Dossier: Le Dieu incomparable
Share on FacebookShare on Google+Tweet about this on TwitterShare on LinkedInEmail this to someonePrint this page

7 affirmations simples sur Dieu

« Définir » qui est Dieu est une entreprise ardue, d’aucuns diraient présomptueuse. Comment nous, créatures finies, pouvons-nous dire qui est notre Créateur infini ? Il est néanmoins possible de tirer quelques affirmations simples sur Dieu à partir de la révélation écrite qu’il a faite de lui dans la Bible. Les sept affirmations retenues ont également, nous le verrons, des conséquences pratiques importantes.

1. Dieu est personnel (Ex 3.14)

Quand Moïse demande à Dieu qui il est, ce dernier lui répond : « Je suis celui qui suis » (Ex 3.14).
Par ce « je », Dieu se révèle dès le début comme un dieu personnel. Le Dieu des monothéistes se distingue radicalement des dieux impersonnels des religions orientales.
Dieu possède les attributs de la personnalité. Ceux-ci nous sont connus et sont définis par rapport à la personnalité de l’être humain. Les appliquer à Dieu constitue un anthropomorphisme, que la Bible nous autorise. Elle nous parle de son intelligence (Ps 147.5), de ses sentiments (Gen 6.6 ;
Jug 10.16) et de sa volonté (Ps 115.3).
De plus, Dieu est constamment désigné dans la Bible sous des noms et des pronoms personnels : implicitement, il se présente comme une personne.
Nous le voyons interagir avec les humains de façon personnelle : pensons à ses dialogues avec
Abraham ou Moïse.
Finalement, il s’est pleinement révélé dans la personne de Christ (Col 2.9).
La personnalité de Dieu est importante pour donner un sens à la vie, à l’univers et à l’homme : c’est parce que Dieu est un dieu personnel, avec qui je peux être en relation, que je trouve ma place — ce qui ne serait pas le cas s’il n’était juste qu’une influence ou une puissance.
En conséquence, je peux vivre une relation personnelle de communication avec lui, qui connaît mes besoins propres et qui interagit avec moi selon a propre personnalité.

2. Dieu est « un » (1 Tim 2.5)

L’unicité de Dieu est affirmée de diverses manières dans l’Écriture. Paul affirme : « Il y a un seul Dieu » (1 Tim 2.5 ; 1 Cor 8.6) et « Dieu est un seul » (Gal 3.20).
L’unicité de Dieu est la conséquence logique des diverses perfections de Dieu. Par exemple, il est impossible d’avoir deux êtres omnipotents : si l’un est tout-puissant, l’autre ne le sera pas, car sinon le premier ne le serait plus.
L’unité de Dieu va de pair avec la « simplicité » de Dieu. Par là, nous affirmons qu’il n’y a pas d’opposition entre les divers attributs divins, qui sont parfaitement cohérents. La seule « limitation » en Dieu est la cohérence de son être et de ses attributs. Cette simplicité signifie aussi qu’un attribut divin ne définit jamais complètement Dieu ; il ne se « partage » pas. Il n’est pas possible de le « disséquer » en qualités indépendantes l’une de l’autre.
Toutefois, le Dieu unique existe de façon plurielle dans des « personnes », comme en témoignent les pronoms utilisés par Jésus : « Moi et le Père, nous sommes un » (Jean 10.30 ; cf. 14.23). La nature de Dieu, en particulier son amour, impose cette réalité à son essence : le Dieu qui est amour trouve éternellement au sein même de la triunité qu’il constitue la possibilité de démontrer cet amour : « Le Père aime le Fils » (Jean 5.20).
En conséquence, s’il n’y a qu’un seul Dieu, nous devrions ne pas en avoir d’autre ! Le Décalogue l’imposait déjà et de nombreux textes réitèrent cette interdiction (e.g. És 45.21-22). Jean renouvelle cet avertissement : « Petits enfants, gardez-vous des idoles » (1 Jean 5.21). Notre « Dieu véritable » est celui qui s’est parfaitement révélé en Jésus-Christ son Fils.
Alors rejetons tout autre chose ou toute autre personne qui viendrait prendre la première place dans notre cœur (car, au fond, c’est cela, une idole !).

