Peut-on changer si on est homosexuel ?
Extraits du livre de David White, publié aux éditions Impact.
Reproduit avec l’aimable autorisation de Publications Chrétiennes.
À mes frères et sœurs qui vivent dans l’abnégation parce qu’ils croient aux promesses divines et savent que le Seigneur Jésus-Christ en vaut la peine.
Le monde n’est pas digne de vous.
Votre sacrifice d’obéissance constitue un héritage impérissable et incorruptible. Tenez bon !
Des conceptions divergentes du changement
Il existe de nombreuses perspectives d’ordre culturel très divergentes concernant la notion du changement. Du fait que ce sont les médias qui crient le plus fort, de plus en plus de gens croient que l’attirance homosexuelle est « innée et immuable ». Après tout, personne n’a demandé à être ainsi fait. Nos désirs ne sont pas le fruit de choix conscients. Ils surviennent en nous sans que nous les ayons invités, et ils y restent. Bien que l’origine génétique et physiologique de l’homosexualité n’ait pas été prouvée scientifiquement, nos cultures affirment avec insistance que chercher à changer d’orientation sexuelle est aussi vain que d’essayer de changer la couleur de sa peau. […] Sous l’effet de l’offensive médiatique et de la montée de la pression sociale, nombre de ceux qui disent suivre Jésus ont abandonné le clair enseignement de la Bible sur la sexualité.
Triste constat, même la voix que fait entendre l’Église n’est bien souvent d’aucun secours. D’abord, l’homosexualité est souvent perçue comme quelque chose de particulièrement repoussant et de bien pire que le péché commis dans le cadre d’une relation hétérosexuelle. Beaucoup de gens ressentant une attirance homosexuelle n’ont entendu rien d’autre, en grandissant, que des messages de condamnation dans leur Église, et ils ont vécu dans la terreur du jugement en raison de la nature de leurs tentations. Bien plus, certains chrétiens ne saisissent pas la complexité de l’attirance homosexuelle. Ils croient qu’il s’agit simplement d’un « mode de vie » pour lequel on a opté et auquel on peut aisément renoncer. Encore plus envahissant est le triomphalisme chrétien qui suggère qu’à condition que l’on ait assez de foi, toute lutte contre le péché débouchera sur une victoire. Il suffit de songer au témoignage typique que l’on entend dans les églises : « J’étais une loque. Puis je me suis converti. Maintenant tout est formidable ! » Lorsqu’un chrétien ne parvient pas à avoir une vie dépourvue de souffrance et de tentations, une vie où il est facile d’obéir, cela est attribué à son incapacité de vraiment croire, comme si la vie ne devait être qu’une agréable promenade dominicale en direction du ciel. […]
Qui a besoin de changer ?
Évidemment, la perspective biblique sur le changement diffère des points de vue dont nous venons de parler. D’abord, l’aspect inné et immuable de l’attirance homosexuelle est basé sur une vision du monde qui est d’ordre culturel et personnel, et non scientifique, en tout cas, certainement pas sur la révélation biblique. L’argument utilisé est celui-ci : « Je n’ai jamais demandé à avoir cette attirance pour le même sexe, qui me semble naturelle. Donc, Dieu m’a fait ainsi. » La structure de la théologie pro-gay repose tout entière sur ce fondement sablonneux. Le fond du problème est celui-ci : la Bible enseigne que tout ce qui, pour nous, est « naturel » a été abîmé. La chute de l’humanité dans le péché a entraîné une désorganisation fondamentale du monde. La création tout entière « soupire » sous la malédiction, dans l’attente de la rédemption (Rom 8.20-22). Rien ici-bas n’est comme il devrait l’être. Nous avons tous une sexualité abîmée, qui a besoin de rédemption. Personne ne traverse la vie avec des œillères et une sexualité endormie jusqu’à ce qu’il rencontre la personne idéale du sexe opposé, qu’ils se marient et passent le reste de leur vie dans un dévouement mutuel idéalisé, sans que jamais leur regard ne dévie à droite ou à gauche. Dans un monde déchu, la sexualité peut dévier de bien des manières. […] Dans notre société pluraliste, beaucoup choisissent de rejeter la perspective de l’humanité que présente la Bible, mais pour quiconque se revendique de la foi chrétienne, notre condition humaine abîmée, notre totale impuissance à nous changer nous-mêmes et notre besoin désespéré de l’intervention surnaturelle de Dieu constituent le seul point de départ possible pour comprendre ce qui ne va pas chez nous (et dans le monde en général!). Embrasser cette dure vérité sur la race humaine nous permet de commencer à changer. Or, l’humanité entière a besoin d’un changement au niveau de sa sexualité !
Une nouvelle optique est nécessaire au changement
Depuis Freud, notre culture accorde une importance exagérée à la sexualité. […] Étant donné ce contexte, il n’est pas surprenant que les gens construisent leur identité fondamentale sur la sexualité. Sans nier son importance, considérez combien le fait de bâtir son identité sur la sexualité réduit tragiquement la dimension de l’être humain. En ce qui concerne la formation de notre identité, la Bible fournit deux catégories fondamentales, qui sont liées au fait que nous sommes à la fois corps et esprit. Sur le plan physique, nous avons été créés homme ou femme à l’image de Dieu, et sur le plan spirituel, ou bien nous sommes « en Christ » ou bien nous ne le sommes pas.
Les deux aspects, physique et spirituel, de notre personne sont centrés sur notre relation avec Dieu. Notre identité devrait être complètement rattachée à lui — notre Créateur et Rédempteur. Cette identité relationnelle a une valeur infiniment plus grande que l’orientation sexuelle. C’est l’identité fondamentale du chrétien. C’est pourquoi il est inquiétant de constater qu’un nombre croissant de chrétiens, tout en défendant la pratique d’une moralité sexuelle biblique, adoptent l’identité de « chrétiens gays, célibataires ». […]
Dieu nous invite à nous définir comme étant en Christ et à nous revêtir de la beauté de notre rédemption continue et progressive. Si vous vous sentez attiré par les personnes du même sexe, il vaut mieux le reconnaître, sans toutefois laisser votre attirance vous définir. Il n’est pas sans conséquence, pour des frères et des sœurs en Christ, de se définir de manière trop étroite. D’autres personnes peuvent gagner à connaître nos luttes et notre engagement à suivre Christ, et cela peut leur apporter le réconfort que nous avons nous-mêmes reçu (2 Cor 1.3-4), mais nous devons être très attentifs à la description que nous donnons de nous-mêmes. La définition étroite nous situe du « mauvais côté », car elle se fonde sur le point de vue que le monde a de l’humanité au lieu de célébrer la rédemption que Dieu a opérée en nous. Par ailleurs, je trouverais inquiétant d’entendre un ancien alcoolique se définir lui-même comme « chrétien alcoolique, abstinent ». Définissons-nous plutôt par le côté extraordinaire qu’il y a à faire partie du peuple de Dieu! […] Dieu a pris l’initiative d’établir une relation personnelle avec nous, et c’est cela qui constitue notre identité fondamentale.
« Qui je suis » n’est plus basé sur mes préférences, mes désirs ou mes comportements sexuels. Ma vie est de moins en moins tournée vers moi ; elle a été radicalement réorientée vers lui. L’ironie, c’est que Dieu a créé l’amour romantique dans le but de diriger nos regards vers la réalité bien plus vaste de notre relation ultime avec lui (Éph 5.31-32). […]
« Bien-aimé de Dieu en Christ » devient notre identité et le facteur dominant de notre vie. […]
Être saint signifie être mis à part pour Dieu. C’est ce que veut dire être réconcilié avec Dieu. Il est notre Dieu, et nous sommes son peuple. Être disciple signifie que je porte une croix et que je suis prêt à perdre ma vie pour lui, confiant dans sa promesse qu’en agissant ainsi, je trouverai réellement la vie en abondance.