Le parler en langues : signe inaugural du lancement de l’Église Actes 2.1-11
Dans cet article, l’auteur exprime une perspective non charismatique d’un phénomène très répandu dans le christianisme. Il n’a pas la prétention de détenir la vérité absolue ni de répondre à toutes les questions liées au parler en langues, que ce soit la xénoglossie ou la glossolalie. Il ne déprécie pas l’authenticité de la foi ou la piété des chrétiens qui pratiquent la glossolalie. Cependant, il nous invite à analyser les Écritures et à ne pas tirer nos pratiques de l’expérience des autres ou des parties descriptives de la Bible (non normatives), mais il nous propose de puiser dans les enseignements didactiques (prescriptifs) que nous trouvons dans les évangiles ou dans les épîtres.
« Le jour de la Pentecôte, ils étaient tous ensemble dans le même lieu. Tout à coup, il vint du ciel un bruit comme celui d’un vent impétueux, et il remplit toute la maison où ils étaient assis. Des langues, semblables à des langues de feu, leur apparurent, séparées les unes des autres, et se posèrent sur chacun d’eux. Et ils furent tous remplis du Saint-Esprit, et se mirent à parler en d’autres langues, selon que l’Esprit leur donnait de s’exprimer.
Or, il y avait en séjour à Jérusalem des Juifs, hommes pieux, de toutes les nations qui sont sous le ciel. Au bruit qui eut lieu, la multitude accourut, et elle fut confondue parce que chacun les entendait parler dans sa propre langue. Ils étaient tous dans l’étonnement et la surprise, et ils se disaient les uns aux autres : Voici, ces gens qui parlent ne sont-ils pas tous Galiléens ? Et comment les entendons-nous dans notre propre langue à chacun, dans notre langue maternelle ? Parthes, Mèdes, Elamites, ceux qui habitent la Mésopotamie, la Judée, la Cappadoce, le Pont, l’Asie, la Phrygie, la Pamphylie, l’Egypte, le territoire de la Libye voisine de Cyrène, et ceux qui sont venus de Rome, Juifs et prosélytes, Crétois et Arabes, comment les entendons-nous parler dans nos langues des merveilles de Dieu ? » Actes 2.1-11.
La souveraineté de la venue de l’Esprit (1-2)
Il s’est écoulé dix jours entre le moment où Jésus est monté au ciel et le jour de la Pentecôte. Les disciples attendaient que la promesse de Jésus s’accomplisse. Ils étaient rassemblés dans le même lieu et, comme tous les bons Juifs, ils s’apprêtaient à célébrer la fête de la Pentecôte.
Dieu n’a pas résolu d’envoyer son Esprit à n’importe quel moment. Ce jour n’a pas été décrété par hasard.
Dieu a lui-même choisi un jour où des dizaines de milliers de Juifs étaient présents à Jérusalem. La Pentecôte était l’une des trois grandes fêtes juives célébrées annuellement à Jérusalem. Le terme « pentecôte » vient du grec « pentekoste » qui signifie cinquantième jour. Cette fête avait lieu cinquante jours après le premier dimanche qui suivait la Pâque (Lév 23.15-16). Elle complétait la fête de Pâque. À cette occasion, les Juifs offraient les prémices de leur moisson (Lév 23.20) pour remercier Dieu de sa générosité à leur égard, lui qui leur avait donné la terre promise, un pays d’abondance.
Par la venue de Jésus sur terre, la signification de cette fête va changer. Jésus va, par son Esprit, remplacer la loi qui était gravée sur des tables de pierre : il va graver la loi directement dans le cœur des croyants. La terre promise est le symbole d’un royaume terrestre physique, qui va, lui, être remplacé par un royaume céleste, réel mais invisible. La terre promise des croyants de la nouvelle alliance ne se trouve pas sur terre mais auprès de Dieu, dans le ciel. Les bénédictions physiques et matérielles qui étaient liées à l’obéissance à la loi vont devenir des bénédictions spirituelles liées à l’obéissance de Jésus.