3. Dieu est éternel (Rom 16.26)

Dieu existe indépendamment du temps qu’il a créé : il « habite l’éternité » (És 57.15 Darby), et Moïse affirme : « D’éternité en éternité tu es Dieu » (Ps 90.2). Dieu n’a ni commencement
ni fin et il est libre par rapport à toute succession temporelle. Il contient en lui-même la cause du temps dont il a une connaissance parfaite.
Dans son être, dans ses perfections, dans son dessein, dans ses promesses, Dieu reste toujours, à tout moment, à toute époque, le même : « Dans le Père des lumières, il n’y a ni changement ni
ombre de variation » (Jac 1.17).
Si Dieu est immuable, il n’est pas pour autant immobile car il est aussi le Dieu vivant. S’il y a une parfaite stabilité en Dieu, il n’y a pas de fixité. C’est pour cela que l’Apocalypse l’appelle « celui
qui est, qui était et qui vient » — et non « qui sera » : il vient, il agit.
Tirons-en deux conséquences :
● Par rapport à son immuabilité : Dieu est le même dans l’Ancien comme dans le Nouveau Testament. Ce truisme n’est pas forcément évident pour tous : certains voient Dieu dans l’A.T. comme le Dieu vengeur en contraste avec le Dieu plein de grâce du N.T. Or c’est le même Dieu qui se présente dans toute l’Écriture. Les modalités de sa révélation s’adaptent à la progression de son plan du salut. Le N.T. introduit seulement une révélation plus complète du Dieu immuable, puisque, entre temps, Jésus Christ est venu.
● Par rapport au temps : « Nos temps sont en sa main » : si brève que soit notre existence à la lumière de l’éternité divine (Moïse le souligne bien dans son Psaume 90), elle n’échappe pas à la souveraineté de celui qui l’inscrit dans le temps, au moment voulu par lui et qui en mesure la
durée.

4. Dieu est vivant (1 Tim 4.10)

« Le Père a la vie en lui-même » (Jean 5.26), affirme Jésus. Dieu est « vie » dans le sens où, intrinsèquement, il « est », et il est actif (il « travaille » dit le contexte de ce verset). Dieu vit et
ne peut pas mourir : lui « seul possède l’immortalité » (1 Tim 6.16).
La vie qui est en Dieu s’étend au-delà de lui, dans sa création. Dieu est source de toute vie. Paul affirme aux Athéniens païens : « En lui nous avons la vie, le mouvement et l’être » (Act.17. 28). C’est parce qu’il existe un Dieu vivant que nous existons en tant qu’êtres vivants. Notre existence à tous — croyants ou non — est liée à son action : « Le Dieu vivant est le Sauveur de tous les hommes, surtout des croyants » (1 Tim 4.10).
Tout homme tient sa vie physique du Dieu vivant, mais la vie, la vraie vie, la vie de « qualité éternelle », est d’être en relation avec le Dieu vivant : « la vie éternelle, c’est qu’ils te connaissent,
toi, le seul vrai Dieu, et celui que tu as envoyé, Jésus-Christ » (Jean 17.3).
En conséquence, accueillons avec reconnaissance chaque jour de vie que Dieu nous donne sur la terre, et mettons-le à profit pour développer la vie éternelle que nous avons reçue de sa part sans attendre que cette vie trouve son plein développement dans notre corps immortel de résurrection.

***

À ces quatre affirmations sur l’« essence » de Dieu, s’ajoutent trois affirmations très simples mais ô combien profondes sous la plume du même apôtre Jean dans le N.T. Peut-être est-ce la moins mauvaise « définition » que nous puissions trouver de Dieu : Dieu est esprit, Dieu est lumière, Dieu est amour. Ces trois aspects forment le « trépied » de la révélation que Dieu donne de lui-même. Essayons maintenant de voir ce qu’il est possible de mettre derrière ces trois aspects.

5. « Dieu est esprit » (Jean 4.24)

Dieu est invisible

● Dieu ne peut se voir : Jésus ressuscité, lorsqu’il se présente à ses disciples, leur dit : « Un esprit n’a ni chair ni os, comme vous voyez que j’ai » (Luc 24.39). Un esprit n’est pas directement perceptible par nos sens. Dieu n’est donc pas visible :
il est le « roi des siècles, immortel, invisible, seul Dieu » (1 Tim 1.17 ; cf. Ex 33.20).
● Dieu s’est laissé voir historiquement, en Jésus. Dans l’incarnation de son Fils, le Dieu invisible a pris corps et a pu être vu, touché, par des humains (Jean 1.18 ; 1 Jean 1.1-2). Voir Jésus n’était autre chose que de voir le Père, Dieu dans sa plénitude sous forme humaine (Jean 14.9).
● Aujourd’hui, Dieu se laisse voir par des hommes et des femmes sauvés, renouvelés, possédant désormais la nature divine et qui reflètent par la puissance de l’Esprit en eux — même si ce n’est que partiellement — ce qu’est Dieu. Et, eux, à leur tour, ont une « vision » de Dieu, certes par la foi, spirituellement, qui est plus claire et plus nette que d’autres :« Heureux ceux qui ont le cœur pur,
car ils verront Dieu » (Mat 5.8).
● Dieu se laissera voir réellement, un jour : dans la béatitude de l’état éternel, les rachetés auront le privilège d’une vision directe, immédiate, éternelle, de Dieu : ils « verront sa face » (Apoc 22.4).

