Espérer, c’est démentir l’avenir
Cette citation provient de Cioran, dont les écrits errent entre scepticisme et pessimisme. Contester un avenir aussi inconnu qu’inéluctable, voilà bien l’un des plus grands désirs de l’homme sans Dieu. C’est là sa limite ultime : toute sa technologie ne le transportera jamais dans l’avenir pour lui permettre de le modifier (Pr 27.1).
Le chrétien, lui, a laissé le Maître du temps démentir l’avenir : il se repose par la foi sur l’œuvre expiatoire de Christ pour contrecarrer son destin naturel. Fondement solide d’une parfaite espérance et d’une attente joyeuse du retour de Christ (H. Smith). Cette espérance explose en multiples facettes dans l’Épître aux Romains (J. Prohin). L’espérance du chrétien l’incite à lever les yeux au ciel (P. Wells), à transformer ses croix en victoires (R. Wurmbrandt) et à signaler aux perdus une alternative heureuse d’avenir (M. Molliard). Pour démentir l’avenir, l’homme sans Dieu ne peut que se mentir à lui-même en niant le jugement à venir. Mais l’enfer existe (A. Choubeu), en altérer sa nature et sa fonction, c’est juger à la place de Dieu (S. McCarty).
Triste ironie du sort, Cioran mourut en 1995 de la maladie d’Alzheimer sans avoir pu exécuter le projet qu’il avait de se suicider. Dieu seul peut démentir le destin infernal de l’homme naturel. Son intervention et ses promesses sont le fondement le plus certain de l’espérance du chrétien.