Dossier: Vivre en Christ
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Christ en moi : une découverte déterminante !

Nous publions ici des extraits du premier chapitre du livre de Charles Price « Une vie transformée » avec l’aimable autorisation de son éditeur français, la Maison de la Bible. Dans cet ouvrage, Charles Price pose les fondements essentiels de la vie chrétienne dans un langage vivant et actuel.

 

Avez-vous déjà essayé d’attraper une savonnette dans la baignoire ? À peine l’avez-vous déjà saisie qu’elle vous file de nouveau entre les doigts ! Pour beaucoup, la vie chrétienne ressemble à un morceau de savon. Ils ont été enthousiasmés en découvrant l’importance de Jésus-Christ et le fait qu’il est vivant. À cela s’est ajoutée la joie débordante d’apprendre quelque nouvelle vérité concernant son désir et son pouvoir de donner sens et valeur à leur vie quotidienne. Ils ont aussi connu le bonheur immense d’une nouvelle expérience de Dieu, une expérience qui leur a laissé espérer force et vigueur. Mais à peine ces choses semblent-elles avoir été saisies, qu’elles disparaissent, laissant derrière elles seulement un souvenir et un sentiment de désespoir. En y repensant, le chrétien se sent frustré de n’avoir pas su conserver cet élan, et nourrit la crainte que les choses ne changent peut-être jamais. Vous voyez de quoi je parle ?

Une attitude nouvelle

Cette description correspond parfaitement à mes premières années de vie chrétienne. J’ai eu l’assurance de mon salut un samedi soir après avoir vu le film dont le héros principal s’était converti à Jésus-Christ lors d’une campagne d’évangélisation de Billy Graham en Australie. En ce qui concerne le message du film, je n’ai rien entendu de nouveau. Je l’avais déjà entendu souvent, mais ce soir-là, il me parut nouveau dans sa vitalité et rafraîchissant par sa pertinence. Je sus que Dieu me parlait et que je devais lui répondre. Je connaissais l’Évangile depuis mon enfance, et j’y croyais. Je me souviens qu’en voyant les autres s’avancer, j’ai prié tout simplement : « Seigneur Jésus, si je ne le suis pas encore, fais de moi un chrétien ce soir. » Je suis rentré à la maison avec une assurance que je n’avais jamais éprouvée avant, et dont je n’ai plus jamais douté. Pour le moment, je ressentais dans mon cœur un amour nouveau pour Dieu, un désir nouveau de lui plaire, une attitude nouvelle à l’égard des gens et de la vie en général.

Le fossé entre la volonté de bien faire et le résultat concret

C’est à partir de cet instant que les problèmes ont surgi. En effet, le changement même d’attitude et de désirs, les nouvelles ambitions de vivre pour Dieu et de lui être agréable, me firent prendre conscience de façon aiguë combien ma vie réelle était loin de correspondre à l’idéal après lequel je soupirais. Ma joie et mon enthousiasme firent place à la frustration. Bien que je n’ose l’admettre pleinement, mon christianisme n’avait pas d’impact et j’étais un raté. À cette époque, je ne connaissais pas le verset qui affirme : « C’est Dieu qui produit en vous le vouloir et le faire, selon son bon plaisir » (Phil 2.13), et je n’en aurais d’ailleurs pas saisi le sens. J’étais en train de découvrir une autre volonté manifestement créée par Dieu, car mes désirs et mes ambitions avaient vraiment changé. Mais je n’avais pas encore compris que Dieu s’engageait aussi à accomplir le « faire ». Dans ma faiblesse évidente, je luttais pour conformer mon comportement à ma volonté. Ma frustration était précisément due au fossé qui existait entre la volonté de bien faire et le résultat concret.

En m’encourageant à me consacrer davantage au Seigneur, des prédicateurs bien intentionnés ne faisaient qu’ajouter à mon impuissance. Avec une sincérité authentique, je me consacrais solennellement à Christ. Sentant que j’avais pris une bonne décision, j’éprouvais un zèle renouvelé, un nouvel élan et l’impression d’aboutir vraiment quelque part cette fois-ci. Mais au bout de quelques jours, je me retrouvais au point de départ. On m’exhortait alors à me consacrer de nouveau à Dieu. Je ne saurais dire combien de fois j’ai suivi ces conseils avec la plus totale sincérité et vécu le même cycle. Comme la savonnette glissante dans l’eau du bain, j’ai souvent cru avoir enfin saisi la vie chrétienne, mais ce n’était jamais pour bien longtemps.