Dieu est omniprésent, omnipotent, omniscient

L’omniprésence de Dieu signifie qu’il n’est pas limité par l’espace. Il est immanent et transcendant, à la fois présent dans toute sa création et en-dehors d’elle, sans qu’elle le limite ou le lie : « Ne remplis-je pas, moi, les cieux et la terre ? » (Jér 23.24).
La conséquence de cette omniprésence est inquiétante pour le pécheur qui ne peut pas le fuir (Ps 139.7-10), mais consolante pour le croyant qui sait Dieu toujours près de lui (Deut 4.7).
L’omnipotence de Dieu signifie qu’il peut tout. « Notre Dieu est au ciel, Il fait tout ce qu’il veut » (Ps 115.3 ; cf. Ps 62.11 ; Job 42.2) et « rien n’est impossible à Dieu » (Luc 1.37). La puissance de Dieu met en action toutes ses autres perfections et leur donne efficacité. Dieu n’est limité que par l’harmonie de ses perfections ; il peut tout faire, sauf « se renier lui-même » : il ne peut donc pas mentir, être tenté, s’auto-anéantir, etc.
Une conséquence est que Dieu « peut faire, par la puissance qui agit en nous, infiniment au-delà de tout ce que nous demandons ou pensons » (Éph 3.20). Ayons davantage foi dans la toute-puissance de notre Père !
L’omniscience de Dieu signifie qu’il sait tout. Il a une pleine connaissance de lui-même (Mat 11.27 ; 1 Cor 2.11) ; il sait tout sur sa création ; il sait tout sur tous les humains, leurs actions, leurs paroles, jusqu’à leurs pensées les plus intimes (Ps 33.15 ; 139.4 ; 94.11). Plus encore, non seule-
ment il sait, dans une connaissance immédiate, parfaite, complète, sans apprentissage, de façon réelle, ce qui est, mais Dieu sait ce qui aurait pu être (cf. Mat 11.21).
Une conséquence est qu’il ne nous sert à rien de lui cacher quoi que ce soit : « Tout est nu et découvert aux yeux de celui à qui nous devons rendre compte » (Héb 4.13). Il connaît nos circonstances, nos pensées, nos sentiments, nos émotions, mieux que nous-mêmes.
Ces trois attributs divins se relient à Dieu comme esprit car seul un être qui est esprit peut les avoir.

Dieu est saint

Les trois attributs de Dieu évoqués ci-dessus lui sont propres ; ils sont « incommunicables » et, même dans la nouvelle création, nous resterons des créatures finies, pas « omni- ». En cela,
Dieu est « saint », tout autre, transcendant : « Seul tu es saint » chantent les rachetés (Apoc 15.4).
Négativement Dieu est séparé de tout ce qui n’est pas en harmonie avec lui ; il est exempt de tout mal (Hab 1.13). Cet attribut rejoint l’aspect suivant : « Dieu est lumière et il n’y a point en lui de
ténèbres » (1 Jean 1.5).
En conséquence, nous sommes appelés à être saints comme lui (1 Pi 1.15-16), à reproduire ses qualités spirituelles, à refléter ses attributs communicables que nous allons voir.

6. « Dieu est lumière » (1 Jean 1.5)

Que mettre derrière ce mot de « lumière » ? Éphésiens 5.9 nous ouvre des pistes : « Le fruit de la lumière consiste en toute sorte de bonté, de justice et de vérité. » Détaillons ces trois attributs que Paul relie directement à la lumière.

Dieu est juste

La justice est à la fois un état et une action. Dieu est juste intrinsèquement (son état) et il exerce la justice en prononçant des jugements appropriés selon les lois — au sens le plus large du terme — qu’il a instituées. La justice de Dieu revient comme un refrain dans l’Apocalypse en relation avec ses jugements sur la terre : « Tu es juste, toi qui es, et qui étais ; tu es saint, parce que tu as exercé
ce jugement » (Apoc 16. 5).
La justice de Dieu nous est désormais imputée : « Il montre ainsi sa justice dans le temps présent, de manière à être juste tout en justifiant celui qui a la foi en Jésus » (Rom 3.26). Désormais les croyants sont eux-mêmes « la justice de Dieu » (2 Cor 5.21).
En conséquence, la justice de Dieu est la base de notre intercession.
Comme Abraham, nous pouvons plaider : « Celui qui juge toute la terre n’exercera-t-il pas la justice ? » (Gen 18.25) Même si nos demandes sont imparfaites, selon une appréciation partielle (voire partiale !) des situations, nous savons que lui agira toujours selon sa parfaite justice.