Les disciples s’attendaient à la venue de l’Esprit sans savoir où et quand il viendrait. Un jour, ils étaient assis, probablement en train de discuter les uns avec les autres. Dans son commentaire sur les Actes, John MacArthur souligne que « la position assise montre qu’ils n’étaient pas en train de prier sinon ils auraient été debout ou à genoux ». Pourquoi ce détail est-il important ? Parce que cela souligne le côté passif des disciples à cet instant précis : certes, ils attendaient l’Esprit, mais ils ne s’étaient pas réunis pour prier dans le but de faire descendre plus rapidement l’Esprit sur eux.
« Tout à coup, il vint du ciel… » : cette expression est là pour illustrer la soudaineté imprévisible de la venue de l’Esprit. Les disciples s’attendaient à la venue de l’Esprit mais d’une part, ils ignoraient totalement le moment où il allait venir et d’autre part, ils ne savaient pas sous quelle forme il viendrait. Précis, Luc indique la source, le lieu symbolique d’où vient l’Esprit : il vient du ciel. Grâce à cette précision, il nous enseigne que l’humain n’y est pour rien dans le cours de cet évènement. L’Esprit ne vient pas d’en bas mais d’en-Haut, du ciel, de Dieu lui-même. Luc montre ainsi la totale souveraineté de Dieu dans la venue de l’Esprit.
Les manifestations de la venue de l’Esprit (2b-3)
Luc ajoute d’emblée une précision quant au son : il s’agit d’un bruit fort, « comme celui d’un souffle violent ». Il vient de se produire quelque chose d’inédit, hors du commun et donc très difficile à décrire avec des mots usuels. Aussi, pour que ses lecteurs comprennent bien ce qui se passe, Luc utilise une comparaison. Il dit que le bruit était « comme » un souffle et que les langues « semblaient » de feu.
Le bruit était si fort qu’il ressemblait au bruit d’une tempête et les langues ressemblaient à des sortes d’objets incandescents, des petites flammes ! Par ces manifestations surnaturelles et inédites, c’est sur lui-même que Dieu cherche à attirer l’attention du peuple juif, et non sur les miracles. C’est un peu comme une maîtresse d’école : lorsqu’elle veut que les enfants l’écoutent avec attention, elle va hausser le ton ou bien taper dans les mains, ou faire quelque chose d’inhabituel afin d’attirer l’attention, pour que les élèves arrêtent leurs activités et se rassemblent autour d’elle. D’ailleurs, il me semble qu’au travers des manifestations surnaturelles qui ont lieu à chaque transition importante de l’histoire :
1. Dieu montre qu’il est seul à l’initiative des alliances : à chaque fois que Dieu inaugure une nouvelle ère, qu’il conclut une nouvelle alliance, il fait en sorte qu’il n’y ait aucun doute possible sur l’origine de cette alliance. Il tient à montrer aux croyants qu’il est à l’initiative de ces transitions. Les manifestations viennent toujours du ciel et elles sont toujours inimitables.
2. Dieu désire susciter le respect de ses enfants : par les miracles, il attire le regard de ses enfants, il les rend attentifs aux événements qu’il est lui-même en train de dérouler : il ne veut pas qu’ils admirent simplement les phénomènes surnaturels mais il veut les amener à la repentance, à une sainte crainte de son nom, à un respect de sa parole. Et lorsque ce n’est pas le cas, le signe de bénédiction se transforme en signe de jugement (Luc 10.11-14).
À la Pentecôte, on assiste à une transition de l’alliance de la loi (ancienne alliance) vers la nouvelle alliance (alliance de l’Esprit à l’ère de l’Église). Jusque-là, le salut et l’adoration du Dieu d’Israël étaient réservés à un seul peuple, qui avait une seule loi donnée dans une seule langue. On ne pouvait adorer Dieu qu’en respectant des rituels précis qui n’étaient que l’ombre des choses à venir.
Le jour de la Pentecôte, Dieu inaugure une nouvelle ère. Dorénavant, avec l’Évangile, toutes les nations de la terre auront accès au Dieu d’Israël, dans toutes les langues. Grâce au sacrifice de Jésus et à la venue permanente de l’Esprit, Dieu va permettre à des hommes, des femmes et des enfants de toutes les nations de pouvoir entrer dans une alliance éternelle leur permettant d’adorer le Dieu d’Israël sans avoir besoin d’accomplir les rituels liés à l’ancienne alliance. Par le don de l’Esprit,
Dieu va sceller son alliance en gravant sa loi dans le cœur des croyants, leur permettant d’obéir à ses commandements de manière libre, volontaire et durable (Jean 14.15-17).
