Souveraineté et Providence de Dieu
1. Qu’est-ce que la providence ?
Dieu a créé l’univers avec toutes ses propriétés et ses facultés. Il préserve tout ce qu’il a créé. Mieux encore, saint, bienveillant, sage et omnipotent, il exerce également sur tout l’univers un contrôle souverain. Nous l’appelons « la providence ».
Étymologiquement, le terme signifie « prévoyance ».
Théologiquement, il s’agit de « l’activité continue de Dieu par laquelle il fait en sorte que tous les événements des domaines matériel, mental et moral accomplissent leur but, et ce but n’est rien d’autre que le dessein original de Dieu dans la création1
». Mon espérance repose en grande partie sur les faits suivants :
1. Dieu est propriétaire de l’univers : il le gouverne ;
2. Dieu est sage : il agit de façon rationnelle (non pas ce qui me semble rationnel à moi… mais à lui) ;
3. Dieu est bon : il s’intéresse à ses créature (en l’occurrence vous et moi) ;
4. Dieu est omnipotent : il a le pouvoir d’accomplir tous ses desseins.
Dieu a créé l’univers et tout ce qu’il renferme, mais la Bible parle encore plus de l’œuvre de Dieu dans sa providence. Dieu exerce un contrôle total.
2. Dieu exerce un contrôle total…
… sur l’univers matériel (Actes 14.17)
Le soleil, les étoiles, le vent, les éclairs, la pluie, le tonnerre, les eaux, la grêle, la glace, la neige, la gelée, etc. : tout ce que nous vivons est soumis aux ordres de Dieu. La terre tremble, le sol produit… Tout cela sous son mandat.
Personnellement, je vous avoue être parfois émotionnellement choqué que la Bible enseigne que Dieu se sert des éléments destructeurs comme instruments de sa discipline et de son châtiment. Toutefois, si je comprends bien la pensée de Dieu et son action au travers de l’histoire biblique, je reconnais aussi que c’est dans des périodes de disette que les hommes se sont le plus tournés vers lui.
… sur la création végétale et animale (Job 12.10)
Toute créature vivante est entre les mains de Dieu. Dieu nourrit les plantes, les oiseaux, les poissons, etc. Tous les êtres vivants sont sous son contrôle.
… sur les peuples de la terre (Job 12.23)
Il domine sur les nations. Il les fait croître et les fait périr. La politique offre un étrange spectacle mais c’est Dieu qui établit ou détrône les dirigeants, fixe les limites à leur territoire et utilise les nations et leurs chefs dans l’exercice de sa volonté. Dans ce sens, Adolphe Hitler, Mussolini, Ahmadinejad et Kim Jong-il exercent (ou ont exercé) une autorité sur des territoires que Dieu a fixés. Il semble achevé, le temps de Ben Ali (Tunisie), de Moubarak (Égypte) et de Kadhafi (Libye).
« Il n’y a point d’autorité qui ne vienne de Dieu, et les autorités qui existent ont été instituées de Dieu. » (Rom 13.1) Que ceci ne nous empêche pas de voter, même si cela semble paradoxal. Dieu est aux commandes.
« Le Très-Haut domine sur le règne des hommes, qu’il le donne à qui il lui plaît, et qu’il y élève le plus vil des hommes. » (Dan 4.17)
… sur tout ce qui constitue notre existence (Ésaïe 45.5)
Sur notre naissance, notre carrière et notre mort. Dieu est à l’œuvre dans la vie de chacun de nous avant même que nous ne venions au monde. Il accomplit ses desseins dans chacune de nos vies, que nous en soyons conscients ou non.
Dieu pourvoit à nos besoins. Chose étrange, il détermine aussi le moment et les circonstances de notre mort (cf. Deut 32.49). Il contrôle nos succès et nos échecs. Il élève et abaisse. Il renverse les puissants et exalte les humbles, il enrichit et appauvrit.
