Dossier: Pauvreté et richesse
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Les pauvres avec nous

L’apôtre Paul a fait une expérience déterminante pour toute sa vie et tout son enseignement : « Ce qui était pour moi un gain (origine, nationalité, statut, comportement religieux…), je l’ai considéré comme une perte à cause du Christ. […] À cause de lui j’ai accepté de tout perdre, et je considère tout comme des ordures afin de gagner le Christ. » (Phil 3.7-8) En l’occurrence il ne s’agit pas pour Paul de fortune financière, mais d’un capital religieux et social – une richesse qu’il a dû laisser pour être trouvé pauvre afin d’être en état de recevoir la grâce, la richesse de Jésus-Christ en lui. « Être en état de grâce » : ce n’est pas être au sommet de la spiritualité, mais au pied de la Croix où se révèle, pour être détruite, notre véritable condition humaine. (p.17)

[…] L’appel réitéré dans l’Ancien Testament à la justice et à la solidarité se réfère constamment à l’état de dénuement initial du peuple élu. Il doit en être de même pour nous :

  • La doctrine du salut par la grâce n’est pas une théorie confortable.
  • Elle n’est pas simplement non plus une incitation à une louange quelque peu éthérée.
  • Elle nous fait comprendre le cœur du Dieu dont nous sommes les témoins dans ce monde.
  • Elle nous appelle à être miséricordieux comme notre Père est miséricordieux et nous a fait miséricorde.
  • Elle nous contraint à reconnaître que nous sommes des pauvres secourus, et qu’alors, nous serions indignes du Royaume de Dieu si nous oubliions d’être secourables envers les pauvres qui nous entourent.

C’est là, et là seulement, que se trouve le fondement d’une éthique chrétienne de la pauvreté. (p.19)

Cet article est un extrait adapté de l’ouvrage de Jacques Blandenier Les pauvres avec nous – La lutte contre la pauvreté selon la Bible et dans l’histoire de l’Église paru aux Éditions de la Ligue pour la Lecture de la Bible (LLB) – collection « Le Défi Michée »

Texte original

L’apôtre Paul a fait cette expérience déterminante pour toute sa vie et tout son enseignement : « Ce qui était pour moi un gain (origine, nationalité, statut, comportement religieux…), je l’ai considéré comme une perte à cause du Christ. […] À cause de lui j’ai accepté de tout perdre, et je considère tout comme des ordures afin de gagner le Christ. » (Phil 3.7-8) En l’occurrence il ne s’agit pas pour Paul de fortune financière, mais d’un capital religieux et social – une richesse qu’il a dû laisser pour être trouvé pauvre afin d’être en état de recevoir la grâce, la richesse de Jésus-Christ en lui. « Être en état de grâce » : ce n’est pas être au sommet de la spiritualité, mais au pied de la Croix où se révèle, pour être détruite, notre véritable condition humaine. (p.17)

[…] L’appel réitéré dans l’Ancien Testament à la justice et à la solidarité se réfère constamment à l’état de dénuement initial du peuple élu. Il doit en être de même pour nous : la doctrine du salut par la grâce n’est pas une théorie confortable. Elle n’est pas simplement non plus une incitation à une louange quelque peu éthérée. Elle nous fait comprendre le cœur du Dieu dont nous sommes les témoins dans ce monde. Elle nous appelle à être miséricordieux comme notre Père est miséricordieux et nous a fait miséricorde. Elle nous contraint à reconnaître que si nous sommes des pauvres secourus, nous serions indignes du Royaume de Dieu s’il nous arrivait d’oublier d’être secourables envers les pauvres qui nous entourent. C’est là, et là seulement, que se trouve le fondement d’une éthique chrétienne de la pauvreté. (p.19)

 

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Dossier : Pauvreté et richesse
 
Blandenier Jacques
Jacques Blandenier, pasteur, enseignant et conférencier, ancien responsable de la formation d’adultes de la Fédération Romande d’Églises Évangéliques, a été professeur d’histoire des Missions à la Faculté Libre de Théologie Évangélique de Vaux-sur-Seine et à l’Institut Biblique de Nogent-sur-Marne. Il effectue régulièrement des séjours d’enseignement en Afrique francophone.