Des ambitions trop élevées ?

Au bout d’un certain temps, je ne savais plus exactement ce que j’espérais. Mes ambitions étaient-elles trop élevées ? À vrai dire, beaucoup de chrétiens que je connaissais ne me semblaient pas vivre comme ils l’auraient dû, même si quelques-uns le faisaient. Les exigences bibliques étaient-elles réalistes ? Dieu fixait-il la barre intentionnellement trop haut pour nous inciter à persévérer dans l’effort ? Fallait-il ne pas prendre ses exigences à la lettre ? Si tel était le cas, cela signifiait que Dieu faisait miroiter devant nous des promesses fantastiques, comme une carotte devant un âne pour l’obliger à avancer, sachant toutefois qu’à chaque pas qu’il fait, la carotte reste hors d’atteinte.

Une découverte déterminante

L’espoir a commencé à poindre grâce à une découverte. Avec le recul, il s’agit d’une découverte qui n’aurait pas pu être plus simple ni plus évidente. En effet, la vérité que je n’avais pas prise littéralement et que je n’avais pas appréciée comme la définition même de l’expérience chrétienne était contenue dans les mots que j’employais pour vivre la vie chrétienne. C’était simplement ceci : Jésus-Christ est venu pour vivre en moi. À celui qui m’aurait demandé si Christ vivait en moi, j’aurais répondu : « oui ». Mais en pratique, il était un partenaire silencieux qui ne jouait plus de rôle actif depuis qu’il m’avait sauvé et mis sur le chemin du ciel.

Je compris que Dieu ne déversait plus sur moi une abondance de biens spirituels. Il se donnait lui-même. Tout ce que je lui avais demandé devait simplement être l’expression de sa vie en moi. C’était la présence active et agissante de Dieu dans ma vie qui rendait la vie chrétienne possible. Ce n’était plus à moi de vivre ici-bas pour un Dieu qui, malgré tout, restait au ciel. Il s’agissait plutôt de laisser agir le Saint-Esprit en moi, pour qu’il mène la vie de Jésus-Christ, manifeste le caractère de Jésus-Christ et rende visible ma ressemblance avec Jésus-Christ dans tous les aspects de la vie terrestre ordinaire. Ce que Dieu attendait de moi était moins une consécration à lui qu’une mort à moi-même et un renoncement à mon autosuffisance ; il attendait de moi que je lui fasse confiance, à lui qui « produit le vouloir et le faire, selon son bon plaisir ». Paul écrivit aux Corinthiens : « Car nous qui vivons, nous sommes sans cesse livrés à la mort à cause de Jésus, afin que la vie de Jésus soit aussi manifestée dans notre chair mortelle » (2 Cor 4.11).

Christ : vie et source de toute activité spirituelle

Pendant les premières années de mon expérience, je n’avais saisi qu’imparfaitement ce que signifie « être chrétien ». Je n’avais pas compris l’ordre d’avoir « les regards sur Jésus, qui suscite la foi et la mène à la perfection » (Héb 12.2). Je savais que Christ était l’auteur de la foi, dans la mesure où il m’avait rendu capable d’être chrétien, mais j’ignorais qu’il était aussi le « consommateur » ou celui qui « perfectionnait » ma foi. Après lui avoir laissé l’initiative de démarrer, je pensais qu’il était de mon devoir de terminer. Je ne connaissais pas le verset qui déclare : « Celui qui a commencé en vous cette bonne œuvre la rendra parfaite pour le jour de Jésus-Christ » (Phil 1.6). Bien sûr, c’est Christ qui avait commencé cette bonne œuvre, mais je m’efforçais de la parfaire. Je n’avais pas entendu cette autre parole : « Comme vous avez reçu le Seigneur Jésus-Christ, marchez en lui ! » (Col 2.6). En somme, ma capacité à marcher ou vivre en lui repose sur le même principe que celle qui m’a fait croire en lui, c’est-à-dire une attitude de repentance et de foi. La Bible déborde vraiment de vie dans ces versets et ces affirmations que je n’avais jamais été pleinement en mesure d’apprécier, tous ces textes qui parlent de Christ comme la vie et la source de toute activité authentiquement spirituelle.

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Dossier : Vivre en Christ
 

Price Charles
Charles Price poursuit un ministère d’enseignement depuis de nombreuses années. Il a été le directeur de l’école biblique Capernwray Bible School à Carnforth en Angleterre et pasteur principal à People’s church à Toronto.