Dieu est vrai

Dieu est vrai en contraste avec des idoles inertes et illusoires (1 Thes 1.9). Dieu est stable, ferme, réaliste, sincère, non trompeur. Il est vrai dans ce qu’il dit et sa Parole est la vérité (Jean 17.17). Il ne peut mentir et tiendra ses promesses envers nous (Tite 1.2).
En conséquence, nous pouvons avoir une pleine assurance dans ce que Dieu nous dit, même si les apparences peuvent parfois nous faire douter.

Dieu est bon

Spontanément, nous ne relierions pas la bonté de Dieu avec son aspect « lumière », mais plutôt avec son aspect « amour ». Or c’est pourtant le lien que fait Paul dans le verset d’Éphésiens 5. Ne disons plus : « Dieu est lumière, MAIS Dieu est amour. » Il est lumière ET amour. En son être se concilient à tout moment de façon parfaite et non contradictoire la parfaite lumière et le parfait amour. Chacun de ses décrets, chacune de ses actions reflètent et son amour et sa lumière. Cet attribut de « bonté » permet de lier ces deux côtés de la nature de Dieu, au point que certains l’ont qualifié d’attribut par excellence de Dieu (cf. Ps 107.1 ; Marc 10.18). Avoir foi dans la bonté de
Dieu est un prérequis pour avoir une juste vision de qui il est.
La bonté de Dieu se manifeste dans toutes ses œuvres, comme en témoigne le refrain qui ponctue le récit de la création.
La bonté de Dieu est la disposition positive de Dieu envers l’homme.
Elle s’étend à tous (Ps 145.9) mais se montre de façon particulière envers les siens (Ps 73.1).
En conséquence, soyons persuadés que tout ce qui nous est donné de bon vient de Dieu (Jac .17). Nous qui sommes si volontiers ingrats, comptons les bontés si nombreuses dont il nous comble (cf. És 63.7).

7. « Dieu est amour » (1 Jean 4.8,16)

Dieu est esprit, lumière et amour. Jean répète ce dernier aspect. Peut-être est-ce celui qui nous vient le plus spontanément. Dieu est amour… mais l’amour n’est pas Dieu. Dieu est la source de tout amour humain mais ne divinisons pas l’amour ! L’amour selon Dieu est la recherche active constante du bien de l’objet aimé. Non pas sous la forme d’une indulgence naturelle, d’une aimable faiblesse, d’un sentiment diffus et mièvre, plus ou moins influencé par le caprice, la subjectivité
ou la passion. C’est l’amour volontaire, éternel, immuable d’un être parfait (Jér 31.3).
En conséquence, reposons-nous sur la certitude que rien « ne pourra nous séparer de l’amour de Dieu manifesté en Jésus-Christ notre Seigneur » (Rom 8.39).
Il vaut la peine d’éclairer ce qu’est le grand amour en Dieu par plusieurs termes connexes :
● Sa grâce est l’amour généreux de Dieu envers ceux qui ne méritent rien, son cadeau sans contrepartie (cf. Éph 2.5-8).
● Sa miséricorde est l’amour de Dieu en réponse à la misère de l’homme, qui ne lui donne pas ce qu’il mériterait (cf. 1 Tim 1.13,16).
● Sa compassion est l’amour de Dieu en réponse à la détresse et aux difficultés de l’homme (cf. Rom 12.1).
● Sa patience est l’amour de Dieu qui attend la réponse de l’homme (cf. 2 Pi 3.9).
● Sa fidélité est l’amour de Dieu qui remplit ses engagements, qui accomplit ses promesses (cf. Deut 7.9).
En conséquence, quel que soit notre besoin, quelles que soient nos circonstances, il y aura toujours une facette adaptée de son amour pour nous !

Conclusion : un schéma bien limité

Sept mots, sept aspects de Dieu… Il y en aurait bien d’autres, car il ne sera jamais possible de «  résumer » Dieu. Pour finir, récapitulons par un schéma les attributs liés à la nature du Dieu esprit, lumière et amour :

Il serait tout à fait possible d’arranger ces attributs de Dieu différemment. Dieu est tellement cohérent en lui-même que chercher à le représenter ainsi est forcément réducteur. Cherchons humblement, au travers de toute l’Écriture, à connaître un peu mieux celui qui en est l’auteur, qui nous attire à lui et fait de nous ses enfants. ■

 

Share on FacebookShare on Google+Tweet about this on TwitterShare on LinkedInEmail this to someonePrint this page
Dossier : Le Dieu incomparable
 

Prohin Joël
Joël Prohin est marié et père de deux filles. Il travaille dans la finance en région parisienne, tout en s'impliquant activement dans l’enseignement biblique, dans son église locale, par internet, dans des conférences ou à travers des revues chrétiennes.