion et de la patte de l’ours, me délivrera aussi de la main de ce Philistin » (v. 37) ;
Son modeste travail quotidien a été l’occasion de devenir très habile dans le maniement de son arme, la fronde ;
Pour faire tomber ce géant, il utilise comme armes sa fronde de berger et les cailloux du torrent, puis pour tuer le gérant, il saisit l’épée de Goliath : David est préparé et saisit l’opportunité que Dieu place devant lui !
Il est prudent et préparé : il prend cinq pierres, comme s’il prévoyait d’en avoir besoin ;
Il s’attaque directement au vrai problème : Goliath, l’ennemi principal, car il a outragé Dieu ; il ne commence pas par s’en prendre au porteur de bouclier qui le précède ;
Il prend le temps de parler, de se renseigner, de se préparer et d’expliquer. Au moment de l’action, il prend l’initiative, s’approche, puis se dépêche et court (v. 48,51) pour garder l’avantage de la surprise. Rapide, mais sans précipitation ;
Il prend conscience qu’il a été préparé et appelé par Dieu pour cette mission ; Dieu va donc aller lui donner la victoire.
Ainsi David a terrassé le géant !
4. Qui est « mon Goliath » ?
Il n’y a plus de soldat Goliath aujourd’hui. Mais il y a d’autres défis ! Des exemples : le défi de répondre à un appel de Dieu pour une tâche qui me semble au-dessus de mes capacités ; le défi de ne pas laisser le peuple de Dieu se morfondre dans l’une ou l’autre difficulté, le défi de ne pas laisser Dieu être déshonoré, mais plutôt l’ardent désir de le voir glorifié, etc. Le Dieu de David est aussi le mien ! S’il me voit fidèle et animé par la volonté de l’honorer, il me donne la victoire dans mes luttes.