Dieu donne ou refuse même le sommeil. Il prend soin des siens, donne la sécurité, protège, fait du bien, soutient, comble les besoins, et fait, de façon générale, concourir toutes choses au bien de ceux qui l’aiment (Rom 8.28).
Quelles que soient les circonstances de leur passage ici-bas, Dieu conduira dans la gloire ceux qui lui appartiennent. Voilà une nouvelle fois l’objet de l’espérance chrétienne.
Cette réflexion rend perplexe
• Comment les actions mauvaises des hommes entrent-elles dans le programme d’un Dieu souverain et bon ?
• Dieu rend-il le péché nécessaire ?
Dans la Bible, plusieurs incidents semblent aller dans ce sens :
– Dieu endurcit le cœur de Pharaon (Ex 10.27).
– C’était un péché pour David de dénombrer Israël, mais Dieu l’incita cependant à le faire (2 Sam 24.1 ; 1Chr 2.1).
– Dieu livre des pécheurs au péché (cf. Rom 1.24,26,28).
– Il a renfermé tous les hommes dans la désobéissance (cf. Rom 11.32).
– Pendant la tribulation, il enverra une puissance d’égarement afin que les incroyants croient au mensonge (cf. 2 Thes 2.11).
Deux questions se posent alors :
• Si Dieu n’est pas l’auteur du péché, comment expliquer ces drames ?
• Quelle relation existe-t-il entre Dieu et nos mauvaises actions ?
Dieu répond de quatre façons
1. Par sa « providence préventive ». Dieu empêche souvent l’homme de commettre le péché qu’il avait l’intention de commettre. Deux exemples :
– Dieu a dit à Abimelec : « Aussi t’ai-je empéché de pécher contre moi. C’est pourquoi je ne t’ai pas permis que tu la touches. » (Gen 20.6) ;
– David a prié : « Préserve aussi ton serviteur du sentiment d’orgueil : Qu’il ne domine pas sur moi ! Alors je serai intègre, et je ne commettrai pas de grands péchés. » (Ps 19.14)
C’est aussi ce que nous formulons dans la prière du « Notre Père » : « Ne nous expose pas à la tentation, mais délivre-nous du mal, car c’est à toi qu’appartiennent, dans tous les siècles, le règne, la puissance et la gloire. » (Mat 6.13)
Dieu a promis aussi qu’il ne nous laisserait pas être tentés au-delà de nos forces. (cf. 1 Cor 10.13).
2. Par sa « providence permissive ». Au lieu d’empêcher que l’homme fasse du mal, Dieu va parfois permettre au péché de suivre son cours.
« Dieu dit : Éphraïm est attaché aux idoles, laisse-le » (Osée 4.17).
Dieu a laissé toutes les nations suivrent leur propre voies (Act 14.16 ; 2 Chr 32.31 ; Ps 81.13 ; Rom 1.24,26,28).
3. Par sa « providence dirigée ». Plus étonnant, Dieu permet le mal tout en dirigeant la façon dont il s’accomplit.
Jésus dit à Juda : « Ce que tu fais, fais le rapidement » (Jean 13.27)
Ceux qui ont été mêlés à la crucifixion, ont-ils fait ce qui avait été annoncé d’avance ? Oui, selon la prédication de Pierre en Actes 2 : « Cet homme [Jésus], livré selon le dessein arrêté et selon la prescience de Dieu, vous l’avez crucifié, vous l’avez fait mourir par la main des impies. […] C’est ce Jésus que Dieu a ressuscité ; nous en sommes tous témoins. […] Que toute la maison d’Israël sache donc avec certitude que Dieu a fait Seigneur et Christ ce Jésus que vous avez crucifié. » (Act 2.23, 32, 36)
Dieu se sert de l’intention mauvaise des hommes pour accomplir sa volonté. Il peut même aller jusqu’à se servir de la colère des hommes pour sa propre gloire (Ps 76.11 ; És 10.5-15).
4. Par sa « providence restrictive ». Il détermine les limites jusque auxquelles le péché et ses conséquences peuvent aller (2 Thes 2.7 ; Apoc 20.2s).
Dieu dit à Satan à propos de Job, avant que les malheurs s’abattent sur ce dernier : « Voici, tout ce qui lui appartient, je te le livre ; seulement, ne porte pas la main sur lui. » (Job 1.12)
3. Dieu sait ce qu’il fait
Dieu peut changer le mal en bien et il est bon
Les différents types de providence de Dieu — préventive, permissive, dirigée et restrictive — montrent que les mauvaises actions de ses créatures sont entièrement sous son contrôle. Elles ne peuvent se produire que par sa permission et seulement jusqu’au point où il le permet.
Dieu agit selon un plan déterminé à l’avance, dans son intérêt et dans l’intérêt de ceux qui ont placé leur confiance en lui.
Bien que certaines actions soient mauvaises en elles-même, il les fait concourir au bien : la mauvaise conduite des frères de Joseph, l’obstination de Pharaon, la soif de conquête des nations païennes qui ont envahi la terre sainte et emmené le peuple en captivité, le rejet et la crucifixion de Jésus-Christ, la persécution de l’Église, les guerres et les révolutions… ont tous servi au but et à la gloire de Dieu. Dieu a changé le mal en bien !
Un des aspects de notre humanité déchue est de tomber régulièrement dans le plus vieux mensonge du monde. Lorsque Satan tenta Ève, il laissa sous-entendre que Dieu essayait de priver Adam et Ève de quelque chose de bon (Gen 3.4).
Au milieu de nos circonstances douloureuses, notre tendance est de douter de la bonté de Dieu. C’est ainsi que nous perdons « espoir ». Or l’espoir est fondé sur des sentiments humains et que l’espérance est fondée sur la Parole de Dieu. Dieu ne ment pas et il tient ses promesses !
Certaines expériences de vie parfois dramatiques, incompréhensibles, insupportables émotionnellement, peuvent faire douter de la parole du psalmiste quand il affirme que Dieu ne refuse aucun bien à ceux qui marchent dans l’intégrité (Ps 84.11).
Y aurait-il un décalage entre la théorie et la pratique ?
Dieu a un plan
Encore une fois, notre perception de la souveraineté de Dieu nous joue des tours.
Dieu règne… et surtout… il va quelque part ! Il a un dessein, un plan.
Relisons ce fameux verset de Rom 8.28 dont nous abusons parfois : « Nous savons, du reste, que toutes choses concourent au bien de ce qui aiment Dieu, de ceux qui sont appelés selon son dessein ».
Il s’agit de son dessein, de son plan. Pas du mien. Pas du nôtre. Pas du leur. Lorsque nous nous convertissons, et décidons de placer notre confiance en Dieu, c’est à ce Dieu-là que nous nous convertissons. Au Dieu qui écrit son plan… avec nos circonstances agréables et moins agréables.
Nous sommes appelés selon son dessein !
Dieu gouverne le monde en vue du salut et de la préparation d’un peuple qui lui appartienne. Il a choisi Israël et plus tard, il a appelé l’Église.
Il s’est donné lui-même pour nous afin de nous racheter de toute faute et de se faire un peuple qui lui appartienne. (Tite 2.14)
C’est à cause de moi, à cause de moi, que je veux agir. En effet, comment pourrais-je me laisser déshonorer ? Je ne donnerai pas ma gloire à un autre. (És 48.11)
Tout, absolument tout sert le plan de Dieu ! La création, les lois de la nature, nos maladies, nos échecs et nos victoires, etc. Ces faits ont pour but ultime la gloire de Dieu, le but intermédiaire étant de préparer et de sauver un peuple pour Dieu.
Ne trouvez-vous pas tout cela extraordinaire ? Tout cela ne vous donne-t-il pas un plus grand aperçu de celui en qui vous avez placé votre espérance ? Votre vie ?
Est-ce en ce Dieu-là que vous croyez ?