3. Dieu ne nous invite pas à reproduire les signes spectaculaires mais le signe de l’alliance : les manifestations surnaturelles ne sont pas à imiter ou à rechercher parce qu’elles interviennent d’une manière souveraine et exclusivement divine.
Dans l’ancienne alliance, le peuple n’a pas été appelé à reproduire le « spectacle » (c’est le terme utilisé en Exode 3.3 et 20.18) mais à respecter le signe de l’alliance qui était la circoncision. De même, dans la nouvelle alliance, les croyants ne sont pas appelés à reproduire ce qui vient souverainement d’en-Haut — les langues de feu ou le parler en langues qui étaient visibles et audibles à la Pentecôte afin d’attirer l’attention du peuple juif — en revanche, les croyants sont invités à respecter le signe de la nouvelle alliance qui n’est plus la circoncision des enfants issus des douze tribus d’Israël, mais la repentance et la foi en Jésus-Christ matérialisées physiquement par le baptême et la cène. Les disciples de Jésus, issus du judaïsme, n’avaient pas encore pleinement conscience des implications que cela venait d’engendrer. Ce qui est certain, c’est que grâce à ce spectacle « son et lumière », le peuple juif rassemblé à Jérusalem était maintenant attentif. Il était prêt à écouter le message.
La preuve de la venue de l’Esprit (4-10)
Le « spectacle » auquel ont assisté les disciples était comme une mise en scène divine dont le but était d’attirer l’attention sur un autre miracle, aussi extraordinaire que le premier, mais qui allait se manifester au travers des disciples eux-mêmes. Jusque-là, le Saint-Esprit était venu par intermittence : il saisissait certains croyants et les utilisait pour certaines œuvres précises. À partir de cette première Pentecôte, le Saint-Esprit va agir de manière permanente dans les croyants, il va faire sa demeure en eux (Jean 14.16-17). Pour bien montrer que ce phénomène n’est pas le fruit d’une hallucination collective, Dieu va opérer un miracle extraordinaire, quelque chose d’inimitable. Le texte dit que « les disciples qui reçurent l’Esprit saint se mirent à parler en d’autres langues » (Act 2.4).
Les langues dont il est question ici sont des langues humaines intelligibles. Des Juifs pieux, venus de différentes nations, comprenaient les disciples qui s’exprimaient dans les langues maternelles des Juifs.
On dénombre quinze dialectes dans la liste. Lorsque les disciples se mirent à parler dans toutes ces langues, ce fut un miracle extraordinaire. Ce phénomène s’appelle la « xénoglossie » ou « xénolalie ». Il désigne la faculté de parler une langue étrangère (humaine) sans l’avoir apprise. Ce phénomène ne doit pas être confondu avec la « glossolalie », qui est un langage inarticulé ne correspondant généralement à aucune langue existante (comprise par certains comme une langue céleste, la « langue des anges »).
La glossolalie représente la très grande majorité des parlers en langues pratiqués dans les églises actuelles.
C’est un phénomène qui ne s’observe pas seulement dans les églises charismatiques ou pentecôtistes.
Il est présent dans beaucoup d’autres spiritualités, notamment chez les mormons, les musulmans, les montanistes, les animistes, etc. Ce phénomène existait bien avant la Pentecôte car on en trouve des traces dans l’antiquité. Un article de Mat Auryn 1 note des expressions de « la glossolalie dans le paganisme et l’occultisme ». Dans trois dialogues différents, Platon fait référence à un discours extatique inintelligible, tout comme Virgile dans l’Énéide. Les sibylles et les pythies étaient également connues pour leur pratique de la glossolalie et de la parole extatique en état de transe.
