Dossier: Vivre en disciple
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Jésus et ses disciples, un message aux églises !

Quand nous lisons l’Évangile, un constat saute aux yeux : Jésus, après un court ministère solitaire, s’est ­rapidement entouré d’une communauté de personnes appelés « disciples ». Ceux-ci ont été interpellés par son activité, son attitude et ses discours.
Une tradition assez commune dans la tradition rabbinique de l’époque consistait à suivre un maître (ici Jésus-Christ) pour s’en inspirer, comprendre et apprendre son enseignement. Les disciples ont formé la première communauté de croyants autour de Jésus et constituaient une « proto-église ». Leur expérience est riche d’enseignements car elle fait écho à de nombreuses situations de notre contexte.

Quel est le but de la communauté des disciples ?

Aujourd’hui, l’Église est aussi constituée des disciples de Jésus dont le but est de le suivre et le servir. L’appel de Jésus résonne encore aujourd’hui : « Faites de toutes les nations des disciples » (Mat 28.19-20).
Avant son départ, Jésus nous a laissé cet impératif qui donne le coup d’envoi de l’ère de l’Église et son essence, sa grande mission. Quel vaste programme ! L’objectif pourrait nous paraître colossal, voire inatteignable… Néanmoins Jésus, le chef de l’équipe, est là tous les jours pour nous accompagner dans cette grande mission par l’envoi de l’Esprit saint (Act 2).
Le but des communautés chrétiennes est donc précis : faire grandir la communauté des disciples avec la méthode que Jésus nous a laissée. Cette optique peut guider les églises dans leurs choix, leur orientation et le règlement d’éventuels litiges.
L’enjeu pour les communautés est d’arriver à reproduire fidèlement ce processus en l’ajustant en permanence aux différentes situations, époques et cultures.

Qu’est-ce qu’un disciple de Jésus ?

Pour entrer dans ce mouvement de multiplication des disciples, précisons ce qu’était un disciple dans la culture au début du christianisme.
Le disciple suit son maître pour l’observer et reproduire son exemple. Pour cela il s’imprègne de sa personnalité, de ses caractères, de son enseignement. Son objectif est de « revêtir » le Maître, en vivant près de lui. L’idée est de vivre continuellement avec le « Rabbi », afin d’être des rabbis en devenir dans tous les domaines de notre vie.
Les premiers croyants étaient appelés des « disciples » avant d’être appelés « chrétiens »1 pour la première fois en Actes 11.26. Le processus d’identification au modèle était donc déjà bien visible en eux ! Les disciples suivent le Seigneur coûte que coûte et ressemblent au Maître, partageant les mêmes épreuves et les mêmes souffrances en poursuivant sa tâche.

Comment motiver à être disciple ?

Une communauté chrétienne doit stimuler ses membres à suivre le Maître. Cette motivation ne découle pas d’une auto-stimulation de notre volonté à la manière de la « méthode Coué ». Ce n’est pas non plus par des sermons insistants du type : « Engagez-vous ! » que nous allons amener les auditeurs à suivre Jésus-Christ en qualité de disciples ; il semblerait même que ces pressions aboutissent à l’effet contraire.
Mais alors comment Jésus a-t-il fait pour engager au moins onze personnes à le suivre et à continuer son œuvre ? Il vivait de manière visible et exemplaire au milieu de sa communauté, en continu. Il a enseigné et engagé ses amis dans l’œuvre de Dieu par de nombreux travaux pratiques, au risque de les voir parfois échouer. Il les a disciplinés avec douceur mais aussi parfois avec vigueur – toujours cependant avec un amour tangible. Il les a finalement envoyés au dehors des frontières d’Israël prêcher la bonne nouvelle alors qu’ils ne semblaient pas assez « matures » pour reproduire ce qu’il avait fait avec eux. Il s’agit premièrement de rendre visible Jésus pour qu’il interpelle des auditeurs. Il transforme à son image ceux qui le contemplent (2 Cor 3.18). Jésus-Christ doit donc être au centre de la vie de la communauté : des prédications, de l’hymnologie, des temps de relations informelles, etc. Le secret du progrès dans la vie chrétienne est de marcher en sincérité avec un Christ ressuscité. Comme le disciple est toujours susceptible de se tenir à distance du chef de l’Église, par paresse, par culpabilité, par tristesse, etc., il est primordial qu’il soit nourri continuellement au sein de la communauté de l’enthousiasme de l’évangile, de la grâce et de la joie de Jésus. L’ennemi cherche sans cesse à dissoudre l’unité des communautés et à isoler la brebis fragile.de relations informelles, etc. Le secret du progrès dans la vie chrétienne est de marcher en sincérité avec un Christ ressuscité. Comme le disciple est toujours susceptible de se tenir à distance du chef de l’Église, par paresse, par culpabilité, par tristesse, etc., il est primordial qu’il soit nourri continuellement au sein de la communauté de l’enthousiasme de l’évangile, de la grâce et de la joie de Jésus. L’ennemi cherche sans cesse à dissoudre l’unité des communautés et à isoler la brebis fragile.
Pour faciliter la réception de son enseignement par ses disciples, Jésus a développé une atmosphère de confiance et de proximité propice aux confidences. Un exemple : ses adieux en Jean 13 à 17 au cours desquels Jean se penche sur la poitrine de Jésus et obtient des confidences au sujet de Judas ; pendant ce moment, ses disciples prennent la cène pour la première fois et osent poser à Jésus des questions très importantes.
Il est donc regrettable que la pudeur spirituelle et l’individualisme dominent parfois chez les croyants. Il est aussi triste de voir des croyants s’isoler
à la suite de blessures ou d’incompréhensions, ou par « amour pour le siècle présent » (2 Tim 4.10). Suscitons des conditions ou des moments qui permettent des relations profondes au sein de la communauté, afin que les membres puissent s’encourager et partager les exploits du Maître dans leur vie en matière de sanctification, d’évangélisation, de providence, etc.

Quel enseignement donner ?

Le cœur du discipulat est la personne de Jésus. L’enseignement vise donc à transformer l’apprenti pour qu’il ressemble de plus en plus à Jésus.
L’enseignement cherche à nous faire découvrir ce que l’on est devenu en tant que nouvelle création en Jésus. Prendre conscience de notre nouvelle identité rejaillira indubitablement dans un comportement, des attitudes, une pratique, qui se calqueront sur Christ.
Dans l’enseignement biblique, montrons comment le plan de Dieu, centré sur Jésus, parcourt l’ensemble des Écritures. Cette bibliothèque divine est l’outil pédagogique de Dieu pour se faire connaître de l’humanité. Trop souvent, des croyants connaissent des histoires de la Bible par cœur, comme un patchwork, mais n’ont pas charpenté leur pensée par une vue d’ensemble. Si nous ne comprenons pas le fil rouge du plan de Dieu, nous ne pourrons pas le communiquer et cela empêchera la multiplication des disciples.
L’enseignement de la Bible s’intègre aussi dans les expériences vécues collectivement par la communauté. L’apprentissage est ainsi ancré dans le concret. Par exemple, c’est en voyant le temple que les disciples interrogent Jésus sur son devenir (Marc 13).

Quels sont les travaux pratiques ?

Dans les Évangiles, la moitié du temps, les disciples étaient envoyés en mission pour accomplir ce que Jésus avait lui-même fait. De même, les disciples sont souvent sollicités pour participer au ministère de Jésus, par exemple lors de la multiplication des pains. Ces sollicitations ont très souvent une portée d’enseignement.
Ce mode de transmission doit inspirer la pédagogie de nos communautés. Elles sont en réalité des pépinières de projets évangéliques dans lesquelles la vie du groupe se développe par la progression spirituelle des disciples et leur accroissement en nombre, et cela malgré leurs imperfections et leurs erreurs.
Chacun des disciples d’aujourd’hui est envoyé chaque semaine vers le monde, dans ses activités, son voisinage, sa famille pour annoncer la bonne nouvelle de Dieu, tout comme les premiers disciples. Nous devons nous sentir accompagnés du soutien et de la solidarité du groupe pour annoncer le nom de Jésus et lui être fidèles. Nous pouvons en effet facilement perdre du temps en enfantillages, par esprit de compétition, par convoitise… tout comme les premiers disciples !

Pourquoi faire un bilan ?

Les débriefings de Jésus sont aussi à imiter. Ces moments permettent de tirer tout le profit des expériences vécues. Ils font progresser les apprentis vers des niveaux de maturité supérieurs, en donnant un enseignement sur mesure où la théorie rejoint la pratique.
Finalement il semblerait qu’apprendre de nos échecs soit une partie importante de notre formation. Par exemple, Pierre a beaucoup progressé après son reniement de Jésus (Luc 22.31-32).
Les communautés doivent stimuler des projets de rayonnement collectifs mais aussi individuels, les suivre, puis en faire le bilan afin que les membres soient équipés pour être efficaces dans leur service.

Pour conclure

L’exemple que Jésus nous a laissé avec ses disciples est un modèle pour que notre vie communautaire se développe. Tous les éléments de l’Évangile ne peuvent qu’attiser ce feu pour qu’il progresse jusqu’aux extrémités de la terre. Le bouillonnement de la communauté autour de l’Évangile ne pourra alors que se répandre. Une Église fidèle, féconde et servant son Maître, c’est ce que Dieu veut voir dans nos rassemblements.

 

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  1. Littéralement christianos, c’est-à-dire « partisan du Christ » 
Dossier : Vivre en disciple
 

Grosdidier Adrien
Adrien, est marié à Natacha ; ils ont 5 enfants et vivent en Ardèche. Il est aussi passionné de la Bible et des relations où l’Évangile est au centre. C’est ainsi qu’il sert le Seigneur de tout son cœur auprès de la jeune génération pour participer à leur discipulat.