Dossier: Les doutes
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En temps de crise, éviter les écueils

Quand le doute nous assaille, certains pièges peuvent nous perdre encore davantage. Comment les discerner?
Vous passez par une sérieuse remise en question de votre foi? Vous n’êtes ni le premier, ni le dernier. Cependant, pour affronter une période de doutes ou de confusion intérieure, il est des pièges à éviter et de bons réflexes à adopter.

Trois dangers principaux

Lorsqu’on traverse une crise, trois dangers principaux nous guettent, selon le théologien Robin Reeve, professeur à la HET-PRO. « Un premier travers à éviter est de laisser les sentiments et les impressions nous dominer ». Ces derniers ne sont pas forcément stables et ont tendance à davantage troubler l’individu qu’à le mettre en sécurité. « Les affirmations de la Bible sur notre salut, l’amour de Dieu, sa grâce, sont millénaires et constantes. Leur sens ne varie pas selon nos états d’âme. » En d’autres termes, elles constituent une sorte d’étoile polaire ou de phare dans la nuit, de repère.
Le second danger est « d’accorder aux mauvais exemples donnés par d’autres chrétiens ou des communautés un poids excessif ». Ce réflexe nous pousse à nous isoler de tous les croyants, au motif que les chrétiens ne sont pas meilleurs que les autres. Pour Robin Reeve, « d’une part nul n’est parfait et d’autre part oui, des erreurs sont commises par des chrétiens, par des Églises. Mais ces derniers ne sont pas Jésus. » Lorsque cette tentation survient, le théologien recommande de chercher une écoute auprès des chrétiens qui ne sont pas « sectaires ou abusifs. ll existe bien des Églises où la grâce, l’amour et la bienveillance prévalent. »
Enfin, troisième danger, c’est de penser qu’on est le seul à traverser une crise de foi. « Bien des personnages bibliques en ont connue. » De son côté, Eric Jaffrain, expert en marketing religieux et surtout fin observateur du protestantisme, remarque: « Le plus souvent, j’entre en crise de foi suite à une blessure piquée à vif par un événement inattendu ou une parole qui appuie là où ça fait mal. » Dans ces situations, le chrétien peut être tenté de se tromper de démarche: « Au lieu de questionner notre confiance en Dieu, il est indiqué de s’interroger sur les raisons de cette blessure ou de cette colère. »

Mesures pour se protéger

Eric Jaffrain conseille justement de se poser les bonnes questions. « Où vais-je trouver la guérison pour ma blessure? C’est plus prometteur que d’alimenter pensées et discussions autour de ma révolte. »
Deuxième conseil, ne pas placer sa foi en une Église, en un système. « Optez plutôt pour la foi de Dieu, créée et donnée par Dieu. Dieu est juste et bon; et le croire, c’est apprendre à changer mes définitions et mes jugements sur moi, sur les autres et sur Dieu. » En miroir au danger qu’il a évoqué, Robin Reeve encourage le croyant en crise à lire la Bible régulièrement. « Ne lisez pas de trop longs passages à la fois. Privilégiez des lectures courtes —par exemple les Psaumes dont les auteurs partagent votre situation— et écoutez simplement ce que Dieu vous dit. »
Autre conseil du théologien, ne pas rester seul. « Trouvez un ami croyant digne de confiance, pour vous écouter et cheminer avec vous. Évitez les donneurs de conseil ou un “ami de Job », qui activerait le levier de la culpabilité, du reproche. » Enfin, pourquoi ne pas continuer de fréquenter une communauté aimante, où la Bible est prêchée, où la louange édifie, où l’on peut prendre la Sainte-Cène? Robin Reeve rappelle que l’Esprit Saint « peut vous encourager, vous consoler, fortifier votre foi ». Ou peut-être même guérir votre blessure, comme le suggère Eric Jaffrain. Avec le temps, ce dernier a acquis la conviction que « nos questions à Dieu auront une réponse. Il faut juste être prêt à entendre, pas la réponse que je veux, mais celle qu’il donnera, en son temps. »

 

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Willi Christian
Après une formation de commerce et de marketing Christian Willy a commencé sa carrière professionnelle dans une entreprise d’informatique. Il s’est ensuite engagé dans la presse évangélique. Depuis 2017 il est directeur de Compassion Suisse, une ONG dédiée à l’enfance tout en assurant la direction de l’éditeur Alliance-Presse.