Dans notre texte, il ne s’agit pas de glossolalie mais bien de xénoglossie. Tous ceux qui parlaient dans une autre langue terrestre que la leur étaient des Galiléens, c’est-à-dire des gens sans instruction, qui n’avaient ni étudié ni appris les langues des nations avoisinantes. C’est comme si je me mettais subitement à parler allemand ou norvégien alors que je n’ai jamais appris ces langues : ce serait un miracle incontestable, puisque personne ne converse quotidiennement et usuellement une autre langue sans l’avoir apprise. Le langage est un phénomène très complexe.
Certains commentateurs, quant à eux, pensent qu’il s’agissait plutôt d’un miracle de réception que de transmission : c’est-à-dire que les disciples parlaient comme habituellement en hébreu ou en araméen, et ceux qui les écoutaient les entendaient miraculeusement dans leur langue maternelle. Le miracle ne résidait que dans la compréhension.
Je n’adhère pas à cette interprétation car Luc me semble assez explicite : « Ils [les disciples] furent tous remplis d’Esprit saint et se mirent à parler en d’autres langues, selon que l’Esprit leur donnait de s’exprimer ». (Act 2.4) L’emphase est sur ceux qui sont remplis d’Esprit saint, c’est-à-dire les disciples de Jésus. Le texte précise « selon que l’Esprit leur donnait de s’exprimer » : le Saint-Esprit remplit les disciples pour qu’ils parlent. Il ne remplit pas les non-croyants pour qu’ils comprennent. « La multitude accourut et fut bouleversée, parce que chacun les entendait parler dans sa propre langue » (Act 2.6) « Comment les entendons-nous chacun dans notre propre langue maternelle ? » (Act 2.8). « Nous les entendons parler dans nos langues des merveilles de Dieu ! » (Act 2.11). Les Juifs qui rendaient un culte habituellement à Dieu en hébreu (ou en araméen) entendaient leurs frères juifs communiquer dans leurs langues maternelles.
Notez que le fait d’assister à un miracle extraordinaire ne provoque pas instantanément leur foi. Bien au contraire. La suite du discours de Pierre (2.14-40) nous montre que le miracle des langues va avoir un effet radicalement différent selon « la terre » (le cœur) dans laquelle il tombe (Mat 13.4-8). En fait, le parler en langues avait un double objectif :
1. Il attirait l’attention des Juifs convertis en confirmant l’ouverture du salut à toutes les nations de la terre, comme cela était annoncé dans l’A.T. (Jér 31.31-34 ; 32.40 ; Ez 36.25ss). C’était l’annonce d’une nouvelle alliance meilleure que celle de la loi, et donc un signe de bénédiction pour eux.
2. Il attirait l’attention des Juifs inconvertis en confirmant leur exclusion du Royaume (Mat 21.43).
C’était l’annonce d’une mauvaise nouvelle et un signe de jugement pour eux (Es 28.11 ; 1Co 14.21).
Conclusion
Le miracle de la Pentecôte est un moment clé dans l’histoire de la rédemption : il s’agit là de l’inauguration officielle de l’Église. Le feu d’artifice, la coupure du ruban ou le vin d’honneur qui accompagnent l’inauguration d’un nouvel espace sont là pour marquer l’évènement. Ils accompagnent la fête mais n’en sont pas le fondement, et les invités ne sont pas appelés à les reproduire. Le parler en langues a fait partie des éléments visibles et audibles de la venue souveraine, surnaturelle de l’Esprit sur les croyants.
Cependant, il ne doit pas supplanter l’élément central de la Pentecôte, qui est la venue permanente du Saint-Esprit dans les croyants et l’ouverture du salut à toutes les nations. La marque distinctive des croyants ne réside pas dans leurs dons, si extraordinaires qu’ils puissent être, mais dans l’amour qu’ils ont les uns pour les autres (Jean 13.35), dans leur mise en pratique de la parole de Dieu (Jean 8.31) et dans le fruit de l’Esprit manifesté au quotidien (Jean 15.8 ; Gal 5.22).
Est-ce que le parler en langues est la preuve de la présence de l’Esprit dans la vie de quelqu’un ?
Voici onze raisons pour lesquelles je crois que le parler en langues n’est pas la preuve de la présence de l’Esprit dans la vie d’un croyant :
1. Le livre des Actes nous raconte une histoire : la fondation et l’expansion de l’Église dans le monde juif et païen. Cette histoire est unique et par définition, elle ne peut se reproduire une deuxième fois.
