Dossier: Préparer son avenir
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Et si le célibat était une bonne formation ?

En Suisse, le nombre de ménages d’une seule personne était de 8,5 % en 1930. En 2013, cette proportion atteignait 36 % et l’Office fédéral de la statistique prévoit qu’en 2030 la barre des 40 % sera dépassée ! Le célibat concerne donc un nombre croissant de personnes et ce, pour différentes raisons. Dans cet article, nous traiterons plus particulièrement du célibat des jeunes.

  1. Qu’est-ce que le bonheur selon la Bible ?

Avant de s’arrêter sur le célibat, j’aimerais que nous nous arrêtions sur la question du bonheur. En effet, nous devons avoir une vision biblique du bonheur et non une vision influencée par la société. Hier, de nombreux livres contenaient cette phrase : « Ils se marièrent, vécurent heureux et eurent beaucoup d’enfants. » Le bonheur semblait ainsi dépendre de la possibilité de se marier et d’avoir des enfants. Aujourd’hui, la société renvoie une image similaire du bonheur : « Sois libre mais en couple ! Aie une belle voiture, une belle maison, de belles vacances… Et ne fais pas trop d’enfants, c’est encombrant et ça coûte cher… » Être en couple, sans trop d’enfants, semble être l’image actuelle du bonheur que nous renvoie la société occidentale.

Asaph nous dit : « Et sur la terre je ne prends plaisir qu’en toi » et :« Pour moi, m’approcher de Dieu c’est mon bien » (Ps 73.25,28). Le catéchisme de Westminster rappelle que : « Le but principal de la vie de l’homme est de glorifier Dieu et de trouver en lui son bonheur éternel. » Célibataire ou non, n’oublions jamais où se trouve la source du vrai bonheur : en Dieu, et en Dieu seul et pas dans notre état marital !

  1. Le célibat : un don ?

Le célibat comme le mariage est un don. « Horreur, aurais-je reçu ce don ? » me suis-je souvent demandé comme célibataire. Laissons répondre John Stott[1] : « Le don du célibat est davantage une vocation qu’un revêtement d’une force surnaturelle pour accepter cette condition, même si évidemment Dieu est fidèle pour soutenir ceux qu’il appelle. Si Dieu nous appelle au célibat, cette condition devient un don que nous recevons de sa main. » En 1 Corinthiens 7.6-11, Paul déclare aux célibataires et aux personnes mariées qu’ils doivent reconnaître les deux états comme des dons de Dieu, qu’il faut estimer et aimer de la même manière. Citons à nouveau John Stott : « Que nous soyons seuls ou mariés, acceptons cette situation comme un don spécial de la grâce de Dieu pour nous. » Le but est que le célibataire réussisse sa vie de célibataire et que les personnes mariées réussissent leur mariage. Dans chacun des deux états, le contentement est très important, car l’un et l’autre peuvent être éphémères.

Laissons conclure Elisabeth Elliot[2] qui a vécu le célibat, trois mariages et s’est retrouvée veuve deux fois : « Après avoir vécu seule pendant plus de quarante et un ans, j’ai appris que cette situation est un véritable don. Non pas un don que j’aurais choisi… Mais rappelle-toi ceci : nous ne choisissons pas les dons ! Ils nous sont accordés par un donateur divin… C’est au sein des circonstances qu’il choisit pour nous, célibat, mariage, veuvage, que nous le recevons. C’est là et nulle part ailleurs qu’il se fait connaître à nous. C’est là qu’il permet de le servir. »

  1. Les avantages du célibat

Incontestablement, le célibat comporte divers avantages : la liberté, la disponibilité et la consécration notamment. Les célibataires ne sont pas tentés de se considérer d’abord comme maris, épouses ou parents ; ils se définissent avant tout comme disciples de Jésus-Christ. Cette liberté, bien utilisée, permet de se former à la fois professionnellement et pour un ministère, et de participer à divers services.

Le célibat permet également de faire le point pas à pas sur les difficultés du passé sous le patronage du grand Berger et de prendre le temps de résoudre des problèmes passés.

De plus, le célibat offre beaucoup de disponibilité pour Dieu, pour soi et pour les autres. Le célibat m’a permis de consacrer beaucoup de temps à servir Dieu : « Celui qui n’est pas marié s’inquiète des choses du Seigneur, des moyens de plaire au Seigneur » (1 Cor 7.32).

  1. Les défis du célibat

La vie de célibataire comporte de nombreux défis ; j’en propose huit.

  • Le premier est de réaliser la valeur de sa propre personne et de se considérer comme une personne complète. Je dois rejeter la pensée : personne ne s’intéresse à moi.
  • Le deuxième défi est de refuser l’égocentrisme : tout ne doit pas tourner autour de ma petite personne.
  • Le troisième défi : ne pas rester dans une attente perpétuelle en vivant avec la pensée que le célibat est une phase transitoire, et que la vie ne commencera qu’au moment du mariage.
  • Le quatrième défi est de ne pas se morfondre dans la solitude : qu’est-ce qui empêche un/e célibataire d’inviter du monde à la maison ou de proposer une sortie à des amis ?
  • Le cinquième défi est de faire face aux pressions sociales ; la société renvoie une image tellement romantique du couple et fait de facto des célibataires des gens à part. Il peut également y avoir des pressions familiales à propos des qualités d’un conjoint, sans compter celles de l’église.
  • Le sixième défi est de vivre dans le contentement : il n’y a rien de mal à vouloir se marier et considérer le mariage comme une possibilité future, mais il n’est pas sain de construire une vie sur des événements hypothétiques. Préparons l’avenir tout en vivant pleinement le moment présent !
  • Le septième défi est de vivre la pureté sexuelle. Pour John Stott, « le désir sexuel peut être très fort et il est même exacerbé par les pressions d’une société occidentale obnubilée par le sexe. Pourtant en tant que chrétien, nous affirmons que la maîtrise de soi est possible ! Soyons impitoyables vis-à-vis de nous-mêmes dès qu’il s’agit de péché. C’est ce que le N.T. appelle la mortification. »
  • Enfin, le huitième et dernier défi est de vivre sans engagement excessif. Sachons garder de petites plages de respiration pour faire une activité que nous apprécions ou pour être en communion avec Dieu, sans être dérangés !
  1. Vivre le célibat

De nombreux personnages bibliques célibataires ont eu une influence importante dans l’histoire de la foi, à commencer par le plus grand de tous, celui que nous adorons car il est le parfait Fils de Dieu : Jésus-Christ ! Sans conteste, le célibat est une occasion unique pour grandir dans la communion avec Dieu et le servir, participer intensément à la vie de l’église et profiter des avantages du célibat, en particulier la liberté et la disponibilité.

Laissons Albert Hsu[3] conclure : « Si au lieu de présenter le célibat comme un engagement à vie, nous le présentons comme une préférence momentanée, nous verrons des effets positifs sur la société. Les gens qui se marient seront plus matures, se correspondront mieux, seront plus expérimentés, mieux formés, moins pressés de se marier, mieux préparés à leur rôle

[1]John Stott (1921-2011), théologien, évangéliste, essayiste, auteur évangélique prolifique et célibataire. Les citations de John Stott tout au long de cet article viennent d’une interview réalisée par Albert Hsu que l’on retrouve dans son livre, Hors-norme ?, Éditions Farel,Marne-la-Vallée, 2001.

[2]Elisabeth Elliot, Je suis femme… et heureuse de l’être !, Éditions Vida, Nîmes, 2000.

[3]Albert Hsu,Hors-norme ?, Éditions Farel, Marne-la-Vallée, 2001.

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Bourgeois Nathanaël
Nathanaël Bourgeois est membre de la rédaction de Promesses et Président de la Fondation Promesses. Il est impliqué dans l’enseignement biblique au sein de son église locale à Ballaigues, auprès de la jeunesse et dans la formation biblique « Byblos » en Suisse romande.