Elle n’est donc pas normative. Les récits historiques peuvent illustrer ou expliquer une doctrine biblique, mais ne peuvent jamais en être le fondement. Nous devons donc être prudents avant d’appliquer ou de vouloir reproduire des faits qui avaient un caractère unique et/ou exceptionnel.
2. Le livre des Actes ne nous rapporte que trois cas de parler en langues en relation avec la réception de l’Esprit (Actes 2.3-11 ; 10.46 ; 19.6). Or chacun de ces cas peut être considéré comme « exceptionnel ».
Tous les trois se rapportent à la venue initiale de l’Esprit dans des croyants, donc à leur conversion, et non à une seconde expérience « post-conversion ».
3. En focalisant notre attention sur les trois fois où des groupes de personnes ont parlé en langues, nous oublions les onze autres cas qui n’ont été marqués par aucun signe particulier y compris les 3 000 conversions immédiatement après le message de Pierre à la Pentecôte (voir tableau récapitulatif).
4. Dans aucun des cas, ceux qui ont reçu les langues ne les ont recherchées, elles leur furent données souverainement par Dieu et en présence d’un apôtre.
5. Les langues ne furent pas données à des individus choisis ou spécialement préparés dans le but de les reproduire et de les pratiquer, mais à des groupes entiers. À chaque fois, tout s’est passé inopinément, au cours d’une seule et même réunion, au début de leur expérience chrétienne.
Dans tous ces cas, le don des langues a été accordé comme une preuve que le Saint-Esprit a été donné à chaque groupe — et non comme un signe du baptême ou de la plénitude de l’Esprit donné à un seul individu.
6. Une seule fois, dans les Actes, le parler en langues est associé à la plénitude de l’Esprit (Act 2). Après la Pentecôte, aucune de ces expériences de la plénitude de l’Esprit n’est marquée du signe des langues : ni Pierre devant le sanhédrin
(4.8), ni les diacres (6.5), ni les disciples qui ont prié ensemble (4.31), ni Étienne (7.55), ni Barnabas (14.1), ni Paul à son baptême (9.17), ni les disciples d’Antioche (13.52) qui, tous, furent « remplis de l’Esprit ».
Aucun d’eux n’a ensuite parlé en langues. On ne peut donc pas prétendre que le parler en langues soit un signe normal ou nécessaire et encore moins obligatoire afin de savoir si l’on est rempli ou non de l’Esprit.
7. Sur les quatorze récits de conversions mentionnés dans le livre des Actes, un seul passage associe le parler en langues au baptême de l’Esprit (Actes 10.46). Alors pourquoi rendre ce passage normatif et pas les autres récits ?
8. Certains enseignent en outre que l’on ne peut être véritablement chrétien si l’on ne parle pas en langues, signe du baptême de l’Esprit. Pourtant, Paul enseigne que le baptême de l’Esprit a pour objectif de nous intégrer au corps du Christ (1 Cor 12.13). Alors, un homme peut-il être chrétien sans faire partie du corps ? Impossible, car « Si quelqu’un n’a pas l’Esprit du Christ, il ne lui appartient pas » (Rom. 8.9).
9. Pour l’apôtre Paul, les langues ne sont pas un signe pour les croyants (1 Cor 14.22) mais elles sont un signe pour les non-croyants. Elles n’ont donc pas le rôle de révélateur de la vie de l’Esprit.
10. Les dons spirituels sont donnés souverainement aux croyants, par Dieu, et différemment aux uns et aux autres (1 Cor 12.4, 11). Les croyants n’auront donc jamais tous le même don. Il n’est donc pas nécessaire de rechercher une « deuxième expérience » pour obtenir le don des langues (1 Co 12.30).
11. Le signe distinctif du croyant rempli de l’Esprit est décrit dans Galates 5.22 : « amour, joie, paix, patience, bonté, bienveillance, fidélité, douceur, maîtrise de soi » et ce n’est pas la manifestation du parler en langues. On reconnaît un arbre à ses fruits, pas à ses dons (Mat 